3 questions à Astier Nicolas

Sport
Cet article a été publié le : 24 janvier 2013 à 12h45
3 questions à Astier Nicolas

Astier


Au cours de cette saga où nous donnons la parole à plusieurs acteurs du Complet sur la réflexion du développement de la discipline, nous nous intéressons aujourd’hui à certains cavaliers de Haut niveau qui n’ont pas signé la lettre ayant permis d’ouvrir ce débat. Astier Nicolas est de ceux-là, mais a quand même tenu à s’exprimer personnellement en répondant à Pascal Dubois, Directeur Technique National.

Vous vous êtes exprimé sur Facebook et dans Grand Prix Replay, mais votre nom n’apparaissait pas sur la liste des signataires de la lettre. Pourquoi?

« Je n’étais pas totalement en accord avec toutes les idées de la lettre, même si je n’en étais pas complètement éloigné non plus. J’ai donc préféré répondre personnellement. Mais cela ne veut pas dire que je me sépare du reste des cavaliers. J’ai d’ailleurs été chez Jean-Luc Goerens le week-end dernier et nous pensons beaucoup de choses en commun. »

Vous avez dit en réponse à Pascal Dubois que les cavaliers n’ont pas pour rôle de construire la politique sportive mais ne pensez-vous pas quand même qu’ils doivent s’impliquer dans leur filière pour qu’elle vive et se développe?
« Les cavaliers ont largement assez de travail avec leurs chevaux et devraient normalement pouvoir confier cette politique les yeux fermés à leur Fédération. Mais en ce moment, il y a des problèmes donc évidemment qu’on doit s’impliquer dans ces cas-là. Jean-Luc Goerens a pris le temps de faire cette lettre et c’est génial pour nous, mais je dis juste qu’à la base, nous ne devrions même pas avoir à nous en préoccuper.
J’ai eu Pascal Dubois au téléphone en début de semaine suite à ce que j’ai écrit. Il m’a dit que j’aurais d’abord dû l’appeler car c’est son rôle de faire le médiateur entre nous et la Fédération. Pour moi, ce n’était pas naturel de me tourner vers lui dans cette situation, mais puisqu’il me propose une solution, je veux bien essayer et je verrai si ça marche. »

Puisque le modèle économique des cavaliers de Haut niveau semble être le nerf de la guerre, comment comptez-vous organiser le vôtre?

« Je suis actuellement en pleine réflexion. Si j’avais trouvé la solution parfaite, je la ferais breveter ! J’ai eu la chance ces deux dernières années d’être très assisté, d’avoir une bourse quand j’étais en Angleterre en 2011, d’être dans un cadre super en Normandie l’an dernier pour préparer les Jeux. Mais je dois maintenant créer mon propre business et je n’arrive toujours pas à boucler mon budget. Il va peut-être falloir que je vende un de mes chevaux, que je trouve  un ou des sponsors, mais ce n’est pas vraiment mon domaine de compétences. Je n’ai pas le carnet d’adresses d’un marchand de chevaux ni celui d’un chargé de partenariat.
Comme je l’ai déjà dit, je n’attends pas de la Fédération qu’elle nous assiste et nous paye tout, mais elle pourrait par contre nous mettre des outils entre les mains pour qu’on puisse aller chercher cet argent. En Angleterre par exemple, la Fédération paye un conseiller en communication pour apprendre aux cavaliers à répondre aux journalistes. Sans aller jusque là évidemment, il existe sûrement des solutions pour nous apporter une aide concrète, qui pourrait bénéficier à tous. »

 

Propos recueillis par Hedwige Favre