Complétistes français (2ème Partie : l’Anglo-arabe)

Élevage National
Cet article a été publié le : 23 janvier 2017 à 9h28
Complétistes français (2ème Partie : l’Anglo-arabe)

Michael Jung et FischerTakinou


A la une du THM (un nouveau magazine équestre Australien) de décembre / janvier, il y avait un gros dossier sur « le succès des complétistes Français : pourquoi ? ». Avec plusieurs interviews d’éleveurs, de cavaliers et d’institutionnels, ça aurait été dommage de passer à côté ! Nous l’avons donc fait traduire aux élèves du Master Rédacteur/Traducteur UBO à l’Université de Bretagne Occidentale pour vous livrer la version en Français ce mois-ci :

Relire la 1ère partie avec Sandra Auffarth ici, Yves Berlioz ici et Jean-Baptiste Thiébot ici !

« Dans cette partie, Christopher Hector s’intéresse à une race menacée, l’Anglo-arabe.

Pompadour : au cœur du cheval anglo-arabe français

C’est quand même regrettable, au moment où les cavaliers de concours complet découvrent qu’une bonne dose de sang anglo-arabe français est essentiel pour faire un cheval de complet international, la race est menacée de disparition !

Les célébrités de ces dernières années issues de mères anglo-arabes incluent les chevaux des Allemands tels que Opgun Louvo de Sandra Auffarth et le meilleur cheval de Michael Jung, Fischertakinou.

Nés en France de parents britanniques, Thomas Carlile s’est fait un nom parmi les cavaliers de complet avec des chevaux issus de juments anglo. Il a gagné en 2013 les championnats du monde de complet des 7 ans avec Sirocco du Gers, par l’étalon selle français Dorsay, et issu d’une jument anglo-arabe par Jalienny. Thomas a monté Sirocco au Championnat européen en 2014.

Thomas Carlile et Sirocco du Gers - photo Pierre Barki

Thomas Carlile et Sirocco du Gers – photo Pierre Barki

Il a gagné, en 2013, les championnats du monde des 6 ans avec Ténarèze, par Jaguar Mail et par une jument anglo par Quatar de Plape, puis est revenu avec le même cheval pour gagner dans la catégorie des 7 ans. Thomas était classé 12ème aux derniers classements mondiaux de complet avec Upsilon, par le holsteiner Canturo et une jument Anglo. Il a réalisé une année 2016 exceptionnelle avec Upsilon, en gagnant deux 2* à Hartpury et Jardy, une troisième place au CCI*** de Saumur, une seconde à Gatcombe et une première au CCI*** de Blenheim.

Fischertakinou a été croisé par un des éleveurs les plus jeunes, Mathieu Boisselier :

« Ma femme et moi, nous avons commencé l’élevage en 2000. Nous produisons seulement pour le concours complet. Je suis cavalier de complet et je suis aussi très grand. Il est donc difficile de trouver des chevaux à ma taille, alors je devais les élever. J’ai acheté la mère de Takinou auprès d’un autre cavalier, Gilles Pons, puis nous avons croisé Takinou. C’est une histoire de famille. Gilles habite à côté et c’est aussi mon entraîneur. »

Fischertakinou : le croisement magique entre le selle français et l’anglo-arabe

« J’ai maintenant la propre sœur de Takinou, cette lignée continue pour moi. »

Pourquoi avez-vous choisi Jaguar Mail pour reproduire avec Gita ?

« Je suis tombé sous son charme. Il avait à peu près 5 ou 6 ans quand je lui ai envoyée Gita la première fois. À mon avis, Jaguar Mail devrait être un cheval de complet, et non de saut d’obstacle. Bien sûr, il a participé aux Jeux Olympiques en saut, mais si vous mettez Jaguar Mail en complet, je suis sûr que ce sera un 4*. Il est magnifique. »

Thomas Carlile et Tenareze sur le cross

Thomas Carlile avec le champion du monde Ténarèze, par Jaguar Mail

La plupart des éleveurs essayent d’élever des chevaux de saut d’obstacle…

« Oui, et les chevaux qui ne sont pas assez bon en saut vont en complet, mais nous avons décidé il y a 15 ans de les élever seulement pour le concours complet. Maintenant il y a un peu plus de personnes qui font de l’élevage pour cette discipline, mais quand nous avons commencé nous étions les seuls. Nous préférons la qualité à la quantité, nous avons donc seulement trois ou quatre poulains par an. En ce moment, nous avons deux sœurs de Takinou et une sœur de Appy d’Hulm qui sera au championnat des 6 ans du Lion d’Angers. Il est noir et blanc avec des yeux bleus. J’ai acheté une jument pie car je voulais envoyer un cheval avec ces caractéristiques au Lion d’Angers. J’ai passé quatre ans à chercher la jument parfaite, je ne voulais pas seulement la robe, je voulais une bonne jument. »

Et oui, quand nous avons vu Appy, il nous paraissait familier : il est issu de Visage qui a grandi et a fait du saut d’obstacle en Coupe du monde en Australie avant de faire des compétitions en Europe, puis de retourner en Australie…

Quels étalons utilisez-vous ?

« Nous essayons d’utiliser de jeunes étalons. Par exemple, nous avons croisé Upsilon de Thomas Carlile avec la propre sœur de Takinou. Upsilon a gagné des 3* à l’âge de huit ans, et Takinou était Champion européen au même âge, donc peut-être qu’à cet âge-là le poulain sera merveilleux. »

Comment Takinou s’est-il retrouvé avec Michael Jung ?

« Quand Takinou est né, mon fils avait quatre ans et il n’aimait pas les chevaux. Lorsqu’il l’a vu, il m’a dit que c’était le plus beau cheval qu’il avait jamais vu et qu’il voulait qu’il ait le même nom que son ours en peluche. J’ai vendu le cheval lorsqu’il avait trois ans aux ventes du Lion d’Angers, c’était le plus cher des anglo-arabes. Il avait été acheté pour Jennifer Vuillemin, une cavalière française. Elle l’a monté quand il avait 4, 5 et 6 ans et l’a qualifié pour le Lion d’Angers. Un mercredi matin au Lion, Joachim Jung, le père de Michael a vu le cheval. Il a téléphoné au propriétaire et a demandé s’il était à vendre. Le propriétaire ne savait pas qui était Joachim, et a dit oui, bien sûr. Il lui a demandé combien et a eu sa réponse. Immédiatement après, Michael Jung est venu pour essayer le cheval et l’a acheté. »

Jennifer Vuillemin et Takinou d'Hulm

Jennifer Vuillemin et Takinou d’Hulm

La suite demain…

Enquête de Christopher Hector, Traduit de l’Anglais par Florence Boscher, Jean-Marie Caroff, Coralie Fournier et Anne Burkel-Gibaud

Lire l’article originale ici

Pour en savoir plus sur l’université Bretagne Occidentale https://www.univ-brest.fr/RT