Complétistes Français : leurs secrets (1ère partie avec Sandra Auffarth)

Élevage
Cet article a été publié le : 16 janvier 2017 à 9h24
Complétistes Français : leurs secrets (1ère partie avec Sandra Auffarth)

Sandra Auffarth et Opgun Louvo - photo Pierre Barki


A la une du THM (un nouveau magazine équestre Australien) de décembre / janvier, il y avait un gros dossier sur « le succès des complétistes Français : pourquoi ? ». Avec plusieurs interviews d’éleveurs, de cavaliers et d’institutionnels, ça aurait été dommage de passer à côté ! Nous l’avons donc fait traduire aux élèves du Master Rédacteur/Traducteur UBO à l’Université de Bretagne Occidentale pour vous livrer la version en Français ce mois-ci :

« Les cavaliers français de l’équipe olympique de concours complet ont remporté de façon magistrale la médaille d’or à Rio. C’est grâce au travail acharné de toute une équipe, capable de rester concentrée jusqu’au saut d’obstacle où ils ont raflé la médaille d’or et où le cavalier vedette de la formation, Astier Nicolas, a ramené une médaille d’argent en individuel avec Piaf de B ‘Néville. Quel est le secret de l’ascension de l’équipe française ? La réponse la plus fréquente, c’est « la qualité de nos chevaux ». Et ils sont si nombreux…

L’année dernière, le nombre de naissance de poulains destinés à la selle s’élevait tout juste à 16 000 : la proportion de chevaux français a diminué, passant de 18 000 naissances en 2011 à 13 780 aujourd’hui. On compte aussi 2 094 naissances de chevaux d’origine étrangère. Cela signifie que bien que l’on assiste à un déclin dans le commerce du cheval de sport au niveau français comme au niveau mondial, c’est toujours un secteur porteur en France.

Il y a deux millions de cavaliers en France avec 700 000 d’entre-eux affiliés à la Fédération Française d’Équitation. Avec ses 8 600 centres équestres, l’équitation est le premier employeur dans le secteur sportif. On estime à 38 000 le nombre de personnes qui travaillent dans ce secteur, en comptant les gérants, leurs conjoint ainsi que les salariés. Du côté des concours, qu’ils soient organisés par la FFE ou la FEI, on recense 2 500 organisateurs, 160 000 participants et 15 000 jours de compétition.

Le secteur du cheval en France est suffisamment important pour avoir sa propre organisation représentative semi-gouvernementale, l’UNIC (Union nationale interprofessionnelle du cheval), qui a pour but de promouvoir le cheval français dans le monde entier. Cet article n’aurait pas vu le jour sans le soutien de cette dernière.

Le secteur de l’élevage français s’est rendu compte que leurs chevaux de complet étaient recherchés dans le monde entier. On a pu en effet remarquer que la moitié de l’équipe allemande des Jeux de Rio montaient des selles français, comme Sandra Auffarth et son champion du monde, Opgun Louvo.

Sandra Auffarth et Opgun Louvo

Sandra Auffarth et Opgun Louvo

« Opgun a été le premier cheval français que j’ai monté. »

Était-il très différent des autres ?

« Non. Je l’ai eu quand il était très jeune. J’ai alors commencé à le travailler et ça s’est bien passé. Une cliente est venue de Belgique en France et l’a acheté alors qu’il avait trois ans. Quand il a eu cinq ans, elle m’a appelée pour me demander si j’aimerais le monter car il est de petite taille et que je ne suis moi-même pas très grande. Je l’ai essayé et je l’ai adopté. »

Est-ce qu’il manifestait déjà les caractéristiques d’un champion lorsque vous avez commencé à travailler avec lui ?

« Les premiers temps, c’était un cheval gentil et attachant, sans rien de vraiment spécial. Mais il sautait très bien. J’ai aimé la façon qu’il avait de sauter dès le début, je me suis dit que c’était sympa et qu’il fallait continuer dans cette voie. C’est donc ce que j’ai fait. »

Depuis lors, avez vous eu d’autres chevaux français ?

« J’ai une autre jument par Parco et par une fille de Diamant de Sémilly. Et celui que j’ai amené au Lion d’Angers, Viamant du Matz (Diamant de Sémilly / Voltigeur le Malin).

Êtes-vous aujourd’hui une inconditionnelle du cheval français ?

« Bien sûr, je le suis un peu car mon Opgun est un cheval français, donc oui. J’aime les lignées de sauteurs qui intègrent de nombreux pur-sang croisés avec des anglo-arabes ; le résultat est très intéressant. »

Thibault Vallette et Qing du Briot - (c) Olivier Ennochi

Thibault Vallette et Qing du Briot – (c) Olivier Ennochi

En chemin vers l’or de Rio – Qing du Briot, c’est le type même du bon cheval français de concours complet. Il est issu d’Eolien II, qui combine les qualités de Grand Veneur et de Furioso, et d’une jument labellisée Selle Français qui est anglo-arabe à 7/8ème… »

La suite demain…

Enquête de Christopher Hector, Traduit de l’Anglais par Florence Boscher

Lire l’article originale ici

Pour en savoir plus sur l’université Bretagne Occidentale https://www.univ-brest.fr/RT