Laurent Bousquet officiellement entraîneur de l’équipe de France

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Cet article a été publié le : 09 février 2010 à 8h20
Laurent Bousquet officiellement entraîneur de l’équipe de France


Laurent Bousquet officiellement entraîneur de l’Equipe de France

« Je ne tombe tout de même pas du ciel »

Il a paraphé son contrat de nouvel entraîneur de l’équipe de France de Complet le 1er février dernier. Le stylo à peine posé, Laurent Bousquet, au triple galop, a rejoint Saumur, l’Ecole Nationale d’Equitation. Le pôle France où il réunit, tout au long de ce mois, ses cavaliers. Droit dans ses bottes, il assume parfaitement ses choix de nouveau patron des Bleus.

 

Entretien

Laurent, ce costume d’entraîneur national qui vous en a taillé le « patron » ?

Cette arrivée à la tête de l’équipe de France, je n’y pensais pas. Cela n’a jamais été une fixation. Je ne l’imaginais pas dans un plan de carrière de court terme. Il a fallu que Pascal Dubois,  le DTN (directeur technique national) et, avec lui, les dirigeants de la Fédération estiment que le moment était venu de changer d’entraîneur et de sélectionneur. C’est eux qui m’ont contacté courant octobre, alors que je venais de décrocher la médaille de bronze, avec les Belges, aux championnats d’Europe de Fontainebleau.

L’idée s’est mise à trotter dans ma tête.

 

D‘emblée vous avez accepté de relever le challenge ?

J’ai beaucoup réfléchi, j’ai beaucoup échangé avec mes proches, mes amis. Enfin, avec les dirigeants fédéraux nous avons longuement discuté. Les moyens pour réaliser de belles choses semblaient réunis. Tout au long de la saison, j’aurai le loisir de développer cette politique sportive, comme le fera très certainement Pascal Dubois, le DTN. J’ai donc donné mon accord, en quittant l’équipe belge avec un petit pincement au cœur.

« Je ne suis pas un révolutionnaire »

L’héritage de Thierry Touzaint est tout de même lourd à porter ?

Lourd ? Je dirai plutôt que la barre est haute ! Mais, et ne voyez pas dans mon propos aucun  trait d’hâblerie, Laurent Bousquet ne tombe tout de même pas du ciel. Voilà plus de vingt ans que j’endosse ce costume de sélectionneur et d’entraîneur national. J’ai également accompagné moult cavaliers français. Je pense pouvoir m’appuyer sur une certaine expérience, avec notamment au compteur cinq Olympiades, championnats du monde. Je pense également pouvoir compter sur la confiance des cavaliers. J’en ai vu des traductions éclatantes, dès nos premières rencontres, au mois de novembre.

 

Il y a une patte Bousquet ?

Je ne diverge guère de mes prédécesseurs. Ce n’est pas plus la révolution. Il s’agit tout simplement d’entretenir, voire de faire grandir, cette osmose réelle au sein du groupe France. Le postulat nécessaire, avant tout autre préoccupation, pour tendre vers l’excellence dans la préparation de nos échéances. Le tout, marié à mon expérience du haut niveau, doit m’offrir le bonheur de parfaitement coacher mes cavaliers. Je suis très attaché à l’esprit d’équipe, à l’esprit de groupe. Un groupe où tout le monde aura sa place, la porte des sélections restera grande ouverte.

 

« Je ne suis pas contre les coaches personnels »

En ce sens, vous avez élargi aussi le staff fédéral.

J’ai toujours eu une grande appétence pour le dressage. A mes yeux, il y avait donc cumul de compétence dans le domaine. Serge Cornut, que j’apprécie beaucoup, pouvait dès lors difficilement intégrer  le dispositif. Je m’en sépare. A l’inverse, j’ai gardé Jean-Pierre Blanco. Il réside à Saumur, au sein du pôle France et, j’y reviens,  il a la confiance de beaucoup de cavaliers. En parallèle, j’ai demandé à Jacques Friant d’apporter son concours pour le saut d’obstacles. Il interviendra, deux fois lors du stage d’avant saison, fin février à l’ENE. A partir de là, on imaginera la meilleure manière de mette en œuvre un suivi sur cette discipline spécifique. Idem pour Philippe Leclerc qui peut nous apporter énormément sur préparation mentale. Mais, en l’espèce, il ne pourra s’agir, par la suite, qu’une démarche personnelle et volontaire des cavaliers.

 

Ceci dit, certains de ces cavaliers auront recours, en parallèle, à des coaches personnels. Des costumes que Thierry Touzaint ou Serge Cornut peuvent être les premiers à endosser !

Je conseillerai toujours aux cavaliers d’avoir des entraîneurs privés. Et quels qu’ils soient, ils ne me posent aucun problème. C’est du bonus. Maintenant, le seul patron au sein de l’équipe de France, ce sera moi. J’en assumerai tous les choix.

 

« Je refuse toute pression inutile »

Les portes de l’équipe de France sont grandes ouvertes ! Mais, pour l’heure, les piliers des Bleus restent les mêmes.

Cela n’a pas changé. Ais-je besoin de vous en faire l’énumération ?

 

Pour redonner confiance aux propriétaires de chevaux, aux investisseurs, en un mot pour la promotion de la discipline, vous êtes, comme le fut Thierry Touzaint, condamné à ramener des médailles ?

Je ne sens nulle épée de Damoclès me peser sur la tête. Thierry Touzaint a fait un très bon boulot et je sais que l’on attend beaucoup de nous. Mais, à mes yeux,  il ne faut pas prendre le problème à l’envers. Il s’agit avant tout de mettre les moyens de la réussite en place, ensuite on pensera au résultat.

 

A Lexington, cadre des prochains Mondiaux, en octobre, vous n’aurez tout de même pas le droit à l’erreur ?

Bien évidemment. Mais, à quoi sert de mettre, d’ores et déjà, une pression inutile sous la selle de nos chevaux

 

Allez ! Avouez-le, ce costume de coach national, vous en rêviez un peu. Vous êtes flatté ?

Quand on est entraîneur c’est une aspiration logique. A une époque (1), le cas c’était déjà présenté, mais je ne me sentais pas assez mûr pour occuper le poste. Aujourd’hui, avec l’expérience que j’ai acquise à l’étranger, je pense le contraire. Et oui !, je suis assez fier de la progression de ma carrière professionnelle. Mais je reste humble.

 

Recueilli par Guy FICHET.

 

(1) : En 1993, pour succéder à Jean Paul Bardinet, Laurent Bousquet avait été effectivement pressenti pour succéder à Jean-Paul Bardinet. Mais, l’ensemble des cavaliers avaient coopté Thierry Touzaint. C’était pendant le Mondial du Lion, l’intéressé donnait son accord, une semaine plus tard, à Pau.

(2) : Tous les mois, Laurent Bousquet le promet. Il fera, ici, le point sur l’équipe de France, ses objectifs, ses ambitions. Il parlera de ses coups de cœur, de ses déceptions, de la politique structurelle prônée au sein du Complet.

 

 

Laurent Bousquet en bref

Né en 1960, marié avec Blandine, un fils Tom qui a 18 ans.

Une écurie de compétition dans la Sarthe qu’il met entre parenthèse pour se consacrer à son rôle d’entraîneur.

Entraîneur national : de 1987 – 1988 de la Corée, de 1991 à 2004 du Japon, 2005 – 2009 : de la Belgique, depuis le 1er février 2010 de la France.

En équipe de France pendant une trentaine d’années avec des victoires en international dont à Saumur ou au Lion-d’Angers. Vice-champion d’Europe par équipe à Burghley en 85, sélectionné pour les Jeux de Séoul.

 

Légende : « On est tous dans le même bateau que l’on soit juge, entraîneurs, organisateurs, cavaliers… On doit ramer dans le même et bon sens pour réussir. » Laurent Bousquet souhaite que son mandat démarre dans un climat de confiance réciproque.

Photo : Dominique Gautier.

 

 

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