3 questions à Denis Mesples et Joffrey Debut

Sport
Cet article a été publié le : 28 janvier 2013 à 16h21
3 questions à Denis Mesples et Joffrey Debut


Denis Mesples est encore le Président de « l’association Française des cavaliers internationaux de Concours Complet ». Cette association ne vit plus depuis plusieurs années et des discussions étaient en cours pour la dissoudre complètement. Le débat avec la Fédération a permis de relancer la nécessité d’un lieu de rassemblement pour les cavaliers de Complet. Il semblerait qu’une solution ait été trouvée pour que leurs voix puissent à nouveau se faire entendre…
Que va devenir la représentation des cavaliers internationaux de Complet ?
Denis Mesples : « L’association des Cavaliers Internationaux était pleine de bonnes intentions mais bien trop

artisanale pour être efficace. On a donc décidé de profiter de l’infrastructure de France Complet pour agir de façon plus coordonnée, tout en gardant notre autonomie. Il y aura donc désormais un collège des cavaliers internationaux au sein de France Complet, dont Joffrey Debut sera le porte-parole.  Personnellement, cela fait 15 ans que je m’occupe des Cavaliers Internationaux et je me lasse un peu de tirer les autres. Il faut que la jeune génération reprenne la main maintenant. Joffrey Debut est très apprécié dans le milieu, il est jeune et motivé, c’est donc une bonne chose qu’il prenne cette responsabilité. »
Joffrey Debut : « Aujourd’hui j’ai plus ou moins cessé d’avoir des ambitions à haut niveau quand j’ai vu les difficultés à trouver un système économique viable pour mon entreprise. Mais c’est ma passion du Haut niveau qui me donne envie de trouver de bons chevaux, de les sortir en compétition… S’il n’y a plus d’espoir de Haut niveau, tous les acteurs socioprofessionnels de la filière, du cavalier à l’éleveur en passant par le marchand de selle, n’auront plus de raison d’exister. Je suis un acteur énergique de cette filière, en marge du Haut niveau certes, mais malgré tout passionné par ça. Je suis donc capable de comprendre les besoins et attentes des cavaliers et en même temps d’avoir une idée claire du système économique qu’il faudrait mettre en place. Je dois avouer qu’au début j’étais réticent à m’investir au sein de France Complet. Mais j’ai eu l’occasion de me rendre compte de l’investissement de Didier Livio, qui va bien au-delà d’un quelconque intérêt personnel. C’est un visionnaire, dont l’objectif est vraiment d’aider tout le monde, de mettre toutes ses connaissances et compétences au service de l’ensemble de la filière Concours Complet. J’ai bon espoir qu’on arrive à remonter la pente à travers France Complet. »
Denis, vous avez été à l’origine de France Complet et représentant du collège des cavaliers pros, quel bilan dressez-vous de ces 5 ans?
« Le bilan est à la fois positif et négatif. Positif car l’association a survécu et a réussi à faire des choses intéressantes, avec les Journées du Complet, l’élevage, les amateurs, etc. Mais négatif pour moi car je n’ai pas réussi à amener autant de cavaliers pros que j’avais espéré à la base. Ils ont toujours eu du mal à se regrouper, à avoir une vision globale de la discipline. En ce sens, la lettre ouverte m’a fait plaisir car elle a permis de redonner un regain de solidarité entre nous. Est-ce le début d’un changement de mentalité ou bien juste un élan qui s’essoufflera rapidement ?
Je regrette aussi que nous n’ayons pas obtenu le Fonds Eperon en 2009 lorsque nous avions présenté un projet global pour la discipline. J’avais notamment dans l’idée de construire massivement des spring garden dans les clubs, en suivant l’exemple du  gouvernement qui, dans les années 60, avait construit des piscines municipales un peu partout en France pour inciter les gens à apprendre à nager. Peut-être que ce projet n’est pas totalement enterré mais en 5 ans, il n’a pas réussi à voir le jour alors qu’on est passé à deux doigts d’aboutir. »

Joffrey, que pensez-vous mettre en place pour l’avenir ?
« Une fois que le collège sera organisé, je souhaite réunir les cavaliers pour que nous élaborions une stratégie globale sur le long terme. Mes objectifs seront ceux des cavaliers, je ne serai personnellement que leur représentant.
Je pense que la priorité est de structurer la filière pour que nous soyons plus crédibles. Actuellement, chacun a ses idées et nous sommes trop dispersés sur le territoire. Unis, nous serons plus forts pour discuter avec les différents acteurs. Et via les cavaliers, nous pourrons aider également les organisateurs et les éleveurs, qui sont nos deux premiers interlocuteurs.
Pour que le collège des cavaliers internationaux soit plus actif que ne l’était l’association, avec une influence directe sur le sport, il faut que nous ayons des relais régionaux. C’est l’un des objectifs de France Complet pour 2013 et nous allons donc nous appuyer sur ce qu’elle mettra en place.
Il faut aussi continuer à augmenter notre niveau sportif pour que les cavaliers de seconde zone comme moi, puissent avoir l’espoir d’arriver un jour à Haut niveau. Le plus dramatique serait que le Complet Français ne soit plus représenté aux Jeux Olympiques. Même si aujourd’hui on dit que les pratiquants recherchent avant tout le contact avec l’animal, tous les dirigeants de clubs, les professionnels de la filière sont là, eux, parce qu’ils ont rêvé un jour d’être Jean Teulère, Pierre Durand, Nicolas Touzaint… »

Propos recueillis par Hedwige Favre