Michel Asseray : bilan et perspectives après un an au poste de DTN du Complet

Sport
Cet article a été publié le : 27 janvier 2014 à 11h04
Michel Asseray : bilan et perspectives après un an au poste de DTN du Complet


Nommé Directeur Technique National adjoint au Complet il y a tout juste un an, Michel Asseray est rentré dans ce nouveau rôle comme s’il avait fait ça toute sa vie. Dans un climat à l’époque très tendu, Michel a su calmer les esprits et orienter tout le monde dans une dynamique de travail positive, qui a porté ses fruits avec 11 médailles récoltées en 2013 (Sénior, Jeunes Cavaliers, Juniors, Poneys et Jeunes Chevaux) ! Cette année, un autre défi l’attend : les Jeux Equestres Mondiaux en Normandie.
Bonjour, comment allez-vous ? Les vacances se sont-elles bien passées ?
« Très bien ! Comme les cavaliers, il fallait un peu de vacances pour récupérer de la saison passée. Mais ça y est, on est déjà reparti dans les entraînements depuis début janvier ! »
L’année dernière a été très remplie pour vous ! Quelle a été la plus grosse difficulté que vous avez rencontrée à ce nouveau poste ?
« Je n’ai pas eu une difficulté majeure en fait. Il m’a fallu un peu de temps pour m’adapter à ce nouveau métier, ce qui est plutôt normal. J’avais beaucoup d’idées et, tout en suivant le projet sportif fédéral, la Fédération m’a laissé la liberté d’orienter la discipline selon mon point de vue. »
Sur toutes les idées que vous avez eues justement lors de votre nomination, lesquelles avez-vous pu effectivement mettre en place?
« Je voulais surtout réinstaurer de la cohésion au sein des équipes de France, à tous les niveaux, mais aussi au sein du staff fédéral, avec les propriétaires, les organisateurs, etc. Je pense que cette cohésion s’est particulièrement ressentie à Jardy pendant les Championnats d’Europe Juniors et Jeunes Cavaliers, où on a pu constater beaucoup d’entre-aide entre tous les cavaliers.
Je me suis également déplacé sur de nombreux concours pour rencontrer et échanger avec tous les acteurs de la discipline. J’ai ainsi enregistré beaucoup de suggestions et j’ai pu orienter mes choix en tenant compte des arguments de chacun. J’ai fait du mieux que j’ai pu tout en gardant à l’esprit l’idée général (on ne peut pas satisfaire toutes les particularités individuelles, il faut réfléchir à l’échelle nationale). »
Y aura-t-il des nouveautés cette année dans l’organisation du staff, des entraînements ou autres ?
« Depuis la fin de l’année dernière, Thierry Touzaint a souhaité que Thierry Pomel entraîne l’équipe Sénior sur le CSO. Le sélectionneur des Jeunes Cavaliers est ainsi venu voir les couples à Saumur pendant le Grand National et à Pau. Il a démarré l’entraînement proprement dit depuis mardi dernier et continuera de les suivre tout au long de l’année.
Par ailleurs, depuis le 1er janvier, nous avons élargi l’accès au Pôle France à Saumur. Ainsi désormais, tout cavalier ayant un cheval qualifié pour CIC*** ou CCI*** ou tout cavalier de moins de 26 ans ayant un cheval qualifié pour CCI**, peut venir en stage Haut niveau lors des dates proposées (+ de détails ici) et suivre l’entraînement en dressage avec Jean-Pierre Blanco et à l’obstacle avec Thierry Touzaint. »
Trouvez-vous que le réservoir de couples sélectionnables pour les JEM s’est étoffé et est suffisant ?
« On voit une nouvelle génération de cavaliers et des nouveaux chevaux qui arrivent sur le devant de la scène, mais ce sera peut-être un peu tôt pour les JEM. Au Haras du Pin, le cross sera très vallonné et de niveau 4 étoiles, il faudra sûrement des chevaux très aguerris. Par contre pour les JO de Rio dans trois ans, le réservoir des cavaliers et des chevaux se développe, c’est très encourageant. »
Y a-t-il eu des changements de chevaux importants à noter cet hiver ?
« Depuis Quiro Hoy qui est passé chez Thomas Carlile, je n’ai pas eu connaissance d’autres changements importants, donc j’en déduis que non. »
Comment se déroulent les stages hivernaux ?
« Les JEM vont venir vite cette année, donc nous avions demandé avec Thierry (Touzaint) aux cavaliers de ne pas arrêter complètement leurs chevaux pendant l’hiver. Les chevaux ont donc suivi un travail léger fin 2013 et étaient prêts à reprendre un travail plus intensif en janvier. Depuis la première semaine de janvier, les couples de la liste JO/JEM sont en stage avec Serge Cornut pour du dressage uniquement. Avec Serge, ils ont surtout fait un travail de gymnastique pour développer leur musculature. Nous avons fait deux groupes régionaux et chaque semaine, Serge se rend deux jours à Saumur pour les cavaliers de Pays de Loire (Cédric Lyard, qui est le seul cavalier du Sud-Oust, se joint à ce groupe) et deux jours à Gambais à côté de Rambouillet, dans les écuries où est installé Karim Laghouag, pour les cavaliers d’Ile de France. Depuis lundi dernier, on a changé de rythme. Les stages durent désormais 5 jours, avec deux jours de dressage, deux jours de CSO et un jour de cross. »
Quel sera le programme de saison pour les couples sélectionnables aux JEM ?
« Le programme est à la carte pour chaque cheval, car tous n’ont pas les mêmes besoins de préparation (préparation et parfois qualification). Le circuit du Grand national est toujours un bon support pour préparer les chevaux. La sélection finale s’effectuera sur l’étape de Saumur, le week-end du 25 au 27 juillet. Certains couples devront courir sur des 3 ou 4 étoiles à l’étranger pour décrocher leur billet pour les JEM. »
La France suivra-t-elle le circuit Coupe des Nations cette année ?
« Oui, comme l’an dernier, le circuit Coupe des Nations sera un support de sélection et nous permettra aussi de lancer des jeunes dans le grand bain. On a eu l’occasion de constater que les comportements pouvaient changer quand les cavaliers courent dans l’équipe de France, c’est donc un circuit utile pour la préparation mentale des cavaliers d’avenir. »
Et pour conclure ?
« Nous n’oublions pas les Jeunes cavaliers, Juniors et Poneys que nous allons accompagner afin qu’ils préparent au mieux leurs Championnats d’Europe encore cette année ! Et puis, nous aurons la chance de vivre une aventure exceptionnelle avec les Jeux Equestres Mondiaux organisés en France, donc j’encourage tout le monde à venir soutenir les Bleus au Haras du Pin et à Caen, afin qu’on vive tous ensemble un grand moment de sport! »
Propos recueillis par Hedwige Favre