Alexis Lemaire : « j’apprends l’autonomie à mes élèves »

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Cet article a été publié le : 26 septembre 2019 à 8h55
Alexis Lemaire : « j’apprends l’autonomie à mes élèves »

Alexis Lemaire - photo P. Barki


Alexis Lemaire, en lice pour le Challenge des Coach, porte une double casquette puisqu’il est à la fois cavalier professionnel et assure l’entraînement et le coaching en compétition de ses élèves. En 2006, il part en Nouvelle-Zélande aux côtés du champion du monde Vaughn Jefferis et élargit son expérience expérience d’homme de cheval en travaillant le dressage pur avec la cavalière néo-zélandaise Joanne McNicoll. L’année suivante, Alexis rejoint l’équipe de William Fox-Pitt, alors numéro 1 mondial de concours complet, pour continuer de se former à cette discipline. Depuis, il est cavalier pro et coach dans les Yvelines, au Haras de la Clairière, et ses élèves le qualifient comme un enseignant patient, bienveillant et à l’écoute. 

Avec 8 de ses cavaliers inscrits dans le challenge, Alexis est en bonne voie pour être sur le podium de la catégorie « Amateur – moins de 10 cavaliers ». 

Il est toujours temps d’inscrire votre coach dans le Challenge en remplissant ce formulaire

Depuis combien de temps enseignez-vous ? Avez-vous eu toujours envie d’en faire votre métier ? 

« J’enseigne depuis 15 ans maintenant mais je ne m’étais pas destiné à ce métier au départ. J’ai fait des études d’histoire de l’art et d’archéologie. Enfant, c’était mon rêve de travailler dans ce domaine, même si j’étais déjà passionné par les chevaux. Au cours de mes études, je me suis rendu compte qu’être archéologue était un métier de passion et j’ai alors pris conscience que je voulait faire ma vie dans les chevaux. Pour moi, avoir deux passions n’est pas possible. J’ai donc fait un choix, celui de vivre de ma première passion : l’équitation. »

Comment vous imaginez-vous dans 10 ou 20 ans ?

« Dans quelques années je m’imagine exactement de la même manière. J’aime beaucoup former les jeunes chevaux, former de nouveaux couples, trouver des chevaux pour du haut niveau… Je souhaite aussi pérenniser le coaching et continuer à entraîner mes cavaliers. »

En tant qu’entraîneur, à quoi attachez-vous le plus d’importance ?

« J’aime que mes élèves s’autonomisent, qu’ils soient capables de penser et travailler par eux-mêmes. Je leur donne les bases mais ce que j’aime c’est qu’il apprennent à monter en réfléchissant. En concours, je ne suis pas là pour leur mâcher le travail. Je leur explique comment penser mais c’est à eux de choisir entre les plans A, B ou C. Je ne suis pas un gourou qui dicte tout ce qu’ils doivent faire. »

Avez-vous d’autres élèves pas encore inscrits dans le Challenge des coachs ?

« Non j’ai la chance d’avoir convaincu tous mes élèves de s’inscrire ! Sauf une ne l’est pas, mais elle participe aux Cycles Libres et ce type d’épreuve n’est malheureusement pas pris en compte dans le Challenge… Une autre vient de débuter les concours, cela n’apportera pas grand chose qu’elle s’inscrive cette année, mais je ne doute pas qu’elle le fera la saison suivante. »

Comment décririez-vous l’ambiance au sein de votre équipe et votre rapport avec les cavaliers ?

« Il y a une bonne ambiance, évidemment. Mon équipe est 100% féminine, je n’ai pas de cavaliers. La moyenne d’âge des filles se situe entre 20 et 30 ans, la doyenne a 45 ans et l’entente entre elles est très bonne. Nous avons aussi un groupe What’s App pour communiquer, organiser les concours, discuter… »

Ines Tancrede et DRS Conquistador, l’une des élèves d’Alexis (photo P. Barki)

Quel est le dernier conseil que vous dites à vos cavaliers avant de rentrer sur la piste ?

« Cela dépend de la discipline : dressage, CSO ou cross, ce n’est pas la même chose. En dressage, je leur dis de prendre leur temps et de préparer au maximum toutes leurs figures en avance. En CSO, avant d’entrer en piste, je leur rappelle de monter comme à la maison et de ne rien changer. Enfin, sur le cross, rien de particulier car tout a déjà été dit à la reconnaissance. »

Tout coach a une phrase ou un conseil récurrent, quel est le vôtre ?

« Il faudrait me laisser le temps d’y réfléchir… Mes élèves, eux, savent que j’aime bien les charrier. Je ne pense pas avoir de slogan ou de phrase clé, mais très souvent je dédramatise la situation en ne me prenant pas au sérieux ! »

Êtes-vous anxieux lorsque vos cavaliers sont sur la piste ?

« Pas du tout ! Je sais que de nombreux coachs sont stressés de voir partir leurs cavaliers sur le cross ou le CSO, mais ce n’est pas mon cas… et parfois je me dis que ce n’est pas normal ! Mais j’estime que lorsqu’une élève est engagée dans une certaine catégorie d’épreuve, c’est qu’elle a le niveau et la technique pour la faire. Je ne m’inquiète donc pas, j’ai juste envie que les cavalières de mon équipe fassent bien. Bien sûr, je souhaite qu’elles aient le meilleur classement, mais je suis quand même assez détaché avec les résultats. Sauf maintenant que cela me ramène des points pour le Challenge des Coachs de France Complet ! »

Vous êtes aussi cavalier professionnel, quels sont les chevaux que vous montez en ce moment ? 

« Actuellement j’en sors jusqu’à 5 en compétition. J’avais commencé l’année avec 6 chevaux, mais entre les jeunes qui partent et ceux qui sont vendus, ma cavalerie s’est réduite au fil des mois. Aujourd’hui j’ai 3 chevaux avec lesquels je peux aller courir les internationaux. »

Sur quels terrains de concours et quelles épreuves comptez-vous terminer la saison ?

« Nous allons à Châteaubriant le dernier week-end de septembre, puis mes élèves iront à Saint Quentin les 12 et 13 octobre. Ensuite ce sera Pervenchères, un concours que j’adore, et enfin nous finirons sûrement la saison en novembre par Le Pouget. »

Quel est votre concours préféré ?

« Comme je l’ai dit, Pervenchères est un terrain que j’apprécie beaucoup parmi les nationaux. C’est un concours encore jeune donc tout n’est pas parfait, mais les organisateurs sont très sympathiques et il y a un vrai potentiel à exploiter. »

Comment vous organisez-vous pour coacher vos élèves tout en continuant à monter à cheval ?

« Ce n’est pas forcément difficile de concilier les deux mais cela donne des week-ends de concours bien remplis et les journées sont parfois assez complexes à organiser. Mais les organisateurs sont compréhensifs et font au mieux pour que je puisse allez voir mes élèves tout en participant aux épreuves. Mes cavalières sont conscientes que ce que j’aime, c’est aussi monter à cheval et sont très bienveillantes à ce sujet. S’il arrive que deux concours aient lieu aux mêmes dates et que je décide d’engager mes chevaux plutôt que d’aller les coacher, elles ne m’en tiendront pas rigueur. Et elles sont contentes pour moi lorsque je réalise de bonnes performances ! »

Alexis et Éleonore Lemaire (photo P. Barki)

Pour finir, un mot sur l’association France Complet 

« Cela fait longtemps que j’adhère à France Complet… Depuis 2010 je pense, donc quasiment depuis la création de l’association. Chaque concours où le stand est présent est l’occasion de retrouver tout le monde, Pierre (Barki) notamment, et de passer de bons moments avec des personnes que l’on apprécie. C’est toujours un plaisir ! »

 

Propos recueillis par Léa Denommé.