Arthur Bonneau et Beauty Boy : un couple jeune mais prometteur

Sport
Cet article a été publié le : 15 septembre 2012 à 9h44
Arthur Bonneau et Beauty Boy : un couple jeune mais prometteur


Arthur Bonneau, ici avec Uvéa des Jis

Cette Grande Semaine 2012 nous réserve quelques jolies surprises, avec une prime à la jeunesse. Dans les 6 ans,

Arthur Bonneau, passé sur le rectangle jeudi après-midi, a conservé une infime avance sur celui qui pourrait devenir d’ici dimanche le héros de Pompadour, Thomas Carlile. Avec son chic hollandais Beauty Boy (KWPN), Arthur a montré que le talent n’attendait pas le nombre des années… malgré une histoire de couple mouvementée.

« Beauty Boy a débuté la compétion fin mars chez nous à Bonneville. Il a été acheté par Bruno Lostria, un cavalier de dressage et il appartient à sa femme qui concourt en dressage » explique le jeune professionnel de 23 ans. « Ils nous l’ont confié l’an dernier. Il a connu des débuts difficiles car il était un peu contre le travail. J’ai donc effectué tout un travail d’hiver pour le remettre dans le bon sens et lui donner confiance. On s’est toujours dit que si ça passait, ce serait un bon cheval, et tout au long de l’année il nous a surpris à avancer dans le travail, à être droit sur le cross, à s’améliorer sur l’hippique. » Arthur a bien conscience des capacités hors normes de sa nouvelle recrue. « Sur le dressage, c’est évidemment plus facile de travailler avec des chevaux qui ont des allures naturelles où l’on n’a pas besoin de trop les travailler » avoue-t-il.

Une finale sans pression

Un hiver et quelques longues heures de patience ont été nécessaires pour tirer le meilleur de Beauty Boy. « J’ai travaillé la confiance, j’ai cherché à faire corps avec lui, le détendre, l’habituer aux soins avant et après le travail, et surtout ne pas trop le pénaliser lorsqu’il fait des erreurs. A partir du moment où il n’a pas fait ses années de 4 et 5 ans, c’était un peu inespéré de gagner le dressage des 6 ans à la finale ! » Arthur et son père Jean-Yves ne pensaient même pas pouvoir le qualifier pour la Grande Semaine, ni même le classer dans un CIC1*. D’autant que pour Arthur, il s’agit de la première finale SHF 6 ans, finale qu’a déjà couru son père voici quelques années avec notamment Quasar du Saillan (SF), désormais cheval de tête de son fils au niveau 3 étoiles. La réussite soudaine de son nouveau partenaire suscite aussi quelques commentaires de la part de ses adversaires. « Il y a un petit match entre Bertrand Vuatoux et moi, puisqu’il monte aussi un KWPN. Les cavaliers m’ont félicité pour ma reprise, et c’est vrai que c’est assez agréable »  témoigne-t-il. « On voit que le travail paie ».

Le Mondial, un rêve mais pas une obligation

L’objectif de la saison se dessine petit à petit : le Mondial du Lion. « Evidemment, ce serait le rêve ! Mais je ne me focalise pas là dessus. Beauty Boy est un 6 ans qui n’a pas de métier donc s’il est sans-faute sur le cross, ce qui montrerait qu’il a progressé, il reste le saut d’obstacles du lendemain. S’il réalise un bon parcours, il sera prêt pour Le Lion même si c’est un autre calibre. S’il m’arrive un refus ou une dérobade, on ne pourra pas trop lui en vouloir. Je pense que c’est dans ses cordes ». Performant dans le CIC1* du Pin fin août, son cavalier pense qu’il lui manque encore un peu de galopade pour espérer passer un cap. « La franchise, il l’a, la technique, il l’a acquise tout au long de l’année. » Les propriétaires sont pleinement satisfaits que leur protégé s’illustre en dressage, sa destination première, d’autant qu’Arthur s’entraîne en dressage avec Bruno Lostria. « Il est très content pour moi. Il ne souhaite qu’une chose : que cela se passe bien sur les autres tests. Il ne peut pas trop assister aux concours car il est souvent pris par ses obliga! ons sportives mais il  suit la carrière de son cheval. »

Pérenniser le couple

Arthur a la chance de bénéficier de son soutien, tout en cherchant dès maintenant à trouver une solution afin de conserver ce cheval sous sa selle.
« Nous cherchons une solution pour le syndiquer afin que je le garde au travail à l’avenir. Certains propriétaires ont d’ores et déjà montré de l’intérêt pour ce cheval. On va donc déjà voir s’il confirme et on verra l’année prochaine ». Le fils semble petit à petit arriver à hauteur du père, ce qu’Arthur réfute en bloc. « J’en suis encore très loin ! Il a fait beaucoup plus de résultats avec des chevaux parfois moins bons. J’ai la chance de monter cette année deux très bons chevaux qui m’ont poussé sur le devant de la scène, ce qui a lancé ma carrière. J’ai débuté en 3 étoiles cette année avec un cheval de 8 ans plutôt prometteur. » En plus de posséder des qualités naturelles supérieures à la moyenne, Beauty Boy (KWPN) a mené Arthur à aborder différemment le travail de ses autres chevaux. Façon de monter, rythme, attitude, l’influence de Beauty Boy s’avère plus profonde sur la technique d’entraînement du jeune et modeste cavalier. Même si le couple ne gagne pas dimanche, ils auront de toute façon beaucoup appris l’un de l’autre.

 

Sources La Gazette de la Grande Semaine