Bon anniversaire … Laurent Bousquet

Sport
Cet article a été publié le : 26 août 2010 à 20h36
Bon anniversaire … Laurent Bousquet


Laurent Bousquet fêtera ses 50 ans à Lexington, pendant les Mondiaux. Né à Paris, ce Sarthois d’adoption, « Je m’y suis installé il y a 25 ans », s’apparente un peu à un globe-trotter du complet.

En 1987, Laurent Bousquet prend en charge la délégation coréenne en vue des Jeux olympiques de Séoul (1988). Puis endosse les mêmes responsabilités au sein de l’équipe du Japon de 1991 à 2004. Son périple se termine par cinq années à la tête de l’équipe belge (2005-2010). « Cela m’a permis d’apprendre beaucoup. Les cultures équestres ne sont évidemment pas les mêmes en Corée, au Japon et en France. J’ai donc été obligé de m’adapter. C’est une qualité importante si l’on veut que son message soit bien perçu. » A son actif, il compte cinq J.O.

« Nous ne sommes pas des Kamikazes »

En revanche, sur le fond et la technique rien de très différent de ce qui se fait en France.

« D’autant que je suis un entraîneur français. Je revendique une équitation à la française. Une équitation qui a fait ses preuves. »

En 1987, le tout jeune entraîneur qu’il était analysait ainsi le cross du Mondial du Lion. Un entretien qui en dit beaucoup sur sa clairvoyance, sa capacité d’être à l’écoute de ses cavaliers.

Ne faut-il pas être un peu kamikaze pour disputer, avec des jeunes chevaux, une telle épreuve ?

Non, même si les obstacles, impressionnants, ne bougent pas ! Le concours complet est un sport à risques. Mais, tous les cavaliers ont intégré cette donnée et l’ont acceptée. Enfin, ai-je le physique d’un illuminé ?

Cela fait tout de même froid dans le dos ?

Le parcours, on le reconnaît au minimum trois fois à pied, en intégrant aussi bien les données techniques que tous les imprévus : le soleil, la luminosité des obstacles, tous ces riens qui peuvent perturber les chevaux. À partir de là, on monte en selle en toute sérénité.

Cavalier ou entraîneur, vos analyses divergent-t-elles ?

Voilà une vingtaine d’années que je coache, tout en restant cavalier. C’est un atout supplémentaire. Je suis obligé d’analyser avec précision le problème posé, le décortiquer et formuler les choses avec précision. J’en deviens pointu et de facto plus performant pour les autres.

Et pour les chevaux ?

Pour les chevaux, il faut intégrer le facteur physique, savoir gérer leur fatigue.

En restant constamment à leur écoute ?

C’est le cheval qui dicte la vitesse, pas le chronomètre. Après, il s’agit de ressentir les choses, d’être tout simplement un homme de cheval, l’entendre respirer, analyser et interpréter, au quart de seconde, le moindre clignotant rouge. Quand les chevaux connaissent un coup de pompe. Intelligemment, il s’agit de trouver le moyen de les faire souffler, pour terminer en de bonnes conditions. C’est là que s’effectue la sélection. Le mauvais cavalier, lui, continuera à pousser avec de gros risques en perspective. C’est du 60 % – 40 % au bénéfice du cheval.

Une conclusion ?

Nous sommes le contraire des kamikazes. Je me compare à un skieur de descente. Il a intégré tous risques et s’en remet à la technique pour les gommer. Et offrir, en parallèle, rêves et plaisir au public.

Recueilli par Guy FICHET.