CCI Saumur :19-23mai

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Cet article a été publié le : 08 mai 2010 à 7h40
CCI Saumur :19-23mai


C’est un peu la petite maison dans la prairie :

Le compte à rebours  a débuté sur le domaine de Verrie. Comme des abeilles dans leur ruche, la noria de bénévoles s’affaire aux derniers réglages de la mise en scène de l’événement. Cela sent bon l’amitié qui bouscule les obstacles.

Verrie, aux portes de Saumur, cadre du CCI international*** (19 – 23 mai) ! Vendredi ! Douze heures pétantes ! Le déjeuner approche ! Ils sont tous là, sur le seuil de la maison de garde, avoisinant le terrain de détente des cavaliers, une petite demeure de caractère, sans chichi architectural, soigneusement cachée sous les frondaisons. Une belle poignée de main et la glace est  rompue.

 

Ils ? Ce  sont, cette petite cinquantaine de bénévoles, chargés de la mise en scène de cette pièce en trois actes qu’est tout concours hippique. Fiers, et à juste titre, qu’on l’on rende visite. Sans l’avouer de voir leur travail mis en musique… dans la boîte d’une caméra, d’un appareil photo… Leurs explications, toutes simples, couchées sur le papier ou la bande sonore d’un magnétophone. C’est si rare ! Ils sont un peu gênés, leur modestie en est écornée.  Mais qu’importe, hommes de l’ombre qui se satisfont, au quotidien, de passion et de plaisir, ils méritent un peu d’occuper la rampe.

Qu’ils soient chef d’entreprise, sponsors, mécènes, chef de piste, architecte des obstacles, employés de l’Ecole Nationale d’Equitation, retraités… Tous, sous le bleu de chauffe, les manches retroussées, ils ont aplani les obstacles de la hiérarchie sociale.

« Etre là, c’est déjà inespéré »

Pendant une quinzaine de jours, toute leur attention captivée par cette soif de réussir leur concours, ils en occultent leur vie personnelle, en oublient ses maux et ses difficultés.

« Cela fait du bien, cela pimente nos journées», glisse, toute rouge, Annick, l’intendante du groupe.  Annick qui mange, quinze à vingt jours de sa retraire, pour nourrir ses ouailles « Cela varie entre 11 et 30 couverts par jour, avec un menu différent tous les midis. » Sans surgelés, une cuisine maison, odorante, avec des mets du terroir. Personnellement, on en garde encore un bon goût en bouche. Un plaisir de la table, une ronde des assiettes avec fromage et dessert, gâteau d’anniversaire, comme vendredi, pour Raphaëlle, qui ne s’éternisent jamais… Chacun a ici le goût du devoir.

La besogne n’est pas mince ! Mais tous se nourrissent aussi « de pouvoir vivre dans la nature et partager ensemble une passion, cette folie de vouloir réussir quelque chose de beau », s’enflamme Michel. Celui dont tout le monde affuble du qualificatif de bras droit de François Saint-André, le directeur technique du concours. « C’est un grand mot. Une cheville ouvrière, comme tout le monde, avec un simple petit rôle de coordinateur. En fait, ici, je suis tout simplement heureux. »

Bonheur, un mot qui revient, comme un leitmotiv, dans la bouche de Jacques, Julien, Paul et les autres, on en a oublié leurs prénoms, « Je me fais plaisir en faisant plaisir », dit l’un en enfonçant un dernier piquet sur le gué. « Je me pose pas la question de savoir pourquoi je suis là. J’ai déjà la chance d’y être», enchaîne l’autre, un pinceau à la main pour une dernière touche de couleur sur un gros tronc. « C’est l’amitié, cette envie de rendre la pareille à François (Saint-André) qui nous apporte tant. », insiste un troisième, grandi au volant d’un gros engin de chantier.

François Saint-André dont tous, et à l’unisson, clament : « qu’il est un homme ouvert, fidèle en amitié. Un mousquetaire aventurier soucieux d’aller toujours de l’avant, mais en sachant déléguer. Avec lui on grimperait l’Everest. Il nous fait rêver. » Un homme qui, il faut le reconnaître, quels que soient les aléas de la vie garde le sourire aux lèvres. Sans doute son arme la plus efficace.

Oui, le CCI de Saumur est sur de bons rails. La mise en scène, on l’a vu derrière le rideau, est à l’égal de cette soif de réussite de ses bénévoles désintéressés mais professionnels jusqu’au bout des ongles.

C’est cela aussi la grande richesse, la réussite et la beauté du concours complet…

Guy FICHET