Claire Mugnier : une carrière au rythme de Niaouli

Portrait Pays-de-la-Loire
Cet article a été publié le : 06 août 2021 à 15h29
Claire Mugnier : une carrière au rythme de Niaouli

Claire Mugnier et Niaouli de Golaine au Pin en 2020 - Photo P.Barki


Nous avons appris il y a quelques semaines la retraite de Niaouli de Golaine (SF, par Fidelio du Donjon et Usetcoutumes d’Eve par Hospodar, né chez Jean-Pierre Levy-Neumand) qui, malgré sa forme de jeunesse, était un des doyens du circuit du haut de ses 20 ans. Nous avons rencontré sa cavalière, Claire Mugnier, qui nous parle un peu plus de leur parcours et de l’incroyable longévité de ce cheval. 

Comment a débuté votre histoire avec Niaouli de Golaine ?

Je suis originaire de Dijon et c’est mon coach de l’époque, Jérôme Godard, qui m’a trouvé Niaouli. Il était monté par Henri Bernard qui avait fait le circuit des 5 ans et des 6 ans avec lui. Je l’ai récupéré après la finale de Pompadour à 6 ans (fin 2007). C’était mon premier cheval donc nous avons commencé au plus petit niveau. Nous sommes allés relativement vite car l’année suivante, nous courrions le CCI1* de Dijon (en 2009, avec une 9ème place). Je l’avais acheté pour faire le circuit Junior et essayer d’aller chercher une sélection pour le Championnat d’Europe. Il ne dressait pas très bien, je sortais souvent avec des très gros scores après le dressage, même si nous étions souvent double sans-fautes ensuite. Ce n’était pas très adapté pour faire un championnat d’Europe. Mais nous avons continué notre parcours tous les deux jusqu’au niveau 4*, avec des classements en Pro 1 et une Pro Elite !

C’est vraiment le cheval de ma vie! Surtout que je faisais mes études de médecine à côté et le fait qu’on s’entende très bien me permettait de jongler plus facilement entre les deux. C’est un super cheval d’école, avec lequel j’ai appris énormément, notamment à ne pas rester sur ses acquis.

Claire Mugnier et Niaouli de Golaine au Pin en 2019 – Photo P.Barki

Tu es basée aux Ecuries Livio où tu travailles avec Maxime, comment t’organises-tu ? 

Je travaillais déjà avec Maxime quand j’étais à Dijon, il me coachait en concours. Je suis arrivée à Saumur pour mon Internat de médecine donc je me suis naturellement tournée vers les Ecuries Livio. Avec mon emploi du temps, il faut beaucoup d’organisation et c’est important aussi d’être dans des écuries où l’on peut avoir une totale confiance dans les personnes qui s’occupent des chevaux. C’était déjà très bien où j’étais avant mais chez Maxime, c’est évident que nous y sommes très bien. Je travaille surtout au quotidien avec Steve Partington; malheureusement comme je finis souvent tard je ne peux pas trop travailler avec Serge Balbin. Mais tout se passe très bien, tout le monde est complémentaire donc l’encadrement est incroyable.

Claire Mugnier et Niaouli de Golaine – Photo P.Barki

Quel est le secret de la longévité de Niaouli qui a couru son dernier concours à 20 ans ? 

J’ai toujours pris soin de le préserver, pour ne pas courir juste pour les résultats et pouvoir espacer les différentes sorties. Je ne lui ai jamais fait prendre de risques et je pense que c’est un roc, il est très solide, même en ayant toujours tout donné, même jusqu’au dernier concours où il avait toujours envie.

Mais après sa dernière sortie à Saumur en février, il a du être opéré pour une épine dans la capsule articulaire d’un boulet postérieur, et en plus il a eu une piroplasmose. Son âge rendait la remise en route compliquée donc c’était le signe que c’était le moment de l’arrêter. Depuis plusieurs années j’étais très attentive à lui, pour ne pas faire le concours de trop ou la séance de trop mais cette fois-ci c’était le moment.

Désormais il est en retraite chez Damien avec les chevaux de Maxime. C’était assez émouvant de le laisser car il a fait partie de ma vie de tous les jours pendant plusieurs années. Mais je suis contente de l’avoir arrêté au bon moment et soulagée d’avoir pris la décision quand il le fallait. J’ai pu en profiter longtemps car il allait très bien.

Claire Mugnier et Niaouli de Golaine – Photo P.Barki

Comment va se passer la relève ?

J’avais déjà cherché un cheval pour remplacer Niaouli mais j’ai joué plusieurs fois de malchance au niveau santé. Malheureusement c’est le sport, on ne peut pas tous les garder jusqu’à 20 ans! Ensuite Maxime et Benjamin Massié m’ont proposé Ungaro de Kreisker (SF, par Armitage et Douce Platière par Laeken) en octobre 2020 et il est d’enfer !  Il est super sur les trois tests bien qu’il soit un peu coquin, il a son petit caractère et il voit souvent des fantômes. Mais il est respectueux sur les barres et c’est un vrai bon crosseur. J’avais un peu hésité du fait qu’il n’ait connu que Benjamin mais je ne regrette pas, je suis ravie de l’avoir. Je l’aime déjà beaucoup! Je rêverai de pouvoir faire un 4*L avec lui, mais sans aller trop vite et sans griller les étapes.

Claire Mugnier et Ungaro de Kreisker dans le 3* de Saumur en 2021 – Photo P.Barki

Propos recueillis par Mathilde Orion