Dans la famille du complet : Sandrine et François chronométreurs

Sport
Cet article a été publié le : 09 juillet 2010 à 11h50
Dans la famille du complet : Sandrine et François chronométreurs



Il et elle manient le chrono, comme d’autres jouent du violon ou de la flûte traversière. Avec la même maestria pour le bonheur des cavaliers, des organisateurs, du public. Elle, Sandrine Duval, lui, François de Badereau, unis dans la vie pour le meilleur et pour le pire, cimentent leur quotidien de cette passion d’apporter leur pierre à la réussite d’un concours hippique. Elle, victime d’un grave accident ayant mis sa carrière de cavalière émérite quelque peu en sommeil, y assouvit dans ce costume, comme lui, cette passion sans borne pour les chevaux.

Entretien.

Question basique : votre rôle sur un concours ?

François assure la chronométrie. En parallèle, je m’occupe de la gestion du concours. En un mot, on peut tout faire de A à Z pour l’organisateur : sortir des listes de partants, les horaires…., les résultats que l’on peut transmettre aux médias.

Vous possédez pignon sur rue ? Une société événementielle ?

Une simple association : Equi Chrono qui a vu le jour en septembre 2009. François endossait régulièrement ce rôle de chronométreur pour le comité régional équestre des Pays de la Loire. Mais, voilà, le matériel étant propriété du dit-comité, il ne pouvait totalement assouvir ses ambitions. Le temps aidant, et les demandes affluant, il rongeait son frein, condamné à devoir limiter son action aux contours de la région.

Alors ?

Une belle histoire chargée d’émotions est née. Quand François a reçu l’héritage de son père, il a tout de suite investi en matériel pour pouvoir user pleinement de son savoir-faire. Il pouvait aller jusqu’au bout de ses rêves. Equi Chrono pouvait voir le jour.

Et vous Sandrine, vous êtes tombée par magie dans sa vie ?

En fait, je suis juge de complet. Tous les deux, nous sommes sur nombre de concours, ceci explique sans doute cela. Tous les deux, nous sommes de surcroît très sensibles et attirés par ce côté gestion de l’événement. C’est l’autre face du miroir avec cette chance d’être immergé au sein du concours, en fauteuil d’orchestre. Je dis souvent qu’il y a trois pôles dans un concours : les cavaliers, l’organisateur et le jury. Ces trois là le vivent ce temps fort différemment. Dans notre rôle, nous sommes un peu au milieu du gué, au centre de tout ce petit monde avec pour objectif de faire circuler l’information rapidement, qu’elle soit constructive.

« La belle histoire sans fin »

Ce qui vous unit, c’est aussi un peu l’intérêt pour les chevaux ?

François et moi nous montons pour le plaisir. Personnellement j’ai les pieds dans étriers depuis mes débuts à poney, en 1975. J’ai cette chance et ce plaisir de posséder des chevaux. Malheureusement je n’ai pas pratiqué beaucoup le complet car, victime d’un grave accident en 1990 sur un derby, j’ai dû abandonner l’idée de galoper sur un cross. Mais j’assouvis ma passion en m’adonnant au dressage

Quelle frustration tout de même d’être toujours derrière un écran informatique ?

Au contraire ! On vit le concours de l’intérieur avec des contacts privilégiés avec les cavaliers. Et l’on n’est pas si mal placé que cela dans les tribunes de jury pour goûter au spectacle.

Vous avez un emploi du temps de ministre ?

On sait effectivement occuper nos week-ends. Que dis-je, nos semaines. La saison commence pour nous à la mi-février et se termine le 11 novembre. On officie sur des concours comme ceux du Grand National, à Saumur, Pompadour… Pas de Mondial du Lion d’Angers pour l’instant, il nous faut encore pétrir notre petit savoir-faire. Mais, un grand international serait la panacée, une belle récompense et in-fine notre objectif.

Sandrine et François font toutefois partie du Lion-Equestre, l’association de bénévoles sans qui le Mondial du Lion-d’Angers ne pourrait vivre.

Et la famille dans tout cela, vos loisirs ?

Nous sommes tout le temps ensemble dans cette vie de passion partagée et acceptée. C’est un grand bonheur de pouvoir être immergé dans ce monde de convivialité, de passionnés. Cela donne du piment à l’ordinaire du quotidien et vous laissent toujours en bouche de bons souvenirs qui vous poussent au surpassement. A ne rien regretter tout en mesurant ce que peut être le bonheur.

Propos recueillis par Guy Fichet