Hommage à Ismène du Temple

Sport
Cet article a été publié le : 02 juillet 2012 à 11h30
Hommage à Ismène du Temple


Ismène du Temple, la crack jument que montait encore l’an dernier Didier Dhennin, est partie brutalement le 20 juin 2012. Pour lui rendre hommage, nous avons choisi Frederic Marquet,

le groom de Didier, qui avait commencé à s’occuper d’elle quand elle avait 6 ans et qui par la suite, l’a suivie sur les plus beaux concours qu’elle ait pu faire. Encore sous le choc, Fred se rappelle avec émotion de son caractère bien trempé et des grands moments qu’il a vécu auprès d’elle… « Ismène était la reine : impatiente, elle voulait toujours être la première servie et quand elle avait décidé quelque chose, elle faisait tout pour l’obtenir. Elle n’aimait pas être enfermée alors on lui laissait la porte de son box ouvert et on fermait avec une chaine. Dans la journée, je lui accordais facilement 5 ou 6 heures car elle avait besoin de contact, il fallait être avec elle. Mais je n’ai jamais regretté tout le temps que je lui ai accordé. Elle était douce, très à l’écoute et adorable. »

 

C’est bien cette force de caractère qui a permis à la grande Ismène d’être la Championne que l’on connaissait en Complet. 6ème et meilleure performance Française aux JO de Pékin, 7ème du CCI**** de Luhmühlen la même année, 5ème des Championnats d’Europe en 2009 et réalisant l’un des rares maxi sur le cross… « C’était la meilleure jument du monde! », résume son soigneur. Seul le concours de Badminton manqueait à son tableau de chasse. Après un bon retour à Tartas début 2011 suite à une opération au boulet postérieur en 2010, Didier Dhennin l’avait emmenée Outre-Manche pour courir le plus mythique des 4 étoiles, mais la forme n’était pas vraiment au rendez-vous. Le dressage de Badminton fut  donc sa dernière compétition, sa propriétaire, Barbara Conin, préférant l’arrêter avant qu’elle fasse le concours de trop. Ismène était donc retournée au pré, auprès de ses deux pouliches, Banana Moon et Blue Moon, nées par transfert d’embryons lors de sa convalescence.  Elle était au moment du drame pleine du Pur-sang Esteban, un croisement qui avait toutes les chances d’aboutir à un nouveau grand Champion.

 

« Cela m’a fait beaucoup de mal d’apprendre son décès. On sait ce qu’on risque en compétition, surtout en Complet, on peut perdre des chevaux brutalement, mais là, elle était au pré dans les circonstances idéales… C’est atroce de perdre un cheval comme ça! J’ai perdu plusieurs chevaux dans ma vie, mais là c’est différent… J’ai l’impression que c’est une partie de moi qui est partie avec elle… Je devais aller la voir ce mois-ci, parce que je ne l’avais pas revu depuis qu’elle était partie en retraite. Finalement, je n’ai même pas pu lui dire au revoir… »
Adieu Ismène et courage à tous ceux qui l’ont aimé !
Photos Alain Laurioux, IFCE
HF