ITW de Matthieu Grasset avant Bazoges

Portrait Pays-de-la-Loire
Cet article a été publié le : 09 juin 2016 à 8h48
ITW de Matthieu Grasset avant Bazoges


Les Trophées Équivendée (Bazoges en Pareds) approchant à grands pas – du 30 Juin au 3 Juillet (clôture des demandes lundi prochain) – nous avons interviewé Matthieu Grasset, organisateur de concours, chef de piste, créateur d’obstacles (plus d’infos ici), coach, et même cavalier quand le temps le lui permet ! Performant dans toutes ses fonctions, son concours a même remporté le Trophée d’Honneur l’an passé, à l’occasion des Trophées du Complet. Entrevue avec un passionné de Complet, jusqu’au bout des ongles …

Vous organisez Les Trophées Équivendée fin juin, quels sont les points forts de votre concours ?

« La convivialité ! Et notre terrain de cross qui n’est pas très vallonné, mais un peu quand même. Cela nous permet d’avoir des parcours dans un décor assez naturel. En plus à cette période de l’année (fin juin / début juillet), on arrive bien à gérer le sol. Quand il est sec, en le travaillant avec nos engins, on a un terrain bien souple. »

Quelles nouveautés sont prévues pour cette année ?

« En plus des CCI 1 et 2 étoiles, nous organisons deux CIC 1 et 2 étoiles. Ça va permettre de contenter plus de cavaliers, ils pourront amener plus de chevaux. Et ça tombe bien car Jardy a reculé la date de son concours d’une semaine, ça sera plus facile pour les cavaliers de courir les deux. De plus, cette année nous allons changer le sens du parcours de cross. Celaa permet de se renouveler un peu et ça sera un peu plus facile pour les chevaux. »

Y a-t-il des animations de prévues pour les cavaliers et les spectateurs ?

« C’est un point que nous n’avons pas développé puisqu’on a déjà beaucoup à faire avec la partie équitation. Mais comme la compétition tombe pendant l’UEFA Euro 2016 (coupe d’Europe de football) on va mettre en place un écran géant sur lequel on retransmettra les matchs tous les soirs. Et comme l’an dernier, nous offrons les repas aux cavaliers tous les soirs au restaurant du concours ! »

En tant que chef de piste, à quoi êtes-vous particulièrement attentif pour vos parcours ?

« Au terrain. J’aime observer les pentes, les bosses, les dévers … et faire un parcours aussi harmonieux que possible. Avec des obstacles naturels, qui se fondent dans le paysage. Un parcours joli à regarder. Dans la mesure du possible, j’essaye de faire des tours assez galopant, même si tous les terrains ne le permettent pas forcément. Il faut optimiser le terrain pour faire des parcours faciles pour les chevaux, mais avec de la technique pour les cavaliers. »

Comment faites-vous pour ne pas « tourner en rond » et continuer à innover sur vos tracés ?

« Quand on a un parcours fluide, il y a deux solutions : soit on le fait dans un sens, soit dans l’autre. Et les cavaliers préfèrent avoir un parcours fluide même s’il ne change pas souvent. Pour se renouveler on peut changer une boucle, 500 mètres, 1000 mètres … Mais pas tout à la fois. »

En général, combien de temps vous faut-il pour tracer un parcours ?

« À Bazoges, je connais le terrain comme ma poche. Je travaille sur plan et c’est très rapide. Quand c’est un concours que je connais peu, je vais sur place, j’analyse, puis je rentre chez moi et je travaille sur plan. Il me faut quelques heures en général. J’aime y revenir sur plusieurs jours, pour avoir des temps de repos, reprendre le parcours avec un œil neuf. Il m’arrive aussi de demander son avis à une autre personne, un chef de piste ou même un cavalier. Un regard extérieur est toujours très utile, également sur les terrains que l’on connaît bien, cela permet de sortir de la routine. »

Les obstacles de Matthieu Grasset, toujours très fleuris à Bazoges - photo Gérard Largillière

Les obstacles de Matthieu Grasset, toujours très fleuris à Bazoges – photo Gérard Largillière

En tant que concepteur d’obstacles, d’où vous vient l’inspiration pour vos créations ?

« Notamment en regardant les parcours des collègues. Il ne faut pas avoir honte : quand il y a une bonne idée, on peut la reprendre ! Les obstacles présents sur les gros concours aussi sont source d’inspiration, même s’il faut souvent les adapter pour les séries plus petites. Il faut surtout se tenir au courant des règlements de la FEI. Pour la décoration, j’aime bien observer le travail des pépiniéristes. Ce qu’on voit sur les rond-points, ou dans les villes. Regarder comment ils jouent avec les couleurs, etc. Il faut bien regarder la nature pour créer des obstacles qui s’y intègrent bien. »

Quels sont vos obstacles favoris, à sauter, à concevoir, à placer ..?

« Les obstacles de terres : contre-hauts en saut-de-puce, fossés … Mais plus comme on les faisait avant. Aujourd’hui, le plus souvent, ils sont très surfaits, ils ne font plus très naturels. J’aime qu’ils soient massifs et bien intégrer : par exemple profiter d’un changement de champs pour installer une grosse haie sur fossé. Un peu à l’image des parcours anglais, dans la nature. Et – même si on ne peut pas mettre que ce type d’obstacle – je pense qu’il serait bon de remettre des obstacles imposants, même en Amateur. »

Alexis Gomez et Too Much de Buissy à Bazoges 2014 - photo Gérard Largillière

Alexis Gomez et Too Much de Buissy à Bazoges 2014 – photo Gérard Largillière

Vos multiples fonctions sont-elles complémentaires ?

« Oui, beaucoup. C’est très satisfaisant de penser un cross, d’imaginer et de concevoir les obstacles à mettre dessus. Et avoir tous les points de vue permet d’être meilleur dans ses fonctions. C’est pour cela que j’ai gardé un cheval et que j’essaye toujours de me dégager du temps pour la compétition : c’est important. Pour bien tracer une combinaison, il faut être capable de la monter en tant que cavalier. »

Quel est votre meilleur souvenir en Complet ?

« Pas facile comme question … Je crois que c’était en 2013, quand la fédération m’a confiée deux pistes de Grand National. C’est la reconnaissance d’un travail accompli, en tout cas c’est comme ça que je l’ai pris ! »

Il est curieux de constater que votre meilleur souvenir est en tant que chef de piste, et pas en tant que cavalier …

« C’est vrai, mais j’aime autant tracer des pistes que monter ou que coacher ! »

Matthieu Grasset et ses enfants

Matthieu Grasset et ses enfants

Pour finir, qu’est-ce qui vous a poussé à rejoindre France Complet ?

« D’abord parce que j’aimais bien le concept, l’idée, et puis la manière dont France Complet se bouge pour la discipline. Et l’opportunité s’est présentée au cours des Journées du Complet de 2013, en discutant avec Gérard Largillière. Je lui ai proposé un partenariat, pour faire des réductions aux adhérents qui ont besoin de prestation de chef de piste par exemple. C’est un peu ma façon d’aider le Complet ! »

Propos recueillis par Tiphaine Duverger