La parole est aux chevaux : Pemba de Carrières parle de Thomas Carlile

Sport
Cet article a été publié le : 23 mars 2010 à 16h27
La parole est aux chevaux : Pemba de Carrières parle de Thomas Carlile


 

Dans la série : la machine à remonter le temps, la question du jour ou l’interview humour, on vous le demande. Les chevaux parlent-t-il ? Et oui ! à  l’exemple de Pemba de Carrières,  le compagnon de Thomas Carlile.

Flash back, c’était au Lion-d’Angers, la saison dernière, dans les colonnes de Ouest-France.

Nous sommes le 16 octobre 2009

CCI du Lion-d’Angers (aujourd’hui dressage). Pemba de Carrières, une jeune Toulousaine de 6 ans, sous la selle de Thomas Carlile, découvre avec bonheur le Mondial le Mondial du Lion-d’Angers. Entretien !


Pemba des Carrières, c’est votre premier Mondial ! Impressions ?
Il n’est pas toujours très confortable d’avoir un cavalier sur le dos. Mais, c’est notre job, nous sommes nés champions. Haute comme trois pommes, j’ai été touchée par le virus du complet. Comme tous les chevaux de mon âge, je rêvais donc de fouler l’herbe du Lion-d’Angers. Je suis née pour courir, galoper. Mais ici, les 4 500 m du cross peuvent être indigestes pour mon petit estomac. Heureusement, le terrain de l’Isle-Briand : c’est du billard, un vrai golf.

Un mot sur Thomas Carlile, votre cavalier ?
Il est pas mal. Thomas a aussi tout à apprendre, on s’entraide l’un l’autre pour réussir. Si j’en dis trop de bien, il risque de prendre un peu le chou. C’est un homme ! On en reparle, je ne veux pas le déstabiliser. 

Pemba, on s’affaire autour de vous. Thomas, son papa de groom, sa maman de supportrice…. Vous gardez les sabots sur terre ?
(Hennissement). Heureusement, tout le monde ne monte pas sur le dos en même temps. Parfois, j’ai effectivement du mal à m’isoler. Mais je me félicite de pouvoir m’appuyer sur une bonne et compétente équipe. Je suis choyée, je ne meurs jamais de faim et, fin du fin, ils sont très à cheval sur ma santé. Sans cette affection, ce soutien, nous chevaux, on n’y arriverait pas. Notre vie est agréable, passionnante et émouvante. On ne mesure pas toujours notre bonheur. Je plains tous mes camarades qui trottent inlassablement dans les centres équestres.

« Désolé, mais je suis une princesse »

Vous aimez le cross disiez-vous, et le dressage, le saut d’obstacle ?
Futurs stars, nous avons des droits et des devoirs dont celui de briller dans les trois disciplines. Enfin, je suis une princesse. Le dressage, c’est ma tasse de thé. J’y fais apprécier ma prestance, mon style, mon chic. Quant au CSO, il y a beaucoup de public et c’est bien aussi, pour sortir un peu de l’anonymat. Sur le cross, on retrouve un peu notre naturel, on galoper avec envie

Vous êtes jeune, on vous pardonnera bien des imperfections ?
C’est mon premier Lion ! Mais, cher Monsieur, je galope déjà à un très bon niveau, depuis quelques années. La foule ne m’impressionne pas trop. En fait, tous les spectateurs du se déplacent aussi pour les chevaux. À mon avis, vous parlez trop des cavaliers, pas assez de nous, de nos éleveurs ou propriétaires. Et pourtant…

Vos qualités en deux mots ?
Courage et bravoure. Il en faut sur une discipline comme le complet. À l’instar de tous les jeunes chevaux de 6 ans, je nourris quelque ambition. Un succès ici marque une carrière naissante. Mais ce bonheur s’il doit arriver, c’est à Thomas que je le devrais. Sans nos cavaliers que deviendrait-on ? Ils possèdent un don inné du pilotage, beaucoup de caractère et une belle dose de courage. Le complet n’est pas une discipline anodine, il comporte des risques, heureusement calculés. Mais la dangerosité de notre sport est un trait d’union. Adversaire sur le terrain, au quotidien l’on forme une seule et même famille.

Un mot à ajouter ?
Quand Thomas gagne, il est le seul à recevoir une médaille. Je n’en serais pas froissée, heureuse de repartir à Toulouse avec une belle et nouvelle couverture sur le dos. Enfin, le père de Thomas augmentera ma ration de carottes. Celles qui me rendent intelligente et me donnent de belles jambes, une nécessité en complet. Le Lion, c’est du pur bonheur.

Recueilli par Guy FICHET. (Ouest-France du 17 octobre, édition du Maine et Loire. Retrouver l’article et la page consacrée à cet événement sur ouest-franceenligne.com)