La responsabilité de Mark Phillips dans le drame de Lühmuhlen

Sport
Cet article a été publié le : 24 juin 2013 à 12h19
Buschreiter.de, le site du Concours Complet en Allemagne, a posté un édito très critique envers le Capitaine Mark Phillips, chef de piste du CCI4* et du CIC3* à Luhmühlen. Le site Eventing Nation l’a traduit en Anglais et nous vous livrons ici notre traduction en Français :
« Le bon moment pour un nouveau départ », par Wolf-Deitrich Nar
« D’un côté, c’est inapproprié de blâmer le chef de piste Mark Phillips pour la chute fatale de la jument de 10 ans, P’tite Bombe, sur l’obstacle 12 du CCI**** de Luhmuehlen. D’un côté. De l’autre côté, ce tragique accident n’est pas arrivé sur l’autoroute entre

Kassel et Hanovre, mais sur un parcours de cross dessiné par Mark Phillips. Donc le chef de piste a une certaine responsabilité dans la mort du cheval. Cela aurait été bien de sa part de montrer un peu plus de compassion. Phillips était très froid et détaché en apparence à la conférence de presse. Il a dit que c’était « le dernier obstacle » où il se serait attendu à un tel accident. Cela sonnait purement cynique. Une phrase comme celle-ci n’est rien d’autre que dévastatrice.
Même si Emeric et P’tite Bombe avait été double sans-faute, les conséquences de ses capacités de chef de piste à Lühmuhlen n’aurait pas bien reflétées Mark Phillips. Ce n’est pas la première fois qu’il est sous les feux de la rampe pour ses parcours de 4 étoiles. Plusieurs semaines avant l’événement, il y a eu de nombreuses discussions comme quoi le parcours était trop difficile. Mais, malheureusement, comme cela arrive souvent, les discussions n’ont abouti à aucun changement dans le parcours.
Assez bizarrement, un officiel FEI a noté quelques détails critiques qu’il pensait devoir changer. Pourtant, cela n’a pas été appliqué et cela n’a pas été révélé. Derrière ces scènes et discussions en long et en large, est-ce que les deux parcours créent suffisamment de challenges pour ce niveau ? Mark Phillips a-t-il encore surestimé les cavaliers et les chevaux et créé des questions techniques irréalistes ? Quels conclusions devons-nous tirer de ceci ?
Exemple : beaucoup secouent leur tête quant au « pourquoi le difficile premier gué (n°4) était placé si tôt dans le parcours, avant que les chevaux aient eu le temps de trouver leur rythme. Une erreur de savoir-faire. Il en a résulté de nombreuses chutes spectaculaires qui sont apparues à la une du magazine ‘’Bild am Sonntag’’ sur la table du petit déjeuner du commun des mortels (voir la photo en question ici). Ceci n’est pas une bonne image du Concours Complet à diffuser à l’extérieur de notre sport.
C’est un gros signe d’avertissement si des cavaliers et des chevaux expérimentés (en effet, les meilleurs couples du monde) souffrent de refus et de chutes sur un cross. Plus spécifiquement, Andrew Nicholson, l’un des cavaliers les plus expérimentés au monde, est tombé sur le n°4 avec son deuxième cheval.
Un top événement comme Lühmuhlen n’est pas un programme de divertissement pour ex-Royals en préretraite. Le cross d’une des deux compétitions internationales majeures organisées en Allemagne, ne devrait pas être la province d’un loup égaré dans le paysage. Un bon et fiable parcours de cross doit au final un effort conjoint entre les organisateurs, les sponsors, les médias, les chefs d’équipe, le délégué technique, les cavaliers avec leurs chevaux, et bien sûr, le chef de piste lui-même. Tous ont des exigences très différentes concernant le parcours. L’art d’un bon chef de piste est d’incorporer toutes ces attentes au sein d’un package bien singulier.
« Trois étoiles et demi » murmurait-on un peu partout sur la compétition concernant le CIC***. Est-ce que Mark Phillips a-t-il considéré que le CIC3* était rempli de chevaux de 7 à 9 ans et de cavaliers de moins de 25 ans. Est-ce qu’il s’en préoccupait ? Son opinion est-elle que chevaux et cavaliers doivent apprendre tôt à quel point tout est difficile, avant qu’il n’aille plus loin dans leur carrière ? C’est dévastateur pour le développement des jeunes chevaux et cavaliers.
Finalement, on en revient aux bases : Mark Phillips était en Angleterre au moment des discussions sur le changement de format en Complet. Phillips compterait parmi ceux qui préféreraient revenir à l’ancien format. Juste parce que nous n’avons plus le défi des routiers et des steeples, il appartient au petit groupe de personnes qui pense qu’il faut compenser par des questions bien plus techniques et parfois déraisonnables combinées à une augmentation de la vitesse sur le cross.
Se peut-il que la défaite Anglaise au Championnat d’Europe à Luhmuhlen en 2011 suivie de la honte de perdre les Jeux de Londres soient devenues un traumatisme national durable pour le sport du CCE en Angleterre ? Peut-être que Phillips a été conduit par une fierté nationaliste ? Et peut-être aussi est-ce dû au fait que les chevaux Anglais ne soient plus maintenant aussi désirables que les chevaux Allemands ?
Les chevaux dans le sport ont l’habitude d’être partie intégrantes des espoirs politiques, nationalistes et des intérêts économiques des pays qu’ils représentent. Maintenant, les loyales créatures qui font entièrement confiance à leur cavalier sont reléguées à de simples équipements de sport, des objets sur l’échiquier du « sport ». Cela a un effet dévastateur sur l’image que le public a de notre sport.
Bien sûr, vous pouvez continuer ces parcours. C’est inévitable alors que vous aurez à nouveau les mauvaises issues de Luhmuhlen. La réponse des médias sera négative. Et quand les photographes et reporters aussi assiégeront les organisateurs, tout ira seulement en empirant. Il y a déjà des craintes qu’un jour, à cause de cette mauvaise image de décès répétés de cavaliers et de chevaux, le Complet ne soit plus inclus dans le programme des Jeux Olympiques. Un chef de piste tel que Mark qui régulièrement dessine des parcours qui causent d’horribles chutes et morts deviendra en effet le fossoyeur de notre sport. Ce serait un désastre autant pour les amateurs que pour les professionnels. Si cela s’avès vrai, les chefs de piste seront largement responsables pour continuellement avoir créé des situations dans lesquelles notre image publique était abîmée. Une pensée dévastatrice.
Les organisateurs et principaux sponsors de Lühmuhlen seraient très sage maintenant de risquer un break avant la saison 2014 et de remplacer le chef de piste Mark Phillips après une longue et volatile période d’association. Le temps est bon pour un nouveau départ. Il y a des alternatives de recrutement et pas les pires. Deux si ce n’est trois potentiels successeurs ont été vues aux compétitions de Lühmuhlen (parce qu’ils ont participé à des meetings FEI). Peut-être que Lühmuhlen pourrait même épargner quelques billets dans l’échange avec l’Euro pour ne pas avoir à payer un étranger ! »
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