Lancement du projet « Cavalier Partenaire » de l’ANAA

Divers National
Cet article a été publié le : 04 juin 2021 à 11h20
Lancement du projet « Cavalier Partenaire » de l’ANAA

(c) Anaïs Levé - ANAA


Alain James, Président de l’Association Nationale Anglo-Arabe, nous avais fait le plaisir de présenter le système du « Cavalier Partenaire » qui était encore en projet lors des Journées du Complet 100% digitales le 24 janvier dernier. A l’occasion de l’officialisation, nous en profitons pour faire un récapitulatif du projet afin d’encourager les éleveurs d’Anglos et les cavaliers à y prendre part. 

Ce système concerne la discipline du concours complet en particulier du fait de l’orientation et de la réussite de la race dans cette discipline, mais les cavaliers de CSO pourront y être associés. Le but est de développer les contacts entre les cavaliers et les éleveurs.

Tout est parti d’un constat, qu’aujourd’hui beaucoup de cavaliers professionnels et d’écuries ont du mal à trouver des chevaux de complet, de bon niveau ou de niveau amateur. Dans le même temps, beaucoup d’éleveurs ont quant à eux du mal à vendre ou valoriser leur production. Cela vient d’un manque de communication entre le circuit des utilisateurs et celui des producteurs.

L’ANAA souhaite donc de mettre en place ce lien indispensable entre les éleveurs et les cavaliers pour mieux valoriser les poulains.

L’idée est déjà utilisée par plusieurs éleveurs et cavaliers. L’ANAA va mettre en place une plateforme sur le site internet où les éleveurs s’inscriront quand ils ont un ou plusieurs jeunes chevaux à placer pour la valorisation. En parallèle, les cavaliers intéressés par des chevaux s’inscriront de leur côté. L’éleveur pourra ainsi contacter un cavalier qui lui semble convenir pour son cheval ; ou bien le cavalier pourra contacter l’éleveur du cheval qui l’intéresse et aller les voir sur place.

L’objectif principal est de valoriser la production, sans parler forcément de vente. Le cavalier prend le cheval en pension réduite. Les prix seront réduits le plus possible afin de permettre aux éleveurs d’assumer le coût de la pension. Le cavalier prendra alors un taux de participation plus élevé sur la vente éventuelle du poulain (entre 20 et 30% selon les contrats).

Les engagements des cavaliers : le cavalier doit être adhérent et agréé par l’ANAA pour accéder à la plateforme. Il doit s’engager à respecter le contrat qu’il mettra en place avec l’éleveur.

Les engagements des éleveurs : l’éleveur doit être adhérent et agréé par l’ANAA. Il s’engage à respecter le contrat. Il doit aussi veiller à la mise à jour des annonces de chevaux sur la plateforme d’échange. Il s’engage à respecter le prix de réserve qu’il affiche lors de la publication des annonces et lors de la conclusion de l’accord avec le cavalier. Au-delà du prix de réserve, le cavalier sera rémunéré par intéressement.

Gwendolen Fer apprécie particulièrement les Anglos, comme ici Caline de Trop Loin – Photo P.Barki

Les contrats-types ne sont pas pour autant exclusifs. Ils déterminent les grandes lignes en fonction des objectifs mis en place par l’ANAA. Par exemple, une visite vétérinaire est obligatoire avant de débuter la collaboration. Le contenu des contrats est variable en fonction des situations et des protagonistes et la négociation se fait directement entre le cavalier et l’éleveur. L’ANAA n’intervient pas dans la réalisation des contrats mais en tant que tiers qui a pour rôle la constitution des listes d’éleveurs et de cavaliers « partenaires ».

L’idée a déjà circulé en Anglo-Arabie et plusieurs cavaliers se sont déjà manifestés pour faire partie du projet. Par exemple, Gwendolen Fer a déjà plusieurs chevaux grâce à ce système, facilitée par sa localisation au cœur de la région de prédilection des éleveurs. On remarque aussi que la plupart des cavaliers qui ont initié ce système ont eux-mêmes acheté les chevaux, et ce rapidement, pour pouvoir les revendre ensuite ou les garder pour le sport de haut-niveau.

Les éleveurs sont informés directement par l’ANAA. Les cavaliers intéressés sont invités à se rapprocher de l’ANAA pour obtenir toutes les informations nécessaires et les accès à la plateforme.

Le projet suscite déjà un bel engouement qui, nous l’espérons, favorisera les échanges fructueux entre éleveurs passionnés d’Anglos et cavaliers désireux de monter des chevaux d’avenir.

Benoit Parent et Dragibus d’Olympe AA – Photo P.Barki

Selon Alain James, resserrer les liens entre les cavaliers et les éleveurs permettra aussi d’orienter la sélection. Les cavaliers pourront ainsi mettre en évidence s’il y a des points faibles dans la race et aller vers une amélioration des qualités en fonction de ce que recherchent les différents cavaliers. Cela contribuera à définir les priorités dans les choix des croisements pour produire, notamment, des chevaux de concours complet.

Pierre de la Serve, propriétaire du Haras d’Olympe, a mis en place ce système avec Benoit Parent et nous confie ses impressions. Pour lui, l’important est d’établir une relation entre les cavaliers et les éleveurs qui souvent, n’existe pas. Il a fait la rencontre de Benoit Parent à l’occasion d’une formation de juges Anglo-Arabe qui s’est déroulée au Haras d’Olympe. Benoit a apprécié les chevaux et ils ont donc décidé de travailler ensemble sur un cheval. Il s’agit de Dragibus d’Olympe dont nous parlions à l’occasion de l’article consacré à Benoit il y a quelques semaines. Pour l’éleveur, ce système est très important et l’adaptabilité des contrats parait indispensable en fonction du cheval et de son expérience notamment. Au Haras d’Olympe, Pierre de la Serve a déjà une cavalière maison qui sort les jeunes chevaux en compétition ce qui lui permet d’évaluer le niveau du cheval et ainsi de les orienter en fonction de leurs capacités. Cela permet de rationaliser les coûts et donc de ne mettre à la valorisation que ceux qui ont un meilleur potentiel pour le haut-niveau. A terme, la vente du cheval est plus facile et plus fructueuse pour l’éleveur et pour le cavalier.


Gwendolen Fer et Enigmatik Fidgis AA – Photo P.Barki

Nous avons demandé à Gwendolen Fer ce qu’elle pensait du projet mis en place par l’ANAA:

« Je trouve que nous n’avons pas assez de liens avec les éleveurs. Il y a beaucoup d’éleveurs que l’on ne connaît pas, malgré tous les moyens de communication modernes. Grâce à ce système, Alain James m’a permis de me mettre de relation avec des éleveurs que je ne connaissais pas du tout. Avant on utilisait l’annuaire de éleveurs pour prendre contact avec eux et aller voir les chevaux. Depuis que cela n’existe plus, il y a un manque de liens et ce projet permet de recréer des liens. Même en étant dans le sud, il y a plein de sites d’élevage que je ne connais pas, dans les départements voisins notamment. Il y a des chevaux à valoriser qui pourraient être très bons. On connait les difficultés économiques de tout le monde, que ce soient les éleveurs ou les cavaliers. Il faut que chacun arrive à trouver son compte donc on peut mettre en place des partenariats différents selon les personnes. Par exemple, je n’ai pas un partenariat fixe avec les éleveurs mais on s’adapte à chacun en discutant pour trouver un compromis. Il faut que ca valorise leur élevage mais notre travail à nous aussi. Je sais les difficultés économiques que représente un élevage mais il faut que les éleveurs puis les acheteurs se rendent compte de tout le travail que le cavalier met en place sur les chevaux.

J’ai monté beaucoup d’Anglo-Arabes et j’en ai encore beaucoup aux écuries. Ce sont des chevaux polyvalents, et la race est faite de telle façon qu’on peut trouver tous types de chevaux qui correspondent bien à la discipline du complet. »

Gwendolen Fer et Dublin Bolchet AA – Photo P.Barki

Pour toute information sur ce sujet, n’hésitez pas à contacter l’ANAA: 06 89 38 94 87 ou 06 32 80 14 26 ; administratif@anaa.fr.

Communiqué de l’ANAA.

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