Laurent Bousquet entre dans la légende

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Cet article a été publié le : 27 septembre 2010 à 10h41
Laurent Bousquet entre dans la légende


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Ce sont les Mondiaux qui, à partir de jeudi, retiendront l’attention de tous les passionnés de la discipline. Des cavaliers qui, à peine le pied reposé sur le sol français, se retrouveront, dans leur grande majorité au Mondial du Lion-d’Angers (21 au 24 octobre).

Le Mondial dont la première édition fut remportée, en 1986, par Laurent Bousquet. Un bon souvenir que l’entraîneur national évoque toujours avec plaisir. Un texte de la machine à remonter le temps où l’on peut, déjà, cerner ses convictions.

« J’ai couru le Lion-d’Angers pour la première fois avec Jim Pam, un cheval de 10 ans appartenant à François Lucas qui me l’avait prêté quelques semaines auparavant. Jim Pam, qui avait commencé comme cheval de club, avait très peu de métier ; c’était la première fois qu’il était engagé dans un concours international. »

Laurent Bousquet n’a pas besoin de consulter ses archives pour revivre un événement qui continue d’ensoleiller sa mémoire. À ses yeux, la coupe reçue à l’Isle-Briand en 1986 est l’une des plus belles de sa collection, pourtant riche en trophées de qualité : « L’épreuve était moins spectaculaire qu’aujourd’hui, mais elle était déjà très réussie. »

Pas une finalité, mais une étapeLe Sarthois, à qui l’on souhaite plein succès au Mondiaux de Lexington, ne tire aucune vanité particulière d’être le premier Français à inscrire son nom au palmarès de ce prestigieux CCI. La victoire suffit à son bonheur ; il est très bien placé, aujourd’hui, pour en mesurer le prix : « Commencer avec un succès m’a paru facile, mais je me suis vite aperçu, par la suite, que tout n’était pas aussi simple. J’ai été classé de nombreuses fois mais je n’ai jamais pu obtenir une seconde victoire malgré une bonne quinzaine de participations. »

Même les années fastes où il a pu engager deux chevaux au Lion-d’Angers, Laurent Bousquet n’a jamais pu (re)décrocher la timbale angevine. « J’adore la compétition en général, et le Mondial en particulier. Il y a entre Le Lion et moi un faisceau d’atomes crochus. Je n’ai pas manqué une seule édition depuis la création du concours. » Quand Laurent Bousquet n’avait pas de cheval capable de défendre ses chances dans de bonnes conditions, il était à l’Isle-Briand comme coach ou consultant TV. Il le sera, aujourd’hui, à la tête de l’équipe de France.

« J’ai toujours eu beaucoup de plaisir à m’investir dans cette épreuve unique en son genre, dont la formule est désormais excellente. »

Le pédagogue, qui ne sommeille pas en lui parce toujours en éveil, apprécie autant que le cavalier la priorité éducative retenue par les organisateurs : « Cette compétition, aussi belle soit-elle, ne doit pas nous faire oublier que Le Lion est avant tout un outil de formation. Contrairement aux autres concours, le Mondial n’est pas une finalité mais une étape. »

À pied s’il le faut Laurent Bousquet savoure d’autant plus cette spécificité lionnaise qu’il fut, depuis le début, un ardent défenseur d’un double classement. « C’était une erreur de faire courir la même épreuve aux 6 et 7 ans. Le fossé entre les deux âges est comparable à celui qui sépare un gamin de 14 ans d’un adolescent de 18 ans. » L’adaptation des distances et des difficultés à l’âge des chevaux n’empêche pas le nouvel entraîneur de l’équipe française de prêcher, aujourd’hui encore, la prudence.

« On ne doit pas oublier qu’un cheval de complet arrive à maturité vers 9 ans. Il faut donc laisser du temps au temps et ne pas précipiter les événements pour ne pas rompre la progression harmonieuse des jeunes cracks vers le haut niveau. On a vu des chevaux bien classés qui lâchaient physiquement l’année suivante car le cavalier avait trop tiré dessus. »

Savoir jusqu’où il ne faut pas aller trop loin ! Toute la subtilité est là. Laurent Bousquet préfère ménager la monture que prendre des risques inconsidérés.Intéressant ? Non !

Michel LE MOUEL avec Guy FICHET

Le jeu du Mondial se poursuit sur : www.mondialdulion.com