Le Grand National leur doit beaucoup : les sponsors

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Cet article a été publié le : 02 avril 2010 à 13h47
Le Grand National leur doit beaucoup : les sponsors


Photo PSV/FFE. Madame Robiez, entoureé de Rémy Issartel et Julia Chevanne.

Le Haras de Jardy,  pour le dressage, l’Ecole Nationale d’Equitation, pour le complet, accueillent, ce week-end, les meilleurs cavaliers des deux disciplines, pour la deuxième étape de Grand National. Une compétition qui doit beaucoup à ses partenaires financiers. Un exemple, comme d’autres suivront : aujourd’hui, entretien avec Madame Robiez.


Votre carte de visite en deux mots ?

Madame Robiez, responsable de la sellerie Kineton-Sprenger, à Paris. Une maison qui existe depuis près de 30 ans, créée en 1983. Nous accompagnons, au sein de ce Grand National, deux équipes composées respectivement de Marina Van den Berghe et Pierre Subileau, de Rémy Issartel et Julia Chevanne. Nos objectifs : les soutenir dans leur carrière de cavaliers de haut niveau, en leur offrant la possibilité de fidéliser, en parallèle, des sponsors étrangers.

 

Des cavaliers d’une telle notoriété induisent un gros investissement financier ?

Non ! Et c’est tout l’intérêt de ce Grand National.  L’inscription sur le circuit reste très raisonnable, la fourchette oscille entre 3 et 400 euros. Bien évidemment, tout ceci s’accompagne par des offres en matériel. Et le retour sur investissement n’est pas négligeable, notamment dans un secteur aussi spécialisé que le nôtre.

 

« Le dressage est le creuset de l’équitation sportive »

Vous avez tout de même choisi la discipline la moins médiatisée des sports équestres ?

A mes yeux, on a choisi au contraire, la discipline la plus intéressante et la plus technique. Elle est le creuset de toute équitation sportive. Elle condamne les cavaliers à viser l’excellence. C’est une priorité à cheval. Ce que l’on recherche, également, dans notre activité  professionnelle. Nous sommes donc en totale osmose, adéquation, et bien dans nos bottes. Ce sponsoring ou mécénat nous apportent ce bonheur de pouvoir s’immerger totalement dans le monde du dressage. On se sent de la famille.

 

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

On a effectivement cette chance de pouvoir s’appuyer sur de très bons cavaliers, émérites ou en pleine ascension. Grâce à leurs résultats, nous récoltons les fruits de notre engagement. Par contre au niveau presse ou fédéral, il y a beaucoup à redire. Aujourd’hui, on parle plus des cavaliers que de leurs sponsors.

 

On ne pense pas assez cheval

Qui en porte la responsabilité ?

L’idée de départ était excellente. Il faut, en ce sens, féliciter la Fédération. Innovant,  ce Grand National offre enfin à nos cavaliers, toutes disciplines confondues, de monter des épreuves de haut niveau :  les meilleures et les mieux dotées que l’on puisse trouver au niveau français. Les sponsors ont tout de suite adhéré. Je regrette seulement que cette même Fédération ne tienne pas totalement le cap prévu au départ.

 

C’est-à-dire ?

J’ai l’impression que nos dirigeants fédéraux vivent sur les acquis indiscutables de ce Grand National. Le circuit galope sur le bon tempo.  Ils en ont perdu un peu ce sens créatif qui était le leur. Les partenaires sont un peu moins mis en avant, au profit des cavaliers. Ce que je comprends, mais il y certainement une plus juste mesure à trouver. Il faut susciter l’arrivée de nouveaux sponsors. Cette Fédération a d’ailleurs toujours eu, une certaine difficulté à pousser, encourager le sponsoring ou le mécénat. Les cavaliers sont, dans leur grande majorité, les premiers à s’en plaindre.

 

Quel serait l’idéal à atteindre ?

Pour accroître notre notoriété, vulgariser ce sport magnifique qu’est l’équitation, on doit tendre vers des compétitions mixtes. Avec le complet, c’est sans doute plus difficile, mais tout concours de saut d’obstacles, digne de ce nom, devrait être couplé avec une épreuve de dressage. Il serait souhaitable que dès l’école, on pense cheval comme on pense football, handball, basket-ball. Mettre l’équitation sur un pied d’estale, en  soulignant qu’il s’agit d’un sport de riche, est une erreur. Il y a tout un changement de mentalité à opérer. C’est au contraire un sport qui développe la responsabilité, le travail des choses bien faites, forge le caractère.

 

Recueilli par Guy FICHET.