Le titre européen? J’y pense évidement, Jean Teulère

Sport
Cet article a été publié le : 20 septembre 2009 à 21h53

Le titre européen? J’y pense évidement, Jean Teulère

Interview de Jean Teulère par Guy Fichet, Ouest-France 16 septembre

Euro de complet à Fontainebleu (23-27 septembre). Il se dit poète du complet, heureux du stage de préparation que les Bleus suivent, depuis trois semaines, à Saint-Martin-de-Bréhal. Jean Teulère rêve parfois du titre individuel. Entretien.

Quelles sont vos relations avec Thierry Touzaint, l’entraîneur national ?
À 55 ans, je suis le doyen de cette équipe. Et vous pensez que mon expérience m’autoriserait à être un entraîneur adjoint, un conseiller près de mes partenaires ? Je partage les mêmes vues que Thierry sur la discipline. Nous avons le même âge, ceci explique peut-être cela. On travaille tout simplement ensemble, l’entraîneur et tous mes coéquipiers. Mais, je n’ai certainement pas le même feeling, le jugement et la compétence pour former une sélection, faire cohabiter chacun dans le meilleur des mondes.

Votre avis sur ce stage de Saint-Martin-de-Bréal ?

Nous avions été terriblement meurtris par notre mésaventure aux Jeux de Pékin. Si l’année dernière, ici même, nous n’avions commis aucune imprudence, on a tout de même quelque peu changé notre fusil d’épaule, cette année. On a réduit les galops (les trottings sur la plage), et accentué le travail sur des aspects techniques (dressage et saut d’obstacles). Tout bonus, pour jouer à armes égales avec les Allemands et les Anglais qui, à mes yeux, sont nos plus sérieux concurrents.
Visez-vous le titre individuel ?
Il est bien évident que j’y pense parfois. Il y a également un truc après lequel on court, c’est un titre par équipe qui nous a échappé, pour diverses raisons, un crin de cheval, à plusieurs reprises, notamment à Pratoni-del-Vivaro, il y a deux ans.
Espoir de la Mare sera-t-il aux Jeux de Lexington ?
Franchement, il ne fait pas ses 17 ans. C’est presque un jeune homme. Alors qui sait ? Cela me plairait bien. Cette saison, et l’année d’avant, on lui tout de même sérieusement aménagé son quotidien. Et quand il arrive en compétition, aujourd’hui, il super frais. Alors pourquoi ne pas rêver ?

Que pensez-vous de Nicolas Touzaint ?
Nicolas est un adversaire sur le circuit national, un leader, un équipier que tout le monde souhaite côtoyer en équipe de France. Ce que j’admire chez lui, et ce que je ne possède pas : c’est une organisation professionnelle et performante. Moi, je suis un peu plus poète de la discipline. Il n’y a pas grand-chose d’autre à dire. Si ce n’est que le garçon pratique les trois disciplines (dressage, cross et saut d’obstacles) avec un talent hors pair. Nicolas sait enfin exploiter des chevaux qui ne sont pas forcément, d’essence, exceptionnels.
Recueilli par Guy FICHET.

La sagesse de Thierry Touzaint. Lionel Guyon, en selle sur la jument Métisse de Lalou, a intégré la sélection française, après le forfait Fabrice Lucas. Le garde républicain a dû renoncer en raison d’un problème physique de son cheval, Mistral de Texes. « Mistral souffrait, ou du moins, était sensible d’une jambe. Fabrice est très déçu, car il a cru, jusqu’à hier, que ce petit problème physique se résoudrait. » Mais, poursuit l’entraîneur des Bleus : « Je n’avais pas le droit de prendre des risques. Mistral n’a que 9 ans, il a l’avenir devant lui. Il aurait pu « s’exploser » les tendons et sa carrière était terminée. La sagesse nous imposait cette décision, cette rigueur. J’en suis triste pour Fabrice. »