Obstacles de cross : les combinaisons, par Didier Willefert

Sport
Cet article a été publié le : 20 juin 2011 à 13h14
Obstacles de cross : les combinaisons, par Didier Willefert


L’adjudant chef Didier Willefert, cavalier qui a participé aux Jeux Olympiques à deux reprises, a choisi de nous présenter aujourd’hui les combinaisons.

« Aujourd’hui, les combinaisons offre un choix de programme très large. Quel que soit le niveau, les possibilités

sont infinies : on peut varier les distances, les profils des obstacles qui la composent, le tracé, la typologie du terrain sur lequel elle est placée, etc. Avant, les distances étaient toujours assez longues, alors qu’aujourd’hui, on est vraiment dans l’alternance entre distances longues et courtes. L’arrivée des directionnels il y a une vingtaine d’années a aussi beaucoup changé les combinaisons, les rendant beaucoup plus techniques. Néanmoins ils ne sont pas apparus tout de suite dans une combinaison, on les trouvait d’abord en obstacle simple.

 

A Vittel par exemple, on trouvait une combinaison avec entrée sur un directionnel (appelé le  »string ») en panoramique suivi par une haie très en biais avec une distance longue (11m) : c’est typiquement le genre de combinaison demandant beaucoup de franchise, puisqu’il faut gérer à la fois le galop et la direction. Les combinaisons sont donc progressivement devenues les principales difficultés des parcours.

 

Une combinaison demande beaucoup de préparation pour le cheval. Déjà à la maison, il faut qu’il puisse alterner sur le plat bases longues et petit galop. Il doit accepter de se raccourcir facilement en remettant du poids vers l’arrière. En compétition, on passe très rapidement d’un galop de course à 600m/min à un petit galop à 300m/min : le cheval doit devenir le plus vite possible aussi maniable qu’un cheval de CSO sur un barrage. Cela nécessite du dressage, du contrôle (vitesse, équilibre, direction) et surtout beaucoup de confiance et de sérénité. Alors bien sûr, selon leur morphologie, tous ne sont pas capable de la même variation d’attitude, mais c’est ce vers quoi il faut tendre pour atteindre le haut niveau.

 

Pour des raisons de sécurité, les obstacles un peu compliqués sont quasiment systématiquement placer avant ou après un virage pour obliger le cavalier à instinctivement mieux reconstruire son cheval : cela vaut d’autant plus pour les combinaisons. Par contre, aujourd’hui les obstacles sont beaucoup moins appelés, surtout dans les compétitions Internationales. A Lühmühlen par exemple, il s’agit de véritables cubes, pratiquement sans aucun pied. Il faut donc s’habituer dans les compétitions nationales à sauter avec moins de pied devant les obstacles.

 

Pour conclure, il n’existe pas de distance  »juste » ou  »fausse » dans une combinaison : tout dépend de l’amplitude et du dressage du cheval que l’on monte. Ce qui peut paraître long pour certains peut se révéler très court pour d’autres, et vice-versa. »