Les réponses des Journées du Complet 100% digitales

Nos actus National
Cet article a été publié le : 11 mars 2021 à 11h01
Les réponses des Journées du Complet 100% digitales


Lors des Journées du Complet 100% digitales qui se sont déroulées les 23 et 24 janvier derniers, vous avez été nombreux à poser des questions sur le chat lors des conférences. Ces questions n’ont pas toutes fait l’objet de réponses appropriées lors des conférences, souvent par manque de temps. Nous avons donc demandé aux intervenants d’y répondre à posteriori. Quelques extraits. 

Michel Asseray et Laurent Bousquet : « Sécurité : un an après, quelles avancées ? »

  • Yves Desprès : sélection et formations des alerteurs ?

LB : Sélection : par les personnes en charge du management du risque en CCE à la FFE

Formation : Les alerteurs sont choisis d’après leur expérience et leur propre compétence. Des réunions d’informations ont été organisées pour définir le cadre de leur action.

  • Florence O : la FFE adopterait elle aussi les mêmes exigences que la FEI pour les concours clubs et amateurs ?

LB : A terme, oui. Pour tous les niveaux.

  • Yves Despres : qui décide qui est alerteur ?

LB : Ceux qui font la sélection

  • Yves Despres : jury ? FFE DTN ? autre ?

 

  • Le problème de l’étude dont vous parlez c’est qu’elle ne permet pas de conclure. Elle est rétrospective observationnelle. Il faudrait faire une étude qui randomisée en deux groupes un témoin sans airbag et un avec et soumis aux mêmes test/chute/choc avec des mesures de force etc pour pouvoir réellement conclure. Attention donc aux informations et chiffres dont on parle concernant ce sujet…

LB : Nous ne tirons pas de conclusion définitive de cette étude qui n’est qu’un résumé des données collectées sur le terrain. Simplement, nous sommes interpellés par les résultats qui semblent moins évidents que prévu et nous recommandons une étude complémentaire avant de pouvoir homologuer les gilets airbag.

  • Sebastien Tassin: ​Pourquoi ne pas rendre l’air bag obligatoire à partir d’un certain niveau par exemple

LB : Pour la raison évoquée ci-dessus

  • Carlile Doug​ : Excusez-moi j’ai raté le premier dix minutes. Pour l’accompagnement des coachs, est-ce que c’est prévu d’être obligatoire? Et pour quels niveaux?

LB : Recommandé mais pas obligatoire, en priorité pour les amateurs

  • Sebastien Tassin: A quand une remise au niveau du monitorat? Certains BP n’ont jamais fait de cross et peuvent coacher

LB : Vaste sujet ! Cela a été évoqué lors des réunions de travail mais ça n’entre pas dans les prérogatives du groupe chargé de la sécurité en CCE.

  • Jean-Marc Varillon: qu’est-ce qu’on considère comme un choc sur casque nécessitant le changement?

LB : Nous conseillons aux cavaliers de se tourner vers les fabricants de casques après un choc pour en évaluer l’état et recommander un remplacement éventuel.

  • Sebastien Tassin: ​Pour qui est ouverte la reconnaissance officielle par le chef de piste?

LB : Dans l’idée, à tout le monde. C’est l’occasion de mettre en lumière les questions proposées par le chef de piste et d’avoir un moment d’échange convivial entre toutes les parties concernées. Ça ne doit pas être « la fête à nœud-nœud », chacun doit rester concentré sur le parcours.

  • Laurence Giband​ : En Angleterre les casques de cross doivent être contrôlés chaque année. Une étiquette de couleur indique le millésime. Envisagez-vous quelque chose de similaire ?

LB : Oui

Thierry et Marie-Charlotte Fuss : Réflexions sur l’hébergement du cheval de sport, retour d’expérience d’Ekiway

  • David C : Comment gérez-vous l’entretien des prairies avec 10 chevaux dedans en permanence? hersage?..
  • Florence O : pour Marie Charlotte : vu qu’ils marchent beaucoup plus dans le pré est-ce que tu as modifié l’intensité dans tes entraînements ? Est-ce que tu as observé des changements dans leur locomotion au travail ou sur certains mouvements qui étaient plus difficile avant et en récupération post concours, parfois les transports sont longs, poses-tu des contentions le temps du transport puis ensuite les enlever à l’arrivée ? Ou pas du tout ?
  • Fanny : Donnez-vous des CMV adaptés ? Servez-vous d’analyses de votre foin et de l’herbe dans votre étude de cas ?

Dr V Isabelle Burgaud et Patrick Galloux: « Serrer la muserolle, une habitude contre-nature »

  • Fanny: chaines musculaires ou nerveuses ?

 PG : Dans la gêne occasionnée au niveau des joues, le Dr BURGAUD a parlé notamment des foramen et donc du passage des terminaisons nerveuses.

Lorsqu’il parle des fascia (de la tête aux postérieurs), il y a un lien avec l’activité musculaire (cf définition de wikipedia (Les fascias sont connus pour être des structures passives de transmission des contraintes générées par l’activité musculaire ou des forces extérieures au corps)

  • Laurent Bousquet: Que pensez-vous de l’influence des rênes sur la muserolle ou du hackamore

 PG : Je pense que la question se référait à la monte en l’absence de mors (bridless ou hackamore), deux approches très différentes, car le second utilise un moyen de coercition en appuyant l’extrémité du chanfrein) le second est utilisé par des cavaliers qui pensent que le mors est une contrainte et ne souhaite pas l’utiliser. Souvent la muserolle utilisée comprend des montants en triangle pour en assurer le maintien ; on pourrait penser que la muserolle est alors plus serrée puisqu’elle a un rôle de transmissions des aides, mais je ne connais pas d’études qui le démontrent.

  • Jean: Juste une réflexion et non pas une question, si l’on prend en compte toutes ces avancées dans la compréhension de la physiologie du cheval. Pourquoi la muserolle est obligatoire en compétition de dressage sachant que l’on devrait rechercher la décontraction et une bonne locomotion

 PG : C’est une question qui me dépasse et est du ressort de la FFE/FEI, elle est posée également par certains participants des compétitions de dressage.

  • Sébastien Tassin: Est-ce que la jauge de serrage de muserolle ça se trouve en France?

PG : A ma connaissance, elle est juste disponible sur le site de l’ISES.

 

Dr V. Céline Robert, Dr David Camelot, Allan Léon: « L’adaptation de l’entrainement du cheval et du cavalier face au réchauffement climatique »

  • Fanny: Pourrions-nous décaler la saison de concours sur des températures moins chaudes ? (printemps- arrêt en été – automne – championnats en début d’hiver / jouer sur les horaires aussi plus fraîches) ?

CR : Je ne connais pas pour le complet, mais en endurance, c’est déjà ce qui se fait. Par exemple, lorsque les championnats du monde ont eu lieu aux UAE, c’était en hiver (en janvier) alors que dans les pays tempérés c’est plutôt en septembre ; lorsqu’ils ont eu lieu en Malaisie, une partie de l’épreuve était de nuit pour éviter les heures les plus chaudes de la journée.

  • PESSEMESSE: vous dites que la respiration est couplée à la locomotion ? est-ce à dire que si la locomotion est bonne la respiration est meilleure ? merci par avance

CR : Le couplage locomotion – respiration chez le cheval est parfait au galop : une foulée = un cycle respiratoire, la masse viscérale poussant le diaphragme lors de la flexion thoraco-lombaire lors de l’engagement des postérieurs.

Au trot, le couplage est un peu moins évident, mais il est réel : de ce fait, l’allure du trot est associée à une respiration saccadée, un peu comme du halètement.

Des foulées amples vont donc de pair avec une meilleure amplitude respiratoire.

  • PESSEMESSE: quel type d’électrolyte conseillez-vous ?

CR : Il me semble que nous avons répondu par oral.

En ce qui concerne les préparations commerciales d’électrolytes, sous forme de pâte orale ou de suspension à mélanger à l’eau de boisson, destinées à être utilisées pendant ou après la compétition il faut relativiser l’apport par rapport aux pertes : sur une compétition d’endurance d’une journée, les pertes peuvent atteindre entre 500g et 1kg de sel. Les quelques dizaines de grammes apportés par ces suppléments sont donc ridicules en comparaison.

Par ailleurs, on connaît très bien les effets néfastes de ce type de suppléments : ils peuvent brûler l’œsophage, et leur goût parfois désagréable peut conduire certains chevaux à arrêter de boire ou de manger.

L’apport d’électrolyte se fait en amont, par l’alimentation, sur toute la période d’entraînement. En fonction de sa composition, la ration doit être complémentée avec des minéraux et des électrolytes. On peut ajouter un mélange sel de table (NaCl) + sel de régime (KCl) à la ration. On peut en plus laisser à disposition du cheval une pierre à sel, mais elle ne suffit pas à elle seule, car certains chevaux l’utilisent peu. Avec l’entraînement, le cheval va apprendre à retenir les électrolytes qu’il ingère, à moins en éliminer dans l’urine, la sueur et les crottins.

Pendant et après la compétition, on donne la même ration complémentée en minéraux / électrolytes que pendant l’entraînement.

  • PIQUEMAL christine: Bonjour, quelle est la forme la plus assimilable pour les électrolytes?

CR : Les électrolytes apportés dans le cadre d’une ration équilibrée et complémentée pour tenir compte des besoins particuliers du cheval à l’effort. Attention : la majorité des suppléments n’apportent pas que du sel, mais aussi d’autres minéraux ; il faut donc en tenir compte dans l’équilibre de la ration, car pour certains minéraux, les excès peuvent être aussi délétères que les carences.

  • PESSEMESSE: s’il fait très chaud en journée, le cheval peut être douché avant l’effort?

CR : Oui, on peut doucher le cheval avant l’effort. On va l’aider à évacuer la chaleur déjà accumulée et à partir avec une température normale. Il ne faut pas doucher à l’eau trop froide, pour ne pas avoir de vasoconstriction cutanée qui nuirait ensuite à la sudation.

  • PIQUEMAL christine: une douche froide juste après l’effort donc muscles « chauds », est-ce bon?

CR : C’est la méthode la plus efficace pour dissiper la chaleur lorsqu’il fait chaud. Les masses musculaires sont volumineuses, bien vascularisées et représentent une surface d’échange importante avec l’extérieur. A adapter selon les conditions environnementales bien sûr. On voit maintenant des cavaliers d’endurance arroser complètement leur cheval après la première étape alors qu’il ne fait que 10 ou 15°C : là, c’est à proscrire car les chevaux ont froid !

  • Fanny: Electrolytes = ? (sel de table, autres ?)

CR : Le sel de table ne suffit pas car il n’apporte que du sodium et du chlore (NaCl). Il faut aussi du potassium (sel de régime KCl). On peut utiliser un mélange 2/3 sel de table, 1/3 sel de régime, ou des préparations industrielles qui apportent d’autres minéraux (à choisir en fonction des autres éléments de la ration, notamment de la composition du fourrage)

  • PIQUEMAL christine: ah j’ai ma réponse. Mais j’ai du mal à comprendre que le muscle ne souffre pas de cette variation de température

CR : C’est avant tout la peau qui est refroidie par la douche et le sang qui circule dans les vaisseaux cutanés. Lors d’une douche de quelques minutes seulement, le froid ne s’infiltre que dans les couches les plus superficielles du muscle. Un fessier, c’est plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur par exemple.

  • PESSEMESSE: faut-il arroser le foin ?

CR : Arroser le foin n’est pas nécessaire si le foin n’est pas poussiéreux et que le cheval ne souffre pas de troubles respiratoires type asthme équin. C’est même plutôt déconseillé car une partie des nutriments contenus dans le foin sont solubles et peuvent rester dans l’eau si on fait tremper le foin. Il vaut mieux habituer le cheval à boire systématiquement après l’effort et lui offrir du fourrage sec en parallèle, plutôt que de lui donner du foin mouillé.

  • Fanny: Est-il intéressant de perfuser un cheval pour l’hydrater ? (technique proposée par cavalier pro)

CR : La réponse à cette question a été donnée par oral.

Ce que l’on appelle « les perfusions de confort » est devenu une mode en endurance ces 10 dernières années, apportée par les pays du Golfe.

En pratique, il y a deux situations : Si le cheval va bien, ou qu’il est normalement déshydraté par rapport à l’effort qu’il a fait, qu’il boit et mange spontanément, il n’y a pas de raison de le perfuser. Il va récupérer de façon naturelle, ce qui est bien plus physiologique.

Si le cheval présente des difficultés à récupérer, ou ce que l’on appelle « des troubles métaboliques » alors, il est normal de le soigner, et la perfusion est le moyen le plus efficace pour le réhydrater rapidement et l’aider à récupérer.

Maintenant, on voit aussi des cavaliers qui font perfuser leur cheval avant la compétition. Le plus souvent, c’est pour l’aider à récupérer du voyage. A mon avis, ce n’est pas physiologique. Il vaut mieux prévoir d’arriver suffisamment longtemps à l’avance sur le site pour que le cheval ait le temps de récupérer du transport naturellement, en se reposant, buvant et mangeant. Si le cheval ne boit pas et/ou ne mange pas, alors, c’est qu’il y a un problème, soit il est mal préparé, trop stressé ou malade. Et dans ce cas, il faut se demander s’il est vraiment prêt pour la compétition.

  • PESSEMESSE: est ce qu’il y a des couleurs de chevaux qui supportent moins bien la chaleur… ?

 CR : Les couleurs claires absorbent moins le rayonnement solaire tandis qu’une surface noire absorbe jusqu’à 90% de l’énergie qu’elle reçoit. Mais plus un corps est sombre et plus il renvoie la chaleur (sous forme de rayonnement infrarouge). Le blanc qui reçoit moins de chaleur en renvoie moins aussi (c’est pour cela que l’ours polaire est blanc pour conserver un maximum de chaleur). Donc d’un point de vue physique, il n’y a pas de couleur idéale. Aucune étude scientifique n’a permis de montrer la supériorité d’une couleur de robe sur une autre dans la performance sportive.

En revanche, indépendamment de la couleur de la robe, une peau fine et bien vascularisée favorise l’élimination de la chaleur. L’épaisseur du pli cutané, qui mesure à la fois la finesse de la peau et l’épaisseur du conjonctif sous-cutané, est associée à la performance en endurance. Elle est en partie d’origine génétique. Mais l’entraînement en endurance améliore aussi la vascularisation de la peau et diminue l’épaisseur de tissus adipeux sous-cutanés.

  • PESSEMESSE: les Touaregs boivent de l’eau chaude, faut-il donner de l’eau tiède ?

CR : La réponse à cette question a été donnée par oral.

Il faut éviter les trop grandes différences de température. Il vaut donc mieux éviter de donner de l’eau trop froide, en particulier lorsqu’il fait chaud. On peut alors proposer de l’eau tiède au cheval. Mais l’essentiel est avant tout qu’il boive pour se réhydrater. Et sur les compétitions, l’eau n’a pas toujours le même goût qu’à la maison. Jouer avec la température, peut parfois aider …

David Camelot

  • PESSEMESSE: Le type de vêtement porté a-t’il une incidence ? et les nouveaux matériaux peuvent-ils agir sur une meilleure hydratation ?

DC : Evidement le type de vêtements portés lors des épreuves va influer, les nouveaux matériaux dis « respirants » permettent un meilleurs échange avec le milieu et ainsi faciliter l’élimination de l’excédent de chaleur

  • PESSEMESSE: comme pour les chevaux: on croque la pierre à sel ?

 DC : Tu peux toujours essayer mais je doute que cela soit très bon sur le plan gustatif.

Plus sérieusement il existe dans le commerce spécialisé des boissons qui proposent des compositions adaptées à l’effort. Il convient néanmoins d’en vérifier celle-ci et de vous faire confirmer son indication avec votre médecin traitant en fonction de vos antécédents médicaux et de votre niveau sportif et donc de l’effort fourni

  • PESSEMESSE: quand il fait très très chaud, combien de litres vous conseillez de boire?

 DC : La quantité de boisson est fonction de la chaleur et de l’intensité de l’effort comme précisé dans le tableau lors de la présentation 

 


 

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