Marie-Christine Duroy et ses coéquipiers

Sport
Cet article a été publié le : 07 avril 2011 à 16h37
Marie-Christine Duroy et ses coéquipiers


Tout le monde se souvient de Marie-Christine Duroy, d’Armand Bigot (son coéquipier des Jeux de Los Angeles, malheureusement décédé récemment), de Jean Teulère évidemment (Séoul, Atlanta), de Jean-Jacques Boisson, aujourd’hui écuyer à Saumur (Barcelone), de Rodolphe Scherer, Jacques Dulcy et Didier Willefert (Atlanta), mais qui se rappelle de Daniel Nion, de Vincent Berthet ou encore de Didier Séguret ? Petite rétrospective sur ces cavaliers olympiques dont on ne parle plus…

Daniel Nion (Los Angeles) :
MC Duroy : « Il a arrêté la compétition deux ans après Los Angeles. C’était un militaire à Fontainebleau alors il a pris sa retraite assez jeune. Et tout à fait par hasard, j’ai eu des nouvelles de lui il y a moins de 3 mois par quelqu’un qui l’avait rencontré. Maintenant il a donc un petit élevage avec quelques poulinières à la campagne, je ne sais plus dans quelle région par contre. Mais il a complètement arrêté la compétition. »
Après s’être renseigné plus en détail, il est effectivement propriétaire du Haras de Bourgneuf dans les Deux-Sèvres. Il élève des chevaux, mais aussi des poneys Français de Selle et des Connemara. Il propose également des prestations de débourrage et d’étalonnage.

Pascal Morvillers (Los Angeles, Séoul) :

MC Duroy : « Oh Pascal c’était une merveille! Il a quitté le Complet assez vite, ensuite il est parti travaillé, dans les chevaux toujours mais côté Concours Hippique, en Espagne, puis en Amérique du Sud… Et je l’ai revu avec plaisir car c’est lui qui dirige le Centre Équestre de Compiègne et qui organise le concours International. C’est comme ça que je l’ai retrouvé il y a 6 ou 7 ans. »

Michel Bouquet (Barcelone):
MC Duroy : « Michel avait une particularité par rapport aux autres, c’est qu’il avait fait son premier International en 1977 en même temps que moi, à Luhmühlen. Comme nous étions souvent en concours ensemble, nous étions assez proches. Maintenant, il a un fils, Thomas, qui tourne à bon niveau en Complet. Lui-même montait encore en compétition jusqu’en 2007 et faisait d’ailleurs partie de l’équipe qui était 2ème aux Jeux Mondiaux de Jerez de la Frontera, avec Elegant du Brule*HN. »
Après de plus amples recherches, il est actuellement installé en Seine-et-Marne (Michel Bouquet Équitation). Toutefois, il souhaite vendre ses installations pour se consacrer exclusivement aux stages à domicile. Il était aussi l’ancien cavalier de Junior du Trimbolot*HN, que monte actuellement Maxime Livio.

L’équipe de France à Barcelone (de droite à gauche : Michel Bouquet, Didier Séguret,

Jean-Jacques Boisson, Marie-Christine Duroy et Armand Bigot)

Didier Séguret (Barcelone) :
MC Duroy : « Alors Didier on le voit très peu mais je crois qu’il travaille beaucoup avec les poneys pour l’instant. Je sais qu’il avait une activité sur Barcelone à un moment mais je l’ai complètement perdu de vue. »
Après s’être renseigné, son fils Alexis a une écurie de compétition à Castres (les Écuries de la Millassole).

Koris Vieules (Atlanta) :
MC Duroy : « Aujourd’hui, il est surtout marchand de chevaux. Le Haut Niveau je pense qu’il a fait une croix dessus, mais il tourne toujours en Complet avec des jeunes chevaux. Son activité première, c’est d’acheter des chevaux, de les valoriser puis les vendre. Il est maintenant du côté de Toulouse. »
Après de plus amples recherches, il est actuellement installé au Haras des Lacs à Vaudreuille en Haute-Garonne et propose des prestations diverses, comme de l’enseignement, de l’entraînement, du commerce et de la pension de chevaux. Il était l’un des organisateurs des ventes de chevaux JFK International à Poitiers en 2008/2009.

Parmi tous vos coéquipiers, de qui vous sentiez-vous le plus proche?
MC Duroy : « Michel Bouquet et Armand Bigot beaucoup! Moi j’aime bien les gens heureux de vivre, comme eux. Ils avaient toujours des histoires à raconter, on rigolait, c’était très sympa! »

Comment viviez-vous le fait d’être la seule femme de l’équipe systématiquement ?

MC Duroy : « Ce n’était pas très agréable… D’une part parce que c’est quand même un monde assez « macho » (j’imagine que c’est un héritage des militaires)! Par exemple quand j’ai eu mon premier bon cheval que mon père avait acheté, Beatnik, tout le monde disait : « oui elle gagne, mais c’est normal elle a un bon cheval. » Quand j’ai eu Harley, rebelote; quand j’ai eu Quart du Placineau, rebelote… Et puis après ça s’est calmé quand même. Ils ont été obligé de reconnaître que je suis peut-être pas plus douée que les autres, mais comme je travaille et que je réfléchis, j’ai réussi à faire des progrès plus vite qu’eux! Je pense que j’ai dressé au moins dix chevaux de A à Z qui ont fait les Jeux Olympiques avec moi ou avec d’autres. Donc après, il n’y avait plus rien à prouver…

Et d’autres part, quand on faisait des préparations pour les Jeux, où on était toujours ensemble, j’étais un peu en retrait parce que je n’avais pas les mêmes aspirations qu’eux. Moi j’aime bien écouter de la musique, faire du shopping, etc. alors que les mecs allaient plutôt jouer à la pétanque (le genre d’activité qui me gonfle profondément!)… Donc quand il y avait des préparations qui duraient un mois, ça pouvait être un peu lourd. En plus au début, on faisait les préparations à Saumur, or 70% des cavaliers sélectionnés étaient Saumurois ! Donc je me retrouvais à vivre à l’hôtel tandis que les autres le soir rentraient chez eux. Heureusement qu’il y avait Michel Bouquet, qui était dans le même cas que moi! Thierry Touzaint après, avec les préparations à Grandville, a permis d’éviter cette situation puisque tout le monde se retrouvait dans les mêmes conditions. Ça créait une ambiance de grande famille! »

Michel Bouquet donne son avis sur son ancienne coéquipière : « Marie était une vraie battante! Elle a un sacré caractère, parfois pire qu’un mec, mais au moins ça nous boostait. Et le fait qu’elle avait toujours de bons résultats nous obligeait à travailler dur pour rester au niveau, surtout en dressage. Nous étions assez complice mais par contre en épreuve, c’était chacun pour soi… »

Article de Hedwige Favre