Pascal Leroy : « Badminton, que du bonus »

Portrait
Cet article a été publié le : 29 mars 2010 à 13h02
Pascal Leroy : « Badminton, que du bonus »


Installé à Blain, le Toulousain avait ravi, pour la première fois, un podium (3e) à Pau, un concours labellisé quatre étoiles. Et ce, avec un nouveau crack de 9 ans, Minos de Petra. Que Pascal Leroy présentera à Badminton (30 avril au 3 mai). Il est actuellement, avec Jean Teulère, le seul Français qualifié. On devrait le voir également à Saumur, théâtre de la deuxième étape du Grand National, ce week-end.

Pascal Leroy a posé, il y moins d’un an maintenant, selles, étriers et chevaux à Blain (aux portes de Nantes). « Parce que j’aime la région, son caractère. Enfin, j’y ai déniché les installations idoines pour, en parallèle de ma carrière de cavalier, poursuivre l’enseignement, gérer une écurie de propriétaires. Un choix guidé aussi par ce bonheur de me rapprocher du coeur, du fief du complet français (Angers, Saumur) », soulignait-il, à la veille des championnats d’Europe. Les Euros qui marquaient la fin de carrière au haut niveau de son cheval de tête Glenburny. Du moins le pensait-il. « Il galopera désormais sous la selle de mon fils. Quant à moi, je reporte tous mes espoirs sur Minos de Petra », s’en amusait-il à l’époque.

« Minos de Petra : une belle découverte »

A ceci près que Pascal avait oublié qu’un nouvel article du règlement FEI interdit à un cheval, ayant disputé une épreuve intercontinentale seniors, d’être déclassé. « Je pensais que Glenburny pouvait lui permettre de disputer les Euros jeunes cavaliers ! Mais force de loi, j’ai donc repris mon crack dans mon propre piquet. Mais, aujourd’hui, Minos de Petra en demeure le fer de lance. »

Et c’est bien vu. A Pau, sur le quatre étoiles, le plus haut degré en concours complet, le Blinois d’adoption signait une réelle performance en décrochant la médaille de bronze. « Minos est vraiment un cheval exceptionnel avec une force et une énergie incroyables. Je n’ai jamais monté un cheval comme ça. Il va toujours de l’avant, il est hors norme. Sur le plat, il évolue assez bien, est moins enfermé et travaille bien, se réjouit Pascal Leroy. Sur l’extérieur, il est formidable, il est vraiment fait pour ce type de parcours, où il a la place de galoper. Les épreuves longues distances lui sont favorables. Puis, au saut d’obstacles, Minos aborde le problème bien mieux qu’il y a quelques mois. Se projetant sur l’avenir, il reprend. Le CCI4* de Badminton, en Grande-Bretagne, s’inscrit dans l’avenir du cheval. Il peut faire une très bonne saison 2010. »

« En totale adéquation avec Laurent »

Et tous les deux seront du voyage outre-Manche. « Minos a besoin de disputer de grosses épreuves pour se canaliser, progresser. C’est donc du bonus dans l’optique, pourquoi le nier, d’une potentielle sélection en équipe de France pour les Mondiaux de Lexington. »

A Laurent Bousquet d’en décider ? Pascal Leroy écarte la question d’un revers de manche, mais sans dérobade. « Si vous cherchez à me conduire à faire des comparaisons entre Laurent et Thierry (Touzaint), vous faites fausse route. »

Un mot tout de même sur le nouveau chef d’équipe. « C’est un très grand professionnel, il a beaucoup roulé et possède un gros bagage technique. Il a un don pour communiquer avec tout le monde, je suis en totale adéquation avec son discours. »

Guy FICHET

Photo Dominique Gautier. « Pascal Leroy, qui fête ses 10 ans, possède en Minos de Petra, une cartouche pour imposer un peu plus son nom. »