Portrait d’adhérent : Didier Mayoux

Portrait
Cet article a été publié le : 11 juin 2014 à 8h58
Portrait d’adhérent : Didier Mayoux

Didier Mayoux et Maryland


Un article était consacré à son cheval de cœur, Maryland, décédé récemment à l’âge de 36 ans (relire l’article ici), c’est maintenant au tour de Didier Mayoux en personne de se présenter.


Carte d’identité :
Age : 64 ans
Situation familiale : marié, deux filles
Région : PACA
Profession : Administrateur à l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer et premier commissaire de courses
Adhésion France Complet : membre depuis 2014


Pouvez-vous nous retracer rapidement votre carrière ?

« Mon père avait des chevaux dans la propriété… Je suis très autodidacte ! J’ai ensuite été au Haras d’Auriac, où le directeur était un passionné de Complet. J’ai essayé des petites épreuves, et comme ça ne marchait pas trop mal, j’ai vite progressé. J’ai acheté pas mal de chevaux pas trop chers que personne ne voulait car ils étaient rétifs. Mais en fait, beaucoup de rétifs sont en fait de très bons chevaux qui sont passés entre de mauvaises mains ! Certains sortaient même de l’anti-chambre de la boucherie. Je gagne mon premier International en Italie avec Kodac du Plain en 1983, un concours que j’ai gagné trois années de suite avec des chevaux différents. J’ai passé l’instructorat à Saumur, puis ai obtenu plusieurs sélections en équipe (certaines n’ont pas pu aboutir pour des pépins de santé au dernier moment). J’ai malheureusement dû vendre plusieurs bons chevaux quand ils commençaient à être bien. Il n’y a que Maryland que j’ai gardé jusqu’au bout. »

Vous êtes désormais commissaire aux courses, pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?

« Les commissaires surveillent la régularité des courses au niveau national afin de défendre les intérêts des parieurs. Etant donné que ce sont les parieurs qui font tourner le système, on veille aussi finalement aux intérêts de l’ensemble de la filière. »

Vous avez été l’un des premiers entraîneurs de Maxime Livio, comment était-il lorsqu’il a commencé à monter à cheval ?

« Il était fantastique ! Je me rappelle encore de son premier cours, il avait 11 ans. Son père qui était à côté de moi, m’avait dit : « Vos cours, ce ne sont pas simplement des leçons d’équitation, ce sont des leçons de vie ! » Moi je lui avais dit : « Maxime, vous n’imaginez pas le niveau où il va monter ! » Didier m’avait alors regardé avec des yeux tout ronds ! Je ai eu Maxime comme élève pendant plusieurs années puis pour des raisons de santé, j’avais arrêté et lui avais alors conseillé l’Etrier de Bourgogne. C’est donc Henri Bernard qui avait pris le relai. Mais on est resté très proche, Maxime m’appelle toujours régulièrement même s’il n’a plus besoin de conseils pour savoir ce qu’il doit engager ! Je lui ai trouvé plusieurs chevaux aussi. C’est moi qui avais repéré son premier poney, ensuite Jaipur, Opium de Verrières, Mc Ustinov dernièrement… J’ai aussi une part dans un 6 ans qu’il n’a pas encore sorti en concours. Maxime est prioritaire quand je vois un bon cheval ! »

Repérez-vous souvent des bons chevaux comme ça ?

« Je vois beaucoup de chevaux, mais il y en a peu de la trempe de McUstinov ! Quand on a supprimé les routiers et les steeples, on a cru qu’il ne serait plus nécessaire d’avoir des chevaux avec beaucoup de sang. Mais on s’est vite rendu compte qu’il fallait autant de sang qu’avant, mais qu’il fallait aussi de meilleurs sauteurs et des meilleures allures ! »

Avez-vous entraîné d’autres cavaliers ?

« Oui bien sûr, mais ils n’ont pas été jusqu’au niveau de Maxime. Je suis très fier de ce qu’il est devenu, c’est un peu une prolongation de ma carrière de cavalier ! »

Quels sont ses qualités et ses défauts ?

« Il est bon partout, il n’a pas de talon d’Achille ! Il suffit qu’il ait un bon cheval et il est potentiellement vainqueur des plus grandes échéances mondiales. C’est un phénomène, et en plus, il est adorable ! »

Quel est votre meilleur souvenir de Complet ?

« Notre victoire par équipe à Stockholm lors du Test Event des premiers Jeux Equestres Mondiaux en 1989 : à cause du coût que ça représentait d’aller là-bas, nous n’étions que trois dans l’équipe donc nous n’avions pas le droit à l’erreur. On avait beaucoup de pression mais tout s’était très bien passé ! Je terminais aussi 7ème en individuel avec Maryland. »

Propos recueillis par Hedwige Favre