Saga Marie-Christine Duroy : grande semaine de rétrospective!

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Cet article a été publié le : 04 avril 2011 à 6h21
Saga Marie-Christine Duroy : grande semaine de rétrospective!


Cette semaine, vous l’aurez deviné, nous donnons la parole à Marie-Christine Duroy de Laurière sur France Complet! Celle qui fut pendant 20 ans le pilier de l’équipe de France de Concours Complet méritait

en effet plus qu’un seul article. Pendant 5 jours, nous reviendrons avec elle sur ses années de gloire, sur son extraordinaire Yarlands Summersong et ses coéquipiers lors des différentes olympiades. Mais aujourd’hui, nous allons d’abord découvrir de quelle manière sa carrière a évolué.

Marie-Christine, aujourd’hui âgée de 54 ans, habite dans une grande propriété près d’Angoulême : le Château de Russas. Ce domaine, appartenant  à la famille de son mari, Renaud de Laurière, depuis plus de quatre siècles, est entouré par 250 ha de forêt, de cultures céréalières et de prairies destinées à l’élevage. Renaud de Laurière est lui-même cavalier et sortait jusqu’en 2007 les jeunes chevaux en compétition aussi bien en CSO qu’en CCE.

Tout est aménagé pour la pratique du Complet : une carrière d’obstacles, une de dressage, un Spring Garden de 8 000 m², une piste de galop de 800m et plus de 10km d’allées cavalières. 44 boxes, ainsi que des appartements aménagés dans le château permettent d’accueillir toute l’année élèves et chevaux que Marie-Christine entraîne à la compétition. « Le niveau peut aller du Galop 7 à la préparation de compétitions comme Badminton. », précise-t-elle.

Elle-même tournait encore en compétition jusqu’à l’an dernier, mais cette année, elle a décidé de ne pas reprendre sa licence. « J’ai une overdose de compétition! Comme je n’ai pas envie de ne plus gagner, et forcément je monte moins donc je vais moins gagner, j’ai d’autres activités qui me permettent de bien le vivre. », explique-t-elle.

La partie élevage (l’élevage D’Or) l’anime au quotidien, puisqu’elle profite de son étalon Yarlands Summersong pour faire produire chaque année les trois poulinières de son élevage. Grande pédagogue, elle s’est tournée depuis plusieurs années vers l’entraînement et s’occupe ainsi de la vingtaine de chevaux à faire sortir en concours. « C’est Alvaro Perez de Los Rios, un cavalier espagnol, qui les monte pour moi depuis un an, puisqu’il a une licence française en plus d’espagnole. Pendant 4 ans, j’ai aussi été l’entraîneur de l’équipe d’Espagne. Ça s’est arrêté au 31 décembre parce qu’il y a la crise en Espagne comme partout! De ce fait, j’ai plus de temps pour entraîner des élèves chez moi directement. Je monte quand même tous les jours, mais maintenant je me réserve un ou deux jeunes chevaux, je les travaille comme s’ils allaient en concours et le jockey monte dessus juste le jour du concours. »

Vincent Pryen, jeune cavalier International, avait fait un passage par ses écuries pour travailler et prendre de l’expérience. Récemment, il est parti s’installer à son compte en Bretagne, sa région d’origine. Le cavalier espagnol quant à lui est en fait le salarié d’Enrique Sarasola, le cavalier à qui elle avait vendu Dopé Doux. « J’ai toujours entretenu d’excellentes relations avec lui, et quand  il a su que je pouvais prendre ce jeune cavalier chez moi, il était ravi parce que je lui avais vendu plusieurs chevaux et qu’il savait que le travail était bien fait à la maison. Alvaro est là tant qu’il le veut. Personnellement, je commence à vouloir passer les rênes et à me dire : « Je monte si je veux et je ne monte pas si je ne veux pas! » Donc si jamais il veut s’installer là définitivement, moi ça me va très bien… »

Sur les conseils de Laurent Bousquet, elle est aussi juge de dressage sur certaines compétitions. « Je passe du côté des vieux cons! J’en fait partie maintenant, ça y est! » lance-t-elle avec humour. Elle a par ailleurs été la marraine du téléthon d’Angoulême en 2009. « Maintenant que j’ai plus de temps libre, j’apprécie de me consacrer un peu plus à ce genre d’association. » Désireuse que son expérience en compétition ne se perde pas, elle a aussi participé à l’élaboration d’un DVD « Gagner en Concours Complet » et d’un livre « Le Concours Complet, ma passion » où elle y dévoile ses méthodes d’entraînement.

Marie-Christine n’a en revanche jamais eu d’enfant. « Au départ c’était un choix. Comme j’avais tous les 4 ans un cheval pour aller aux Jeux et que je voulais absolument décrocher une médaille, je privilégiais ma carrière sportive. Et puis finalement, quand j’ai voulu avoir des enfants, ce n’était plus possible… J’ai fini par consulter des spécialistes qui m’ont expliqué que la compétition à haut niveau peut parfois entrainer chez la femme la sécrétion d’hormones mâles bloquant le fonctionnement du système reproducteur. Aujourd’hui je regrette surtout de ne pas faire profiter de mon expérience à mes propres enfants, mais j’en ai tellement aux écuries que ça ne me manque pas! »

Article de Hedwige Favre