Trophée Bruno Bouvier : Christophe Guillemet

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Cet article a été publié le : 28 novembre 2013 à 13h40
Trophée Bruno Bouvier : Christophe Guillemet

Crédit Argos


Bien qu’absent, Christophe a quand même pu nous dire quelques mots pendant la remise des trophées (Crédit photo : Argos)

Le Trophée Bruno Bouvier était le point d’orgue de ces Trophées du Complet 2013 ! Il a été décidé que chaque année, les critères du Trophée changerait, car Bruno était un homme de cheval qui s’intéressait à tout, il était autant un cavalier qui aimait courir les plus belles épreuves, qu’un entraîneur qui a emmené de nombreux jeunes à Haut niveau (Gwendolen Fer, …), qu’un formateur et marchand de bons chevaux (notamment Quercioso d’Aurois, monté désormais par Donatien Schauly) et puis bien sûr un complétiste passionné, toujours prêt à remonter ses manches pour la discipline (ses reconnaissances commentées enchantaient les cavaliers amateurs !) !

Cette année étant la première, nous avions mis en place un système de vote pour les internautes, qui devaient proposer la personne qui ressemblait le plus à Bruno et qui incarnait les quatre valeurs suivantes :
– générosité
– fair-play
– amour des chevaux
– bonne humeur

Après une bataille principalement entre Christophe Guillemet et Antoine le Pape, le jury composé de Jean-Yves Bonneau, Philippe Mull et Michel Asseray avait tranché pour Christophe Guillemet. Effectivement, tout le monde connait Christophe pour sa gentillesse et sa bonté. Lui aussi a couru Badminton et Burghley, deux concours qu’affectionnaient particulièrement Bruno. Il est également un très grand pédagogue et son amour des chevaux ne fait aucun doute. Très ému, Christophe répond aujourd’hui, comme toujours, avec beaucoup d’humilité.

Que représente pour vous ce trophée Bruno Bouvier ?
« C’est tout d’abord beaucoup d’émotions car Bruno était un grand ami. Et c’est aussi un grand honneur, car il a toujours œuvré pour la discipline, dans un bon état d’esprit, c’est-à-dire qu’il le faisait pour aider les autres et non pour prendre leur place ou tirer la couverture à lui. »

Vous êtes de la génération de Bruno. Cet accident en début d’année vous a-t-il fait réfléchir à arrêter votre carrière sportive ?
« Alors, pas du tout, même si beaucoup me l’ont demandé. Je considère qu’on pratique un sport à risque. Il faut prendre toutes les précautions possibles et toujours essayer de minimiser les risques, mais on ne doit pas nier le fait que le Complet est, au même titre que les sports automobiles, les sports de glisse, etc., un sport dangereux. C’est ce qui fait notre motivation, ça nous donne notre dose d’adrénaline. J’ai été très attristé bien sûr par la nouvelle, mais cela fait partie de notre sport et je l’assume. »

Après avoir couru Badminton, Burghley, Pau… avec Casoar des Touches et dernièrement Pau avec Mach de la Barre, quels sont vos objectifs sportifs désormais ?
« Retourner à Badminton ! J’ai couru trois fois Badminton et je n’ai jamais eu beaucoup de chance là-bas. Une fois j’étais le premier des non-classés. Une autre fois, il y avait un coffin difficile où le trou n’était pas du tout signalé. De sorte qu’il pleuvait tellement que les chevaux ne le voyaient pas. On l’a dit aux organisateurs, même Andrew Nicholson qui était là aussi, mais ils ont modifié le parcours… juste après que je sois passé et tombé dans le fossé ! Donc Badminton est ma priorité, je ferai ma demande cette année, même si je sais que pour l’instant je suis loin de la liste des sélections. Ensuite je pourrai refaire Burghley aussi avec Mach, mais je l’ai couru deux fois avec Casoar et j’ai été deux fois classé donc c’est moins important d’y retourner. En plus, Burghley est très éprouvant pour les chevaux, tandis que Badminton est plus stressant et fatigant pour le cavalier. »

Comment va votre copain Mach justement ? Avez-vous réussi à le racheter ?
« Mach va très bien ! Je suis en pleine négociation avec ses anciens propriétaires, qui étaient ravis de venir le voir à Pau. Je leur ai proposé de nombreux arrangements et j’ai bon espoir de garder le cheval. J’avais essayé à un moment de trouver des copropriétaires, mais il me manquait encore beaucoup d’argent, et ce n’est pas trop mon genre d’aller réclamer et relancer les gens. Mais on a créé à ce moment-là une page Facebook autour du cheval, qui marche bien d’ailleurs, donc ça a permis de créer une bonne dynamique. »

Vous avez fait naître quelques chevaux, dont Casoar d’ailleurs, continuez-vous ces derniers temps ? Avez-vous eu d’autres bons chevaux de votre élevage ?
« Non, en fait l’élevage se trouvait chez mes parents, qui ont 80 ans maintenant, donc je ne veux pas leur imposer de s’occuper encore de l’élevage. Et de mon côté je n’ai pas le temps non plus avec mes activités d’instructeur et de cavalier. »

Quel est votre meilleur souvenir sportif ?
« Ma première participation à Burghley, où je suis classé ! Je n’étais pas très rassuré quand je suis parti tout seul de France avec mon petit camion (Franck Bourny et Rodolphe Scherer étaient déjà sur place) ! En plus c’était encore l’époque du routier et du steeple, c’était vraiment très dur ! Donc j’étais très fier quand je suis revenu avec cette performance ! »

Si Bruno était à côté de vous aujourd’hui, qu’aimeriez-vous lui dire ?
« Ça y est Bruno, j’ai trouvé le cheval pour aller à Badminton, on va pouvoir y aller ensemble ! »

Propos recueillis par Hedwige Favre