à l’intersaison, des idées pour l’avenir

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Cet article a été publié le : 09 janvier 2013 à 23h00
à l’intersaison, des idées pour l’avenir


Nouvelle rubrique sur France Complet ! On profite de la période hivernale pour publier les suggestions des uns et des autres. A bon entendeur !

Acte 1 : Ouvrir les CL3 aux Pro, une idée de Rémi Pillot

Rémi Pillot, Vice-Champion de France en CL2 avec la jument Titange du Levant cette année (cf photo ci-dessus), nous envoie une proposition intéressante pour une réforme éventuelle de la catégorie CL3. La réponse de la SHF se trouve en bas du texte.

Comment vous est venue cette idée?

« Le circuit d’élevage de concours complet a pour vocation de former les jeunes chevaux et d’y être valorisés avec en point de mire le Mondial du Lion, mais rares sont les élus. Pour les autres chevaux il faut leur conserver des objectifs à la fois valorisants pour les propriétaires et probants pour les acheteurs potentiels. Or un certain nombre de chevaux de 5 ans ayant participé au cycle classique tout au long de la saison ainsi qu’à la finale peuvent avoir des difficultés, l’année suivante, à participer aux épreuves 6 ans A, surtout en 2ème partie de saison et par conséquent à la finale. Le niveau technique des épreuves 6 ans A, comme le niveau des cavaliers y participant, ne permet pas toujours à des chevaux « moyens » ou des couples cavaliers/chevaux encore « jeunes » d’y trouver leur place.

Pourtant les cavaliers « professionnels » ont besoin de continuer à travailler ces chevaux confiés par des propriétaires en quête de résultats. En effet, conserver au travail ces chevaux une année supplémentaire, c’est leur apporter une plus value (permettant une meilleure vente) au profit du cavalier certes mais aussi au profit du propriétaire qui sera alors plus enclin à poursuivre l’aventure avec d’autres produits, et donc au bénéfice de la filière dans son ensemble.
De plus, ces cavaliers « professionnels », titulaires de la licence Pro ou amateur, s’appuient sur l’ensemble des épreuves du circuit d’élevage (libre et classique) pour former des chevaux dont les qualités intrinsèques ne les destinent pas tous au CSO ou à une carrière de haut niveau en CCE. Ils sont là pour acquérir de l’expérience et être ainsi commercialisés au profit de cavaliers amateurs pour qui ils sont préparés, le circuit d’élevage CCE étant un bon cursus de formation répondant ainsi à sa finalité.
À côté de cela nous constatons qu’en finale Cycle libre 3 le nombre de partants est 2 fois moins important que dans les autres finales et, de surcroît, le nombre d’engagés diminue chaque année (51 en 2010, 41 en 2011 et 38 en 2012). De plus, sur l’ensemble de l’année, l’épreuve où, régulièrement, le nombre d’engagés est le plus bas est encore le Cycle libre 3ème année. »


Sirocco de Bergon et Laetitia Galinier, vainqueurs 2012 en CL3 (photo PSV)


Pourquoi ouvrir les CL3 aux professionnels ?

« Permettre à des chevaux qualiteux, mais au potentiel moins développé à ce stade, dans leur catégorie d’age, de poursuivre en cycle libre 3 c’est s’assurer de les conserver dans le circuit élevage CCE :
– D’une part au profit de cavaliers « pro » qui ainsi conservent un piquet de chevaux au travail, leur permettant d’être présents sur les épreuves tout au long de l’année et ainsi d’attirer ou fidéliser des partenaires économiques (propriétaires, clients, stagiaires…).
- D’autre part de motiver les propriétaires qui voient ainsi une opportunité de poursuivre la formation de leurs chevaux ainsi que leur valorisation sur un niveau intermédiaire correspondant à une réelle demande de cavaliers amateurs. Lesquels, pour poursuivre dans la discipline, ont besoin de chevaux « clé en main », et qui ne représentent pas un budget aussi conséquent qu’un cheval de haut niveau ou appelé à le devenir.
Ne pas ouvrir les épreuves de cycle libre 3ème année aux cavaliers Pro, c’est créer le risque de voir ces chevaux retirés par les propriétaires, car n’ayant plus d’objectifs sportifs pour l’année suivante et sans perspectives de valorisation non plus, ils peuvent décider d’abandonner.
Par contre ouvrir le cycle libre 3ème année aux cavaliers Pro c’est offrir des perspectives sportives à un grand nombre de chevaux (comme à leurs propriétaires et cavaliers) au lieu de voir stopper leur exploitation sportive dès 5 ans et sortir du circuit formateur des jeunes chevaux.
C’est aussi développer une filière pour des chevaux qui seront alors bien formés par des bons cavaliers et adaptés à une clientèle demandeuse de montures plus confirmées qu’à 5 ans et à des prix encore abordables. »

Mais faire cohabiter amateurs et professionnels dans cette catégorie pourrait engendrer des inégalités de performance ?…

« Pour éviter de rendre difficile la qualification en finale CL3 aux licences amateurs du fait de la présence des cavaliers pro en cycle libre 3, il peut être imaginé des « filtres » comme par exemple :
Un amateur pourrait avoir besoin de 2 primes pour se qualifier tandis qu’un pro devrait en avoir 3. Ou encore un pro serait autorisé en cycle libre 3ème année si, dans les 2 années précédentes, il n’a pas obtenu un classement dans le 1° quart en CIC ou CCI ***, ou encore autoriser les licences Pro uniquement en 2° parties de saison et devant se qualifier seulement sur cette période…
Le CL3 doit, semble-t-il, être à la fois un tremplin pour certains, une passerelle pour d’autres, une étape parfois, voir un objectif… où les différents niveaux se rencontrent pour ensuite permettre à chacun de poursuivre sa carrière en fonction de son potentiel, de ses ambitions et de ses moyens. »

Pour rappel, Rémi Pillot ajoute que le CL3 « est la seule catégorie où ne sont admises que des licences amateurs mais dont le niveau technique augmente en 2° parties de saison. Les cavaliers n’ont donc comme solution que de suivre cette évolution ou sortir du circuit s’ils estiment ne pas pouvoir franchir ce cap, se privant ainsi de la finale (d’où pour partie le faible nombre d’engagés).
La réglementation pour l’harnachement (embouchures, enrênements…) est elle aussi en décalage. En effet pour tous les cycles libres elle relève du niveau AM3, alors que pour les 5 ans A ou 6 ans B, qui sont sur les mêmes normes techniques que le CL3, les licences Pro ont plus de possibilités dans le choix du harnachement ce qui souligne bien la prise en compte de l’élévation du niveau. »

 

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