Au retour de Badminton: lettre ouverte de Vincent Erder

Sport
Cet article a été publié le : 02 mai 2011 à 8h45

Le dressage est décidément la clef de toutes les belles performances, on le savait, mais Badminton nous l’a bien rappelé. Les cavaliers français sont depuis maintenant longtemps de vrais pilotes sur les gros cross, ils savent négocier les tours les plus complexes et font largement jeu égal avec les meilleurs, quand ce ne sont pas eux, les meilleurs.

Sur le concours, ils ont du sang-froid et de la technique et vont en s’améliorant grâce, entre autres, aux bonnes séances du Docteur Nooren. Ce n’est pas totalement probant à Badminton mais tous s’accordent à dire que « ça vient ».
Mais que penser des résultats de nos dressages?

D’accord Matelot se crispe dès qu’il rentre en piste, Ismène n’était pas dans son assiette, Leria est chaude …mais bon, sur 6 chevaux notre meilleur (Minos) est tout de même trop loin pour espérer un vrai résultat, même avec un cross superbe et un CSO honorable (2 barres ce n’est pas grotesque). Le mal est profond et il y a urgence : quel dommage que 4 de nos meilleurs couples se baladent littéralement sur le cross de Badminton et que pas un ne soit aux prix!

Quelle analyse peut-on faire des grands résultats passés dans la même épreuve : une historique  victoire de Nicolas, deux places superbes de Marie-Christine (6é et 8é)?

Point commun : deux cavaliers intransigeants sur la partie dressage, du  choix du cheval à la présentation, en passant par un travail de fond exemplaire. Comment Jean est-il devenu le seul champion du monde français (jusqu’à présent) : de la même façon, avec un Espoir qui n’était jamais plus loin que 4é du dressage. Il n’y a donc pas de fatalité française, il nous manque un gros coup de main (genre Nooren) pour remettre les choses dans le bon sens et surtout faire en sorte que les bonnes reprises ne soient plus des exceptions isolées dues au talent particulier d’un cheval ou d’un cavalier.

Les anglais, les allemands, les néos, les australiens, les américains ont une base d’équipe et une méthode qui leur permettent de ne pas se faire larguer le soir du dressage, nous devons faire aussi bien pour nous battre à armes égales dès le matin du cross, c’est vital pour notre avenir de nation ex-favorite, pour le moral des cavaliers, propriétaires, entourage de tout poil. Laurent, aux armes!

 

Lettre ouverte envoyée par Vincent Erder