Didier Dhennin affiche complet

Sport
Cet article a été publié le : 22 janvier 2010 à 20h45
Didier Dhennin  affiche complet


Didier Dhennin affiche complet

 

Il est, l’un des premiers à remettre pied à l’étrier. Devant quelque 3 à 4000 spectateurs, le vendredi 29 janvier, en indoor, sous les ors du Palais des Expositions de la Beaujoire. Le cadre majestueux du CSI de Nantes, pour une soirée de gala où il a fait partager sa passion pour le complet.

 

Il, c’est Didier Dhennin, vice-champion d’Europe par équipe, meilleur performeur aux derniers Jeux de Hong-Kong (6e). L’un des cavaliers français les plus en vue, Ecuyer du Cadre Noir de Saumur, un homme rongé par cette passion d’offrir du bonheur. Didier Dhennin qui, aujourd’hui, accepte, gère à merveille, et en parallèle, un statut de VRP de la discipline.


Entretien


VRP du complet, le vocable vous sied ?

Je ne sais pas ! Mais, j’ai cette soif de vulgariser la discipline, d’en faire découvrir et apprécier toute sa beauté. Ma première expérience dans ce costume de VRP, comme vous dites, date du 14 novembre dernier, lors du séminaire de France Complet à Saumur. Ici à Nantes, dans un palais des sports qui, me dit-on, devrait afficher complet, c’est un nouveau pari, un défi exaltant !


En fait, c’est un peu votre vocation ! Champion reconnu, locataire en équipe de France, vous êtes également Ecuyer du Cadre Noir. Et donc, par essence, instructeur ?

Effectivement ! Je serai d’ailleurs, lors de cette soirée, en tenue d’Ecuyer. Dans cette démarche, j’associe l’Ecole Nationale d’Equitation, mon employeur, le creuset de l’enseignement à cheval.


L’aventure est belle ! Mais quel est votre objectif, in-fine ?

En essayant de montrer au public toutes les facettes de la discipline, en offrant notamment sur la piste du Palais des Sports de la Beaujoire, une leçon sur des obstacles fixes (cross), j’espère que nous pourrons, tous ensemble, partager une passion. Une passion pour une discipline très belle, mais encore par trop méconnue. Plus on en parlera au travers de ces cliniques ou d’interventions, comme ici à Nantes, on en écornera les pans d’une certaine confidentialité. Et, n’est-ce pas à nous, les champions, d’aller, les premiers, vers le public ? C’est du tout bonus.



« Je n’ai pas changé, mais je doute moins »


Vous passez un peu pour un introverti. Mais, dans ce rôle de promoteur du complet, on ne vous reconnaît presque plus. Vous le voir jouer est un délice.

Je crois que je n’ai pas beaucoup changé. Je suis toujours introverti, mais je suis arrivé à maturité dans la discipline que je pratique.


C’est-à-dire ?

J’étais très en retrait car je cultivais beaucoup le doute par rapport à ce que je faisais. Aujourd’hui, je ne lève pas plus les bras au ciel, je ne suis pas champion du monde, mais j’ai trouvé une certaine sérénité. C’est prétentieux, mais j’ai l’impression que ce je réalise représente quelque-chose aux yeux des gens. Je suis reconnu, voire plus connu. J’en suis flatté, heureux. Cela libère l’esprit.


Sur un plan sportif, tout semble également clair, bien cadré ?

Effectivement, j’ai évacué toute la pression qui m’inhibait. Enfin, Ismène du Temple est de moins en moins seule à l’écurie. J’ai d’autres chevaux. Je pense avoir atteint, en tant que sportif de haut niveau, la vitesse de croisière. Je ne suis pas en équipe de France depuis des années lumières, j’avais quelques appréhensions au départ, je doutais de ma compétence ou de ma qualité. Mais, aujourd’hui, je suis plus sûr de moi, moins sujet aux conseils tout azimut.


« Les Mondiaux sont dans ma ligne de mire »


Et prêt à conquérir de nouveaux Everest ?

Pourquoi s’en cacher ? Avec Ismène du Temple, je compte être du voyage à Lexington, cadre des Jeux Mondiaux, en fin d’année. Mais j’ai également un nouveau cheval de haut niveau : Must des Sureau que montait Aurélien Kahn. Il reste au nouveau couple que nous formons de se mettre en place pour, si tout va bien, décrocher une qualification en trois étoiles, en fin d’année. Quoi qu’il en soit, mon horizon s’élargit.



Une source de motivation ?

Effectivement. Quand on est cavalier de haut niveau, il faut inlassablement relever des challenges pour perdurer. J’ai amené Ismène du Temple au top, mais j’attends toujours un autre crack pour élargir mon éventail, me prouver que je ne suis pas le cavalier d’un seul cheval. Un atout pour rester en équipe de France.


A ce sujet, le changement d’entraîneur national, vous en pensez quoi ?

Je m’entendais très bien avec Thierry et je me plairai toujours à souligner ce qu’il a apporté au Complet. Mais, la vie continue, les hommes passent. Mon objectif est de poursuivre le chemin sur lequel je pose mes pas actuellement, de travailler pour cela. Comme avec Thierry, j’essayerai de le faire avec tout autant de conviction, d’abnégation, de détermination, sous la conduite de Laurent.


Recueilli par Guy FICHET.