Didier Willefert, 9ème cavalier français : la qualité avant la quantité

Sport
Cet article a été publié le : 02 mars 2011 à 10h22
Didier Willefert, 9ème cavalier français : la qualité avant la quantité


D’après le classement permanent FFE au 1er février 2011


 

L’adjudant chef Didier Willefert a choisi cette année  de travailler uniquement avec des chevaux très prometteurs et solides physiquement. En effet, il ne voit pas uniquement

la saison 2011 mais des objectifs à plus long terme comme les Jeux Olympiques.  Et pour cela, il sait qu’un seul bon cheval ne suffit pas, « à moins de s’appeler Arnaud Boiteau! ».

Il a donc renouveler son piquet, en faisant rentrer deux 4 ans : Tic-Tac et Tsar du Manahou, un anglo-arabe. Il a aussi un cheval de 7 ans, Quandra, qui n’a pas encore concouru mais qui a d’excellentes origines puisque son père est le grand Sandro Hit, un ancien cheval de dressage qui a produit de très bons chevaux dans toutes les disciplines.

Sur les sept boxes qui lui sont réservés au CSEM, six sont occupés actuellement. Didier Willefert a préféré rendre à ses propriétaires Nessie de Preuilly, qui s’était blessée à Vittel. « La jument va mieux, mais je n’ai pas reconduit le contrat parce que je n’allais de toutes façons pas pouvoir tenir mes objectifs. Elle est trop fragile pour pouvoir courir les Jeux Olympiques. »

Il garde en revanche Olivier de Beaumont, cheval exceptionnel avec qui il va aller chercher la qualification aux Championnats d’Europe, puis aux Jeux de Londres.  « Il a toutes les qualités naturelles d’un cheval de Complet et un mental d’acier. Il a beaucoup de sang, c’est pour cela que j’ai préféré prendre le temps jusqu’à présent. »

Pour Noé Brébaudin, 2011 va être une saison transitoire car il ne maîtrise pas encore toutes les difficultés techniques du dressage, notamment les changements de pied. « Je préfère attendre que ce soit bien acquis avant de le lancer sur des Pro Élite. Il devrait normalement être prêt pour Pompadour mi-avril et finir la saison sur des 3 étoiles. »

Avec Escape Lane, Didier Willefert sait que son âge peut lui fermer la porte de l’équipe de France. « Il va très bien pour l’instant, mais à 19 ans, le sélectionneur va peut-être juger trop risqué de l’envoyer sur des compétitions majeures. Je le ferai courir seulement si je vois qu’il a une chance d’être retenu, sinon je l’économiserai. »

Enfin, l’adjudant chef reconnaît que le CSEM est un endroit privilégié pour pratiquer la compétition. Le système est très professionnel et les cinq cavaliers de l’équipe de France (Donatien Schauly, Gilles Viricel, Stanislas de Zuchowicz, Erwan Leroux et lui-même) se livre une sorte de compétition interne qui crée une émulation saine pour chacun d’entre eux. Ils s’entraînent les uns les autres vers le plus haut niveau. Pour eux, Gilbert Doerr, cavalier Pro 1 de saut d’obstacles, est venu plusieurs fois cet hiver pour des stages de perfectionnement.

Didier Willefert est d’ailleurs admiratif du jeune champion Donatien Schauly. « Il me rappelle l’époque où je montais Séducteur Biolay. En 1995, j’étais Champion de France et vice-champion d’Europe par équipe à Pratoni del Vivaro et j’avais remporté de nombreuses épreuves. Il faut juste qu’il fasse attention à ne pas se laisser emporter par sa fougue et à avoir une vision à plus long terme. »

 

Les photos sont publiées grâce au soutien amical des Garennes : photos-lesgarennes.com

Propos recueillis par Hedwige Favre