Grégory Schneckenberger : un drôle d’adjudant chef !

Portrait Grand-Est
Cet article a été publié le : 16 août 2019 à 10h17
Grégory Schneckenberger : un drôle d’adjudant chef !

La team Schneckenberger à Neewiller


Ce mois-ci, France Complet est parti à la rencontre de Grégory Schneckenberger, l’un des deux coachs en lice pour la catégorie « 10 cavaliers et + » en Amateur dans le Challenge des Coachs. Son équipe est très récente mais très dynamique et a vite adopté « l’esprit Complet » ! Ancien cavalier international et militaire, Grégory a un profil assez atypique dans ce Challenge (vous aussi inscrivez votre coach dans le Challenge en remplissant le petit formulaire ici).

Racontez-nous votre parcours équestre. Depuis combien de temps enseignez-vous ?

« Je suis tombé dedans quand j’étais petit ! On a toujours eu des chevaux à la maison. Mon père montait en Complet et j’avais l’habitude de traîner sur les terrains le week-end depuis tout petit. J’ai commencé à monter en club, puis j’ai passé le BEES1 en 1993. J’ai été repéré par l’armée lors du Championnat de France des Sociétés (ex-amateur team) quand on avait gagné une médaille avec mon équipe. J’ai intégré l’armée à 25 ans en commençant par la base, Maréchal des Logis, puis j’ai grimpé jusqu’à Adjudant Chef. L’Armée me permettait bien d’allier à la fois l’enseignement et le sport.

Malheureusement, j’ai eu des soucis de santé l’an dernier et depuis je ne monte plus du tout à cheval. J’ai donc décidé de monter une équipe de Complet Amateurs au sein de la Section équestre Militaire que je dirige à Moulins les Metz. On a commencé avec 4 cavaliers en octobre dernier avec l’objectif d’aller à Jardy pour les Championnats de France Amateurs par équipe. L’émulation a été exponentielle, maintenant on est une une douzaine ! « 

En tant qu’entraîneur, à quoi attachez-vous le plus d’importance ?

« Je veux que mes cavaliers prennent conscience de l’importance de la santé et du bien-être des chevaux. Je me suis rendu compte que la plupart des cavaliers qui montent en club ne savent pas vraiment s’occuper d’un cheval. C’est quand on va en concours qu’on apprend à donner de l’eau et du foin à son cheval, à surveiller ses membres, etc. Le Complet est la meilleure école pour ça puisqu’on passe la journée entière, voire plusieurs jours avec son cheval. Par exemple à Neewiller début août, les cavaliers ont pu voir un cavalier comme Mathieu Lemoine, Champion Olympique par équipe, faire la fête et déconner en dehors des épreuves, mais également doucher ses chevaux, s’en occuper alors qu’il avait aussi une groom… »

Comment décririez-vous l’ambiance au sein de votre équipe et votre rapport avec les cavaliers ?

« C’est drôle car au début ils ont l’image de moi en tant qu’adjudant chef, avec en tête la caricature du grand méchant autoritaire, et ils se rendent vite compte que l’ambiance est plutôt très décontractée ! Mes cavaliers sont pour la plupart des jeunes adultes, même si les âges vont de 14 à 62 ans. Leur objectif, c’est surtout de passer un bon moment tous ensemble et avec leur cheval. L’avantage quand on est une équipe soudée, c’est que si ça se passe mal pour vous, il y en a toujours 2 ou 3 qui sont classés et vous rentrez quand même content car vous avez passé une bonne journée ! On va faire des beaux concours, se faire de bons restos et à la fin, tout le monde va à la remise des prix, même les non classés…

Lili, la mascotte de l’équipe, avant la soirée Pirates de Neewiller

L’équipe de base est composée de cavaliers de la Section équestre Militaire, c’est-à-dire soit des militaires, soit de la famille de militaires. Et puis j’ai une autre moitié de l’équipe qui est composée de propriétaires qui ont leur cheval dans une écurie privée. Comme il y a très peu de coachs de Complet dans la région, ils ont rejoint notre groupe. Parmi elles, il y a notre doyenne, Anne, qui a découvert le Complet il y a 4 ans. Elle a une énergie incroyable, elle me sert souvent de modèle pour motiver mes autres élèves. Elle est toujours souriante, et quand elle est classée, elle sort le champagne !

J’ai donné l’impulsion au début en fixant comme objectif l’Amateur Team. On a vu qu’il y avait un concours de mascottes, mais j’ai laissé les filles gérer ça. Elles ont trouvé notre mascotte, l’ont habillée, trouvé un nom, et maintenant elle nous suit partout ! A Jardy elles ont découvert le Challenge des Coachs de France Complet donc elles y sont allées à fond aussi. Maintenant que l’Amateur Team est derrière nous, elles veulent se qualifier pour le Championnat Amateur à Fontainebleau. »

Avez-vous d’autres élèves pas encore inscrits dans le Challenge ?

« Il y a par exemple Elisa Wolke qui sort du Poney. Elle n’a pas encore sa licence Amateur mais elle la prendra sûrement en septembre. »

Qu’est devenu Visconti de Buissy, votre ancien cheval?

« Je l’ai confié à Victoire Vilault, la plus jeune de mon groupe. Il n’a pas été très facile de lui trouver un nouveau cavalier car il n’avait connu que moi. Il fait exactement ce qu’on lui demande, mais ne prends pas des initiatives comme peut le faire un cheval de club, du style : « non là je le sens pas ton contrat de foulées, je vais plutôt en enlever une, tu verras ça va bien se passer. » L’avantage, c’est que la petite a fait d’énormes progrès très vite. Comme elle est jeune, elle a le temps de progresser encore et pourquoi pas de faire le circuit Juniors / Jeunes Cavaliers. »

Gregory Schneckenberger et Visconti de Buissy (photo P. Barki)

Quel est le dernier conseil que vous dites à vos cavaliers avant de rentrer sur la piste ?

« Je leur rappelle souvent qu’ils sont là pour se faire plaisir. Ils sont tellement à fond qu’ils se mettent une pression incroyable. Mon rôle est souvent de les aider à relativiser et à se détendre, à tout simplement se rappeler qu’il fait beau, qu’il y a des choses plus grave dans la vie… »

Tout coach a une phrase ou un conseil récurrent, quel est le vôtre ?

« En ce moment, quand un de mes cavaliers n’avance pas assez, je lui demande : « Ton cheval ne s’appelle pas Mickael Jackson ? Alors arrête de faire du Moonwalk et avance ! » L’idée est vraiment de tout dédramatiser, de rendre l’entraînement sympathique même s’il faut aussi savoir être rigoureux et sérieux avec son cheval. »

Êtes-vous anxieux lorsque vos cavaliers sont sur la piste ?

« Oh oui, c’est une horreur ! J’étais beaucoup moins stressé quand je montais un 3* ! C’est le côté négatif du coach : on voit tout mais on ne peut pas intervenir. »

Quel est votre concours préféré ?

« Le nôtre bien sûr : Moulins les Metz ! [Rires] En fait j’aime tous les concours où on passe des bons moments ! »

 

HF