Jardy : Organiser un 4* en un mois !

Sport Ile de France
Cet article a été publié le : 26 juin 2020 à 7h33
Jardy : Organiser un 4* en un mois !

Arnaud Boiteau et Quoriano - ERM Jardy 2018 - photo P. Barki


Julien Pelletier, directeur du concours, nous raconte les coulisses de l’organisation de cette édition complètement inédite de l’International qui se déroulera du 9 au 12 juillet prochains…

Il y a encore quelques semaines, on n’imaginait pas qu’un International mi-juillet puisse être maintenu. A quelles difficultés avez-vous fait face ?

« C’est vrai que même nous, on ne savait pas qu’on allait l’organiser il y a encore trois semaines ! Pendant très longtemps, on était dans le flou total sur de nombreux aspects et malgré notre envie, on s’était dit qu’on y arrivera pas. Puis quand on a vu la brèche qui s’ouvrait au 22 juin, et la FEI qui donnait son aval pour l’organisation des internationaux, on a réuni nos équipes et on s’est posé cette question : « Est-on capable d’organiser un CCI4* en un mois ? »

D’habitude, l’International de juillet vient clôturer la première partie de saison, les concours montent en puissance petit à petit, ce qui laisse le temps à nos équipes de se rôder. Une partie des obstacles est déjà montée lors du Festival du mois de mai par exemple. Là il faut qu’on attaque directement par notre concours le plus important ! Mais nos équipes sont expérimentées, et tout le monde s’est très vite remobilisé avec beaucoup de volonté. Je pense que c’est une façon de repartir à nouveau vers l’avenir après ces longs mois où tout était à l’arrêt.

L’aspect économique est bien sûr la principale difficulté cette année. Généralement nos partenaires sont intégrés sur toutes les compétitions annuelles. Or cet équilibre a été amputé des mois les plus chargés en terme de compétitions. On a donc demandé un effort à tout le monde pour que l’événement soit rendu possible, car cet international est nécessaire pour toute la filière. Nos partenaires habituels sont restés malgré leurs propres difficultés financières, mais bien sûr dans des proportions moins importantes. Le financement de ce concours est donc fragile, c’est pourquoi nous avons notamment dû baisser les dotations. Heureusement, la FFE a fait de l’International une étape du Grand National, ce qui permet de ramener de la dotation au moins pour les Français. »

Où en êtes-vous dans la préparation du cross à deux semaines de l’événement ?

Pierre Michelet et Christian Aschard au travail – photo Haras de Jardy

« Pierre Michelet et Christian Aschard sont les deux premières personnes que nous avons contacté pour relancer l’organisation, et ils ont immédiatement répondu présents ! Pierre a sauté dans un train pour venir dessiner les parcours avec Christian.

Depuis ce lundi, l’équipe de Christian est sur place et travaille sans relâche pour poser tous les obstacles. Pierre reviendra la semaine prochaine pour affiner certaines choses avant l’étape de fixation des obstacles.

Nos équipes techniques sont dans le même temps entièrement dédiée à la préparation du sol. Une tonne à eau passe en continu sur le cross de 6h à 22h. Cela représente 60 citernes d’eau par jour. Ils passent également les rouleaux et l’agrivator pour que l’eau pénètre bien dans le sol. Nous sommes dans le timing, tout se passe très bien ! »

Le niveau des parcours sera-t-il équivalent à d’habitude ?

« L’avantage de Jardy est que le terrain est plat, donc idéal pour un concours de reprise. Avec son expérience, Pierre Michelet a bien entendu pris en compte la situation dans l’élaboration des pistes, tout en respectant néanmoins les normes techniques des épreuves. L’objectif est bien de proposer un concours de rentrée, car on sait que les chevaux n’ont pas le même niveau de préparation que d’habitude. »

A quoi faut-il s’attendre comme changements concernant l’organisation par rapport à l’édition précédente ?

« Nous n’avons pas mis en place le plan de communication grand public, donc il y aura forcément moins de spectateurs, ce qui nous permettra naturellement de rester sous la jauge des 5 000 personnes. On sait que les connaisseurs viendront dans tous les cas. On veut surtout informer les cavaliers que ce sera un bel événement sportif.

L’organisation sera simple et fonctionnelle. Sauf nouvelles annonces d’ici là, il n’y aura pas de soirée cavaliers ou autre animation traditionnelle. Les briefings se dérouleront en extérieur. Néanmoins il y aura des exposants, une restauration et une vie agréable autour de l’Orangerie.

Nous avons prévu de bien identifier les différentes circulations, entre les compétiteurs, les spectateurs et les promeneurs du parc de Jardy. Tout le monde sera réparti sur plusieurs hectares, donc ça ne pose pas de problème sanitaire particulier. »

Est-ce que ce sera un International Franco-français ou bien pensez-vous que les étrangers pourront tous répondre présents ?

« Pour l’instant les demandes sont importantes, on attend environ 350 chevaux, ce qui est dans les chiffres des éditions précédentes. En général nous avons près de 50% d’étrangers sur ce concours, et cette année une quinzaine de nations ont déjà répondu présentes. On avait un gros doute surtout pour les Anglais. Normalement la période de quarantaine ne s’applique pas pour les cavaliers dans ce cadre-là, mais il subsiste quand même quelques incertitudes. La clôture des engagements est fixée à lundi, donc nous aurons une vision un peu plus précise des participants mardi matin. »

Quel sera le programme sportif du concours ?

« On est sur un programme classique du jeudi au dimanche avec du dressage les deux premiers jours et du CSO et du cross le week-end. Néanmoins, il y a quelques variantes :

  • pour le CCI4*S : le CSO se déroulera le vendredi après-midi et le cross le samedi matin.
  • pour le CCI1* : il ne commencera que le vendredi pour permettre aux Amateurs de s’organiser plus facilement.

Il n’y a pas d’inspection vétérinaire, hormis pour le CCI2*L qui se fera le jeudi.

Les compétitions se prolongeront également le lundi avec les épreuves Jeunes Chevaux et le mardi avec des épreuves Amateurs et Pro 4. Nous vivrons donc 6 jours de CCE au total ! »

Quel est votre message aux cavaliers qui souhaitent ou hésitent à venir ?

« La clôture des engagements est lundi ! Il est encore possible de faire des demandes tardives. Aujourd’hui, c’est la clôture des sélections, mais ceux qui obtiendront une qualification à Saumur ce week-end par exemple seront rattrapés le mardi et pourront s’engager sans pénalité de retard. Le staff fédéral nous accompagne beaucoup dans l’organisation, on sent qu’il y a une mobilisation très importante de tous les acteurs pour que cet événement voit le jour. Il y a beaucoup de pression mais c’est un beau pari ! »

Vous manque-t-il encore des bénévoles ?

« Oui, car il y a beaucoup d’habitués qui avaient prévu d’autres choses en pensant que l’événement n’aurait pas lieu. On recherche donc surtout des commissaires pour les journées de cross, soit du samedi au mardi. Ceux qui le souhaitent peuvent nous contacter :

– en remplissant notre formulaire ici : https://forms.gle/4rYP8pdfeEWfe8UXA

– ou en nous envoyant un mail à l’adresse concours@jardy.fr »

Propos recueillis par Hedwige Favre