Karine Larrazet : « on est comme une grande famille »

Portrait Nouvelle Aquitaine
Cet article a été publié le : 20 juin 2019 à 7h52
Karine Larrazet : « on est comme une grande famille »

Karine Larrazet et Bellagio Declyange - photo P. Barki


Ce mois-ci, on s’intéresse aux femmes inscrites dans le Challenge des Coachs France Complet (cavaliers, c’est à vous d’inscrire votre coach en remplissant le petit formulaire ici). Karine Larrazet cumule 456 points dans la catégorie Amateur, avec 6 cavaliers inscrits pour l’instant. Cela la place 4ème au provisoire et meilleure coach féminine dans cette catégorie ! Karine est gérante du Centre équestre de Saint Justin avec son conjoint, Luc Simonet.

Racontez-nous votre parcours…

“Mon parcours est similaire à celui de mon mari. On a toujours fait du cheval tous les deux et nous sommes passionnés depuis tout petit. J’ai commencé l’équitation à 7 ou 8 ans et je n’ai jamais arrêté. Mes parents travaillaient à l’Éducation Nationale. J’ai travaillé au Crédit Agricole pendant 20 ans tout en faisant du cheval à côté. On a ouvert le club il y a une quinzaine d’années maintenant.”

La carrière au centre équestre de St Justin

Depuis combien de temps enseignez-vous ? Avez-vous toujours eu envie d’en faire votre métier ?

“J’ai obtenu mon monitorat il y a une dizaine d’années par VAE (Validation des Acquis d’Expérience). Mon mari a donc débuté seul le club pendant que je continuais de travailler à la banque en attendant de voir si notre club était rentable. J’ai toujours eu envie d’enseigner pour voir les cavaliers évoluer. Mon mari s’occupe des enfants du Galop 1 à 4 car il est plus à l’aise avec les petits et moi, je fais travailler les plus grands. Je les récupère donc à partir du Galop 5 jusqu’au G7 et je m’occupe également des adultes. J’ai toujours eu cette culture de l’enseignement.

On sort également en compétition avec Luc et on continue à se former en faisant venir des professionnels comme Laurent Bousquet, Thomas Carlile, etc. On essaie d’organiser un à deux stages dans l’année car ça nous permet de nous aider dans la pédagogie. Ces stages sont aussi bien pour nous que pour les cavaliers. J’apprends tout aussi bien à pieds en écoutant les professionnels.”

Une partie de l’équipe de compétition

Comment vous imaginez-vous dans 20 ans ?

“Je ne me vois pas enseigner à des enfants à 70 ans. Je compte faire tout ce que je n’ai pas pu faire comme voyager avec Luc. N’ayant pas de salarié, nous n’avons pas beaucoup de vacances et quand on peut partir, on doit le faire en décalé pour qu’il y ait toujours quelqu’un au club.”

En tant qu’entraîneur, à quoi attachez-vous le plus d’importance ?

“La capacité à se remettre en question et l’assiduité. Même en étant doué, si tu n’es pas assidu et que tu ne cherches pas à apprendre à coté, ton talent ne dure pas. Il faut faire des recherches sur la connaissance du cheval, ouvrir des livres, connaître le fonctionnement du cheval et comprendre ce qu’on leur enseigne.”

Karine Larrazet, Julie Simonet et Charlène Saint Pe – photo Luc Simonet

Avez-vous d’autres élèves pas encore inscrits dans le Challenge ?

“Certains n’étaient pas encore inscrits à France Complet, je ne leur ai donc pas laissé le choix et ils l’ont fait récemment ! Je dois avoir 5 à 8 cavaliers en amateur mais nous restons un petit club familial.”

Comment décririez-vous l’ambiance au sein de votre écurie et votre rapport avec les cavaliers ?

“L’ambiance est assez familiale, on vit sur place et on a installé un club-house pour être indépendant. Avant, les gens vivaient chez nous, ils rentraient et sortaient comme ils voulaient. On a un gîte ouvert tout le temps pour les ados pour que ce soit plus pratique pour les parents la veille des concours, etc. Je considère certains de mes cavaliers comme mes enfants, on est comme une grande famille. On a une ambiance très sympa. On s’attache autant aux cavaliers de club 4 qu’aux cavaliers de 3*.”

Avez-vous des cavaliers qui envisagent leur avenir dans le monde équestre ?

“J’ai quelques cavaliers qui montent bien mais nous sommes dans une zone un peu sinistrée (Les Landes), les cavaliers n’ont donc pas les moyens de s’acheter de bons chevaux pour faire de grosses épreuves. J’ai deux ou trois cavaliers qui pourraient intégrer la Tournée des As. J’ai gardé quelques-uns de mes chevaux de compétition qui ont fait 2* pour le club, pour permettre aux cavaliers d’évoluer et d’avancer. Cela serait plus rentable pour nous de les vendre mais on les garde pour le club.”

Quel est le dernier conseil que vous dites à vos cavaliers avant de rentrer sur la piste ?

“Se faire plaisir, d’être eux-mêmes et de faire ce qu’ils font tous les jours. Au paddock, je fais en sorte que tout se passe bien et de ne pas changer leurs habitudes. On ne les surclasse pas mais on ne les sous-classe pas non plus.”

Tout coach a une phrase ou un conseil récurrent, quel est le vôtre ?

“Je n’ai pas vraiment de conseil récurent, je reste simple dans mon discours. Je leur dis souvent de regarder devant eux et de descendre leurs jambes.”

Luc, Julie et Karine

 

Êtes-vous anxieuse lorsque vos cavaliers sont sur la piste ?

“Oui ! Je n’ai même plus d’ongles, je me les ronge avant et encore plus pendant leurs tours. Je ne suis pas anxieuse parce qu’ils pourraient se faire mal, car ce sont les risques de ce sport, mais plutôt par leurs éventuelles déceptions. Même si le principal est d’apprendre.”

Quel est votre concours préféré ?

“Pompadour, j’y suis beaucoup allée, autant en tant que coach que compétitrice, et le cadre est exceptionnel. J’aime aussi beaucoup Saint Cyr du Doret pour son ambiance et son accueil au top. C’est bien organisé et les obstacles sont de qualité. Bazoges également pour la convivialité : j’ai l’impression d’être chez moi même si c’est un peu loin de la maison. On peut rencontrer les gens lors des pots d’accueil, etc.”

NM