Kerryn Edmans – entretien avec la groom des Price, récompensée aux FEI Awards 2022

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Cet article a été publié le : 14 novembre 2022 à 12h17
Kerryn Edmans – entretien avec la groom des Price, récompensée aux FEI Awards 2022

Kerryn Edmans - Collection personnelle, K. Edmans


Souvenez-vous de cette photo, partagée par les Price sur les réseaux sociaux en Septembre, celle d’un tableau blanc avec l’organisation d’une journée de concours avec pas moins de dix chevaux pour le couple. Cinq chevaux pour Tim, cinq chevaux pour Jonelle, mais dix chevaux pour Kerryn Edmans.

Kerryn, c’est la star dans l’ombre, celle qui s’occupe de régler les bridons, changer les mors, vérifier les ferrures, natter, dé-natter, cramponner, dé-cramponner, longer, seller… Kerryn, c’est la groom concours du couple qui aura marqué l’histoire du Complet, non seulement de leur gentillesse légendaire mais de leur talent brut : premier et deuxième mondiaux, on ne les présentes même plus.

De la gentillesse, Kerryn en déborde également. C’est à Pau, alors qu’elle profite de la journée du vendredi entre le dressage de la veille et le cross du lendemain, qu’elle se confie à France Complet tout en faisant brouter Grappa Nera, future gagnante du 5*. « La vie sur la route aux côtés des Price est bien remplie !« commence la groom de vingt-quatre ans avec humour et un joli accent néo-zélandais.

 

« Je n’ai jamais travaillé pour d’autres cavaliers que les Price.« 

Kerryn Edmans, Classic Moet et Jonelle Price – Collection personnelle, K. Edmans

« C’est la seule écurie dans laquelle j’ai travaillé. J’ai commencé chez les Price à dix-huit ans, c’est donc la sixième saison que je termine à leurs côtés. Je n’ai connu que ces deux cavaliers et une grande quantité de chevaux, donc l’organisation vient assez naturellement. Ils vont dans toutes les directions, parfois séparément. Je m’étais déjà envolée pour le 5* de Fair Hill alors que Boekelo était à peine terminé, puis il a fallu que je ramène le cheval à la maison avant de me préparer pour aller à Pau avec Jonelle que j’ai retrouvée quelque part sur la route… ç’en est presque ridicule ! » dit-elle en riant.

« Ce sont des personnes incroyables et je suis vraiment chanceuse de faire partie de leur équipe. Ils sont tous deux des personnes de chevaux magiques et gèrent très bien leur petite entreprise, avec, en plus, pas mal de succès pour le moment ! C’est génial de contribuer à tout cela et en organiser une grande partie. »

« Nous avions sept chevaux à Lignières, mais après cela, ça n’était plus que des concours avec une poignée de chevaux. On fait soit une large quantité soit un nombre de chevaux agréable ! Cela fait deux semaines qu’entre Pau et Fair Hill, j’ai l’impression de ne rien faire puisque je n’ai qu’un seul cheval. Je me dis constamment qu’il faudrait que j’en fasse plus mais… il n’y a plus rien à faire. C’est un peu les vacances. »

 

 

 

« Jonelle est la personne la plus organisée que je connaisse.« 

« Pour les déplacements en concours, cela dépend énormément du nombre de chevaux que nous amenons. Par exemple, nous sommes arrivés à la maison le lundi matin après Lignières, et le camion est reparti avec un autre lot de chevaux le mardi à 1h du matin. Deux allaient à Boekelo et nous les avons donc déposés là-bas, puis il a fallu amener Coup de Coeur pour qu’il prenne l’avion… C’est une sacrée organisation, mais Jonelle est la personne la plus organisée que je connaisse. On part à droite, à gauche, il faut donc s’assurer que le bon mors est au bon concours, qu’il y a des copeaux dans le bon box… mais nous avons la chance d’avoir suffisamment de matériel pour que chacun puisse prendra la route de son côté et que cela se passe sans encombre. »

« Cette année, si les concours étaient trop proches les uns des autres, Jade prenait le relai et nous alternions. Cela nous permet de ne pas être constamment sur la route, et, même si c’est très sympa de l’être, cela nous a permis d’avoir une semaine à la maison avant de reprendre la route. Cela permet également aux plus jeunes membres de l’équipe d’avoir l’opportunité d’aller, de temps à autres, sur les concours également. Ils voient ainsi les fruits du travail qu’ils font à la maison et Tim et Jonelle en action. »

« Quelques mois de tranquillité, et puis on recommence tout !« 

« Les chevaux, après de grosses échéances, vont huit semaines au pré. On leur enlève les chaussures, et ils partent en vacances. Actuellement, il y en a douze au pré et douze au travail aux écuries, donc c’est bien tranquille ! Cela donne l’occasion de sortir les jeunes en CSO, la semaine dernière les 4 ans étaient de sortie par exemple. Il n’y a pas vraiment de moment dans l’année où il n’y a aucun cheval au travail à la maison, mais octobre, novembre et décembre sont les mois les plus tranquilles. Tout le monde est remis en route aux alentours de Noël, progressivement jusqu’à la mi-janvier, où nous allons généralement avec pas de mal de chevaux jusqu’en Espagne suivre le Sunshine Tour pendant quatre semaines.

Nous essayons donc d’avoir des vacances durant les mois qui arrivent, Tim et Jonelle partent en Nouvelle-Zélande pendant six semaines, j’y retourne moi-même pendant deux mois… Cela fait quatre ans que je ne suis pas rentrée avec le Covid. Donc un peu de tranquillité, et puis on recommence tout ! »

« Lucy, la yard manager, est absolument fantastique. Elle m’aide énormément, organise beaucoup des déplacements, fait les papiers… elle a longtemps été de tous ces déplacements, mais a désormais des enfants. À nous deux, on permet au bateau de continuer de naviguer. »

 

MT