Le jeu des familles : le père d’un cavalier

Sport
Cet article a été publié le : 25 juin 2010 à 13h03
Le jeu des familles : le père d’un cavalier


Un entraîneur, un chef de piste, un organisateur de concours ont eu le loisir, pour notre plaisir, d’ouvrir

un peu le livre de leur vie dans ce jeu des familles du complet.

Aujourd’hui, place à un père de cavalier : Paul Nicolas, le père d’Astier. C’est long, on en convient mais tellement succulent. Notre souhait que Paul donne l’audace à d’autres parents de s’exprimer. Patricia Capelle et Guy Fichet.

On est tous fier de ses enfants ! On rêve pour eux d’un avenir prometteur ! Que souhaitez-vous à Astier ?

La perspective d’avenir que nous  formions  a évolué dans le temps, au fur à mesure que le projet d’avenir d’Astier s’est  affirmé. Il y a quelques années  nous étions dans une perspective  de cavalier amateur  poursuivant  de son mieux  une activité sportive de Haut Niveau avec des études supérieures . Tout en souhaitant qu’il puisse conjuguer les deux.

Le projet  d’Astier se précise maintenant  :devenir cavalier professionnel engagé  dans la compétition de Haut Niveau, cela nécessite d’adapter son parcours pour les prochaines années.

Nous  souhaitons  son épanouissement dans cette voie, qu’il puisse y trouver sa place, et aussi des succès  en compétition, mais  également une capacité à gérer les échecs pour mieux rebondir.

En deux mots, présentez-nous celui qui endosse, indiscutablement, le costume de jeune espoir du complet.

Passionné. Depuis  ses débuts à poney puis à cheval, Astier s’est engagé passionnément dans la pratique du Concours Complet et le virus de la compétition l’a saisi dès son premier concours. Avec ses montures il a toujours  une  tendre complicité.

Exigeant avec lui-même et ses chevaux, Astier est un perfectionniste  et travaille énormément se chevaux. Il n’est pas toujours celui qui murmure à l’oreille de ses chevaux.

Dingue de cross. Il est totalement en confiance avec les chevaux qu’il monte. Tous ses parcours sont des plaisirs partagés entre cavalier et monture. Toujours à la recherche du meilleur chrono, il en arrive à souhaiter des conditions météo difficiles pour  se démarquer des autres compétiteurs.

Réservé. Il arrive à ne pas montrer de stress  avant une épreuve

Ambitieux dans ses objectifs. Il est toujours  à la recherche d’une progression d’une année sur l’autre.

Comment lui est venu cette passion pour l’équitation, le complet en particulier. Etes-vous une famille du sérail ?

Nous sommes une famille « urbaine », non issue du sérail. Cependant il y a un atavisme  fort pour l’équitation dans la famille maternelle. Sa mère est aussi passionnée  de  chevaux et a réussi à transmettre ce virus de l’équitation aux cinq frères et sœurs. Un de ses frères  a  passé une année sabbatique pendant son cursus universitaire  pour faire du complet au niveau amateur. Concernant la discipline du Concours complet, c’est à Toulouse que le déclic s’est produit, Astier avait  8 ans alors,  avec la rencontre  d’un instructeur emblématique -Marie Reine Perié, qui a su entretenir sa passion et le conduire à poney puis à cheval au niveau où il est aujourd’hui.

Etre créatif et entreprenant

Il est en selle sur un cheval appartenant à sa maman. Comment ce couple qu’il forme avec Jhakti du Janlie, est-il né ?

Jhakti  est arrivé chez nous à l’âge de 4 ans, c’est son frère Mayeul qui  a fait son apprentissage  et l’a monté en concours complet jeunes chevaux puis en concours amateur. Jhakti  a été monté aussi par une cavalière  en dressage, ce qui a été atout considérable pour la suite de sa carrière. Lorsque Mayeul n’a pu continuer l’équitation du fait de ses études, Astier  a récupéré tout naturellement ce cheval. Depuis 6 ans le couple est inséparable.

Les premières années, Astier  de par son gabarit avait l’air d’une puce sur un colosse. Très vite il a su s’imposer, même si la gestion de ce cheval est physiquement éprouvante.

Vous êtes toulousain, Astier s’est un peu exilé à Saumur au sein du Pôle Jeunes. C’est un choix que vous cautionnez ?

Comme je l’ai expliqué auparavant, Astier effectue un  virage  dans la façon d’aborder l’avenir  avec comme perspective de devenir cavalier sportif professionnel. Dés lors, il est devenu indispensable qu’il se plonge dans le monde du sport de haut niveau. Le Pôle Jeunes  est une étape importante dans  son parcours, il y en aura d’autres avec vraisemblablement  des passages chez des cavaliers professionnels. Nous le soutenons entièrement dans cette approche.

Rester modeste et entreprenant

Il aurait épousé une autre discipline. Le football, par exemple, Astier aurait très certainement mieux gagné sa vie. Votre avis sur l’équitation qui ne nourrit pas toujours son homme.

C’est certainement un des sujets  des plus sensibles vécu par des parents. Astier   jusqu’à  présent entièrement  dévoué à sa passion réalise aussi  les contraintes de ce métier. Je peux vous assurer qu’il ne s’embarque dans cette voie en espérant gagner beaucoup d’argent. La pratique du concours complet à Haut Niveau nécessite des investissements importants. Si on recherche un modèle économique viable qui tienne la route pour un cavalier de compétition, prenant en compte les investissements nécessaires à cette activité, on risque d’être déçu. Il lui faudra donc être créatif et entreprenant Un équilibre devra être trouvé entre la part du temps consacrée à la compétition et d’autres activités équestres rémunératrices. Des supports  externes tels que le sponsoring  sont des atouts aussi mener cette activité.

Quelles qualités développent le sport équestre, ou mieux cette relation avec le cheval ?

Parmi tous les sports, c’est un de ceux  qui incite le plus à la modestie car l’athlète ce n’est pas le cavalier mais d’abord le cheval. Ce sport  conduit aussi au respect des animaux  et  de la nature. C’est une aussi activité exigeante  en terme de disponibilité et conduit à développer le sens du travail.

Quels sentiments éprouve un père, une mère, au moment où leur fils de cavalier entre dans la boite de départ d’un cross.

Lorsqu’Astier est dans la boite de départ, nous partageons avec lui cette envie de faire un maxi sans faute. Sa confiance  envers ses chevaux et son sang  froid nous ont toujours rassurés. En même temps,j il y a toujours l’appréhension de la chute et à ce titre  nous l’encourageons à porter des protections de type air bag. Mon épouse  par ailleurs a toujours une pensée pour son cheval en espérant qu’il ressorte de l’épreuve  avec tous ses moyens.

Vous serez  à ses côtés aux championnats d’Europe Pardubice ?

Nous l’avons toujours accompagné en famille et cette année  nous le ferons encore avec plaisir.  Ces championnats d’Europe  sont aussi l’occasion de vivre un esprit d’équipe  et cela concerne les cavaliers, les grooms, le staff et les familles.

Les trois grandes qualités d’Astier ?

Il est passionné, direct et aime le travail bien fait.

Ses petits défauts ?

Perfectioniste   il ne voie pas toujours le temps passer. Il aime bien avoir raison, cela réserve parfois des discussions animées.

Ses atouts de cavalier ?

Un sens  de l’équilibre à cheval, une grande affection et complicité avec les chevaux, de la niaque pour gagner  et un  désir constant d’augmenter ses connaissances sur les chevaux dans de multiples domaines.  Tout cela devrait l’aider à utiliser au mieux  ses chevaux.

S’il était un personnage célèbre qui serait-il ? Ou si vous préférez qui pourrait-il devenir ?

Je n’ai pas de référence en tête. Mais ce que  je souhaiterais est qu’il garde sa modestie tout en   poursuivant  sa passion.

Paul NICOLAS avec la rédaction de France Complet