Le voyage des chevaux : l’aventure sportive

Sport
Cet article a été publié le : 19 mars 2010 à 8h30
Le voyage des chevaux : l’aventure sportive


CCI 4* de Lexington – 20 au 25 avril –    

Le CCI 4* de Lexington (20 au 25 avril) représente,  pour les cavaliers retenus par Laurent Bousquet, l’un des premiers grands sauts  de la saison internationale. Une répétition, grandeur nature des prochains Jeux Mondiaux, disputés dans le Kentucky (25 septembre au 10 octobre). Mais, bien avant eux, dès le mardi 12 avril, les chevaux auront déjà pris leur envol vers les Etats-Unis. Avec, pour vivre au mieux l’aventure, un guide attentionné : Xavier Goupil, le vétérinaire de l’équipe de France de complet.

 

Entretien avec Xavier Goupil

Xavier : les passeports sont déjà prêts ?

Ils le sont toujours avec des athlètes de haut niveau, grands voyageurs comme eux. Avec toutefois une petite particularité pour ce périple, une porte sanitaire à passer. Tous les chevaux doivent être négatifs à la piroplasmose.

 

Vous décollez de Roissy, en classe business ?

Non !  Les chevaux partiront de la région parisienne, en camions, pour faire étape à Amsterdam. Là, ils rejoindront, pour trois ou quatre heures, une zone animalière de fret assez bien faite. Puis, ils seront embarqués dans des conteneurs adaptés avec, cette fois, la chance de les faire voyager par deux. Chaque cheval pourra ainsi bénéficier d’un espace très confortable.

 

Mais dans la soute d’un Boeing 747 ?

Exact ! Le voyage dure environ 7 heures, mais toutes les conditions sont réunies pour qu’ils ne voient pas le temps passer.  Ils peuvent compter sur l’assistance permanente d’un groom et j’ai le droit de les rejoindre tout au long du vol. On les alimente, on leur propose de l’eau, on les soigne.

 

« Il suffit que l’un donne l’exemple »

Et l’appétit vient-il en mangeant ?

C’est assez curieux.. Au départ, certains chevaux  font la fine bouche sur les « repas » que l’on peut leur proposer. Mais, il suffit que l’un « se mette à table » pour que les autres emboîtent vite le pas. Oui, ils ont de l’appétit.

 

De tels voyages ne posent en fait guère de problème. Athlètes de haut niveau, la plupart ont déjà eu le droit à leur baptême de l’air ?

C’est vrai, mais le décollage et l’atterrissage demeurent des moments délicats à vivre. Le stress est latent avec le bruit de soute. Par contre on peut réguler la température entre 13 et 14 degrés et le règlement m’offre la possibilité de les tranquilliser médicalement.  Tout se passe assez bien.

 

Mais,  le commandant de bord  reste le seul maître à bord ?

Exact ! Si un cheval, de part son comportement, met en jeu la sécurité de son vol ou de ses passagers, il peut  recourir aux décisions extrêmes. Comme l’euthanasie.

 

Le cheval voyagerait mieux que l’homme

Le cheval souffrirait-il enfin du décalage horaire ?

Le cheval s’y adapte beaucoup mieux que l’homme. Déjà, il dort peu avec deux cycles de sommeil très court dans la journée : 2 et 4 heures. En fait, sur un tel voyage, il écourte son sommeil de nuit  et donc reprend assez facilement son cycle normal, dès le lendemain.

 

L’atterrissage à New York doit être une petite délivrance ?

Ce voyage n’est pas un pensum. Mais, il est bon de retrouver le plancher des vaches, pour faire marcher nos chevaux, avant de réembarquer dans les camions.  Une longue petite heure de route pour rejoindre Mewburg, le lieu de la quarantaine pour tout l’Etat de New York. Là, par contre, on doit totalement les abandonner. Pendant deux jours et quelques heures, ils sont totalement pris en charge par des grooms et des gens du centre. En tant que vétérinaire, je suis le seul à posséder un droit de visite pendant cette quarantaine sanitaire : un quart d’heure le matin et un quart d’heure le soir.

 

Et c’est enfin le dernier grand saut ?

On les récupère le vendredi pour rejoindre le Kentucky de nuit. Quinze nouvelles heures d’autoroute pour traverser l’Etat de New York, la Pennsylvanie, la Virginie. La saison passée, nous étions partis vers 17 h pour arriver le lendemain matin. Les camions sont heureusement assez sophistiqués et conçus pour ce genre de transfert.  Ils nous offrent le loisir de faire route directe sans de gros arrêts et en toute sécurité.

 

Arrivée à bon port, les chevaux renouent avec l’entraînement sans gros problèmes ?

En fait, entre guillemets, ils n’ont rien fait pendant quatre à cinq jours. Ils ont juste été marchés en mains. On dit que le voyage est fatiguant, mais ils sont tous assez frais et plutôt bondissants. J’en croise les doigts pour qu’il en soit ainsi.

 

Recueilli par Guy FICHET.

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