Lexington: « Il faut croire aux étoiles »

Sport
Cet article a été publié le : 01 octobre 2010 à 19h05
Lexington: « Il faut croire aux étoiles »


Crédit photo FFE/PSV

On est là, devant cette merveille de l’informatique ! L’ordinateur relayant le beau programme d’equidiawatch.fr, qui nous immerge dans l’ambiance du grand stade de Lexington. Au plus près des cavaliers, au milieu du groupe tricolore, on sent leur souffle coupé, leur inquiétude mêlée de cette adrénaline qui pousse à la performance. On est là, les yeux rivés sur l’écran, tendant l’oreille pour décripter le commentaire de Fabrice Lucas. On a raté le Journal de 20 h, on va se priver du film de la soirée. On est là, aux côtés du clan français, prêt à hurler, derrière cet écran un peu impersonnel.

On a rêvé qu’Arnaud Boiteau, avec un Expo, plus sage que jamais depuis son arrivée aux States, laisse les juges pantois, affole les compteurs, descende sous les 40 points. On croit en ce cheval, plus jeune que jamais. Et c’est la déception. Intimidé, stressé par les applaudissement de la foule, le beau destrier de l’Ecuyer du Cadre Noir de Saumur se prend un peu les pieds dans cette reprise de dressage.

On se console toutefois, sachant qu’il a, comme tous ses comparses de l’équipe de France, les atouts pour relever le gant. Réaliser l’exploit. Alors on s’offre un petit bout arrosé d’un petit verre à la santé de nos boys cavaliers qui courtisent, tout de même, un peu trop la guigne.

On souffle, avant de revenir, derrière cet écran dont on espère qu’il va enfin nous offrir des images de joie. Offrir à Karim Laghouag l’occasion que de démontrer que l’on est tout de même pas des manchots en dressage, même si, comme le souligne Pascal Dubois « On doit répéter et répéter encore les très bonnes reprises. »

Et l’on retrouve le sourire, avec un Karim aux anges, plein cadre sur l’écran de notre ordinateur. On attend comme les commentateurs, la note. Elle sera bonne, Havenir d’Azac a été parfait, léger. Dans son salon, Alain Prost, lui aussi l’œil rivé sur l’écran, doit jubiler. Mais l’image se fige, Karim tarde à quitter ce fameux carré de dressage où les Français ne sont, pour l’instant, pas très heureux.

Et trois petits hommes, venus dont on ne sait où, occupent dès lors l’écran, téléphone portable à la main… En direct avec la cabine du jury. Ils demandent à Karim de s’approcher. On ne le voit pas à l’écran, mais Havenir saigne de la bouche. Un mauvais goût pour le clan tricolore où personne n’est dupe. On ne badine pas avec le règlement en complet. Notre seul représentant à titre individuel, après le forfait de Lionel Guyon, encore plus mal chanceux,  est éliminé. C’est triste! Et voilà cette équipe de France de nouveau sur le fil du rasoir. Touchée mentalement, ébranlée très certainement dans sa quête d’une cinquième place qui lui assurerait la qualification d’office pour les Jeux de Londres en 2012. La nuit sera difficile à vivre. Et nous, on a envie d’éteindre l’écran cathodique. Mais, ce serait faire injure à Donatien Schauly. A cette heure, il n’avait pas encore joué sa partition.

Mais quelle qu’elle soit, quelque chose nous dit, les étoiles de la belle nuit étoilée en France, que la chance va bien flirter à Lexington,avec nos cavaliers. Et n’est-ce pas Arnaud Boiteau qui disait. « Ce sport est magnifique car on n’est jamais à l’abri d’aléas. Mais dans l’adversité, il a cette faculté de resserrer les liens entre tous. De se dépasser. »

Mais, le Complet fait vivre…

Guy Fichet avec Patricia Capelle