Nicolas regardera les Mondiaux à la télévision

Sport
Cet article a été publié le : 28 août 2010 à 7h06

Les téléscripteurs en ont crépité tout l’après-midi. Nicolas Touzaint et Tatchou sont forfaits pour les Jeux Mondiaux de Lexington. » Suite à des examens vétérinaires complémentaires, programmés lundi dernier, sur le boulet antérieur gauche du cheval, il a été décidé, en accord avec le propriétaire et le cavalier, de ne pas faire participer le cheval aux JEM 2010. Le staff fédéral décidera ultérieurement de son remplacement ou non. », souligne le communiqué de la Fédération.

Pardon à tous nos lecteurs, un peu plus nombreux chaque jour, de ne pas avoir relayé l’information en temps et en lieu. Mais, il y a des jours, des instants où la chasse aux scoops s’efface devant le recueillement, le souvenir, le silence. Hier, à l’heure où la nouvelle est tombée toute la famille du complet, du saut d’obstacles, des sports équestres accompagnait François Saint-André, un ami, un serviteur de ce monde du cheval, lors des obsèques de son épouse, Marie-Laure. Une cérémonie empreinte de recueillement, d’amitié au sens propre du terme,  et d’espoirs. Ceci dit, la vie continue et reprend ses droits, comme François, dans un émouvant hommage à sa femme, nous l’a rappelé, dignement, hier, en l’église Sainte Thérèse d’Angers. Merci !

 

L’info du jour, puisqu’il faut donc revenir à des choses plus matérielles, c’est en fait Laurent Bousquet, présent aux obsèques de Marie-Laure, et à qui l’on doit reconnaître son parler vrai, qui nous la communiquait dès 13 h 30. Y ajoutant, où on l’aurait mal compris, que Karim Laghouag (Havenir d’Azac) « allait être appelé pour compléter la sélection de sept cavaliers », convoqués au stage de Deauville, à partir du 1er septembre. Comme remplaçant selon toute vraisemblance, mais qui sait ? Ce sont les chevaux, leur intégrité physique qui décideront.

 

Laurent Bousquet, le seul maître à bord

 

« La blessure est bénigne, Tatchou  aurait pu honorer sa sélection car, rien ne dit qu’avec le temps, elle ne se serait pas résorbée. Mais, la voie de la sagesse commandait à ne prendre aucun risque », soulignait le patron des Bleus. Mot pour mot, Thierry Touzaint, y ajoutait, l’entraîneur personnel de Tatchou.

 » Nous avons tout de même été parfois échaudés, par le passé, avec de telles blessures qui se réveillaient le jour J. »

Critiques de tout poil, on a ainsi discuté les sélections du coach, sans connaître, toujours, les impondérables de ses choix. Thierry Touzaint ne dit mot, si ce n’est. « Franchement, je ne souhaite pas à Laurent de vivre pareille mésaventure. »

Ceci dit, on comprend un peu l’abattement de l’entraîneur national. On ne l’a pas toujours ménagé, mais on souhaite qu’il ressorte encore plus grand aprèsun tel coup de bambou sur la tête. Laurent Bousquet perd indiscutablement une chance de médaille en individuel et un leader charismatique. Qui peut prétendre le contraire ? Nicolas Touzaint, dans une équipe, c’est le cavalier capable de dérouler une reprise de dressage, apte à mettre, dès l’entame de la compétition, ses coéquipiers en confiance. En un mot de figurer en bonne place au classement provisoire, le propre pour transcender et donner le mors aux dents à tous ses équipiers.Est-ce à dire que l’équipe de France endosse d’ores et déjà avec le costume de simple faire-valoir. Ce serait un peu trop vite oublier que son prédécesseur, Thierry Touzaint, avec les meilleurs atouts en mains, a aussi trébuché, bien involontairement, ces deux dernières années. C’est aussi oublier que souvent dans l’adversité, les sportifs se transcendent : exemple la natation et l’athlétisme Ce serait enfin faire injure de juger des garçons comme Donatien Schauly, Pascal Leroy, Stanislas de Zuchowich, Lionnel Guyon, Arnaud Boiteau ou Jean Teulère incapables de relever le défi.

Jean Teulère en leader ?

Jean Teulère qui se retrouve, aujourd’hui, plus ou moins leader de cette formation française qui a tout à gagner dans ces championnats du monde. Lequel, un peu dépité par le forfait de son partenaire et ami, Nicolas Touzaint, répétait, hier soir.

« J’essaie toujours d’être le plus clair possible avec les entraîneurs, les vétérinaires et les propriétaires. Surtout, les propriétaires sans qui nous n’existerions pas et auxquels la Fédération ne rend pas toujours la pareille. » Il insiste. «  Il est primordial pour un propriétaire de conserver son capital. Il faut toujours être objectif au moment de faire un choix, ne pas se laisser dévorer par la passion. Ça ne sert à rien de courir pour courir. »

Ceci pour dire, entre guillemets,  qu’il n’avait pas songé, « au vu de la saison, tout de même un peu en dents de scie de Matelot du Grand Val«  faire partie de cette équipe de France. « Cela tombe en même temps que la semaine de Fontainebleau où j’avais beaucoup de chevaux, de ces amis propriétaires, à monter. Je le leur dois bien. Je pensais enfin un peu plus à Burghley pour Matelot du Grand-Val. Mais je suis au service de l’équipe de France, et je m’adapte aux circonstances. » Jean Teulère le reconnaît toutefois sans biaiser. « La présence de Nicolas Touzaint et de Thierry Touzaint (qui ne sera donc pas de l’expédition américaine) à ses côtés ont pesé dans son choix d’endosser pour la nième fois la tunique bleue-blanc-rouge. » La donne aurait-elle changée depuis l’annonce, hier, du forfait de Saint-Clément de la Place. « Ce n’est pas à moi de le dire ou d’en décider. La priorité, je le répète, appartient aux propriétaires de mes chevaux. »

Sincèrement et on l’affirme haut et fort, Laurent Bousquet ne mérite pas connaître une telle nouvelle désillusion.

Guy FICHET avec Patricia CAPELLE.