Zélie Guérout : un bonheur tout simple

Sport
Cet article a été publié le : 06 avril 2010 à 13h19
Zélie Guérout : un bonheur tout simple


 

Zélie Guérout fait partie des cavaliers dont on parle peu. Encore inconnus du grand public, ou trop timides pour mettre en exergue leur parcours. Ils méritent pourtant, et à divers titres, de vivre dans la lumière, un peu. Avant de se faire un prénom et un nom.

Son amour des chevaux, sa passion pour le complet, lui interdisent peut-être le loisir de flirter à la recherche de l’âme soeur. Zélie a tout pour être une belle-fille adulée. Mais, sans doute, craint-elle à 25 ans de devoir empiéter sur sa vie de cavalière, être condamnée aux compromis, si un beau jeune homme venait à croiser sa route. « Pas du tout, et qu’en savez-vous je l’attends peut-être. Mais quoi qu’il en soit, les problèmes existent pour être résolus dans la vie. L’équitation forge votre personnalité, votre tempérament. Je saurai assumer !»

 

« Que du bonheur »

Des atouts qu’elle marie avec élégance. Des qualités qui lui auront tout simplement permis de s’offrir, elle, belle demoiselle (née loin du creuset où se forge une carrière de sportive), les moyens de vivre sa passion. « J’ai acheté tout simplement Liberto grâce à un prêt étudiant. Mon banquier m’en a ensuite accordé un deuxième pour acquérir un camion, ma liberté. Avec, en parallèle, un petit boulot pour joindre les deux bouts. » 

Les obstacles elle les a ainsi, brillamment survolés, les uns après les autres, pour in-fine devenir, tête bien faîte dans un corps sain, titulaire d’un Master en management du sport. « Un diplôme qui me permet, en sus de mon statut de stagiaire en monitorat, de gérer le centre équestre de La Grenadière à Saint-Cyr-sur Loire et de joindre les deux bouts. » De pouvoir, titulaire d’une licence Pro depuis la saison dernière, parcourir les terrains de complet, comme ce week-end à Saumur, engagée qu’elle était sur la préparatoire pro1.

Et que de chemin parcouru, depuis ce temps où Gérard Andalo, l’instructeur de ses débuts en bottes de cheval, lui inculqua le virus du complet. Depuis ces années où elle surfe sur la vague avec Liberto, « que j’ai eu à 5 ans et qui va sur ses onze ans cette année. » Des années de bonheur. « Je crois qu’il n’y rien de mieux que d’éprouver ce petit moment d’adrénaline dans la boite d’un départ de cross. Etre à l’écoute de son cheval qui galope, c’est top. »

 

« Avec les chevaux, la vie est encore plus belle »

Un sport où il faut tout de même avoir le cœur bien accroché. Le complet n’est-il pas un dangereux ? « Il y a toujours un peu d’appréhension, mais c’est ce qui en fait tout sa beauté. Et j’ai tellement, on a tellement, confiance en nos chevaux, que c’est génial. ».

La finalité de tout cela, Zélie ne s’en cache pas : le plaisir. « Celui, en particulier, de rêver gravir, si tout va bien, l’Everest du complet. » Elle se frappe la tête ! « J’aurais aimé toucher du bois, mais cela peut marcher aussi sur le crâne. Atteindre le plus haut niveau possible. » Sans brûler les étapes, en sachant raison garder. « Qualifier Liberto pour le circuit Grand National et en trois étoiles. Pour l’instant, je prends ce qui vient, tout est bonus pour moi. »

Sans que cette soif de réussir, de galoper ne l’aveugle. « Croyez-le, dans la vie je suis quelqu’un de normal. J’ai une vie sociale identique aux jeunes filles de mon âge. A quelques exceptions près, je sors très peu le soir. » Un gros sacrifice, une partie de jeunesse gâchée ? « Non. Et, les chevaux rendent au centuple les sacrifices que l’on peut faire pour eux. »

La vie est belle.

 

Guy FICHET.